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8 février 2015 16:04
«À refaire !» C’est ainsi que Perry Ah Why, créateur de mode et d’accessoires, nous parle de son dernier défilé, qu’il qualifie de «belle fête». Ceux qui ont eu la chance, le 29 janvier à Paris, d’assister au show durant lequel ses créations ont été dévoilées, en ont pris plein les yeux.
Mission accomplie donc, pour celui qui, depuis quelques années, a installé son atelier à SoPi (South Pigalle), dans le IXe arrondissement parisien. «Le 29 janvier a été une journée paisible, mais efficace», confie-t-il. Voilà des semaines qu’il préparait ce grand jour, dans sa boutique-atelier, au pied de Montmartre : «Je suis de nature brouillonne, mais tout est bien posé dans ma tête.»
C’est sans stress, sans pression et déterminé qu’il a commencé sa journée : «Je considère que je fais un métier où l'on s’amuse. Mais il s’agit de le faire avec sérieux et d’être exigeant envers soi-même.» Certes, les aléas sont souvent au rendez-vous, mais Perry ne se laisse pas gagner par la panique : «Les imprévus vous guettent toujours, mais il faut les solutionner avec calme.»
Pour que tout se déroule bien, il faut une organisation rodée. Le styliste, qui s’est bâti une solide réputation dans la confection de robes de mariée, s’y connaît bien en la matière : «J’ai géré ce défilé d’une manière artisanale, mais entouré des bonnes personnes.»
C’est dans la salle de réception de la mairie du IXe arrondissement, au 6 rue Drouot, que celui dont le parcours est souvent raconté dans les magazines féminins, recevait en off, selon le jargon du milieu, de la Fashion Week de Paris : «À la base, je pensais faire le défilé dans mon showroom, en version petit salon, mais la mairie a été conquise par mon idée et m’a reçu pour
cet événement qui est à l’image de mon univers.»
Dans son monde, tout est une question d’inspiration : «L’esprit de la collection est avant tout couture. J’ai voulu mettre en évidence mon savoir-faire, tout en gardant des coupes sobres et des finitions travaillées. Le choix de la date coïncidait avec la Fashion Week haute couture.» Dans la tête de ce créateur qui revendique ses origines mauriciennes, les idées se bousculaient : «Je me suis inspiré de la nature et de l’ambiance actuelle dans le monde. D’où le noir sur toutes les pièces, sauf la robe de mariée qui, pour l’occasion, était portée par notre jeune compatriote Shawna Blackburn. C’était mon petit clin d’œil à l’île Maurice.»
Des «balais coco»
S’il vit sa double culture et son double talent dans son pays d’adoption, son île est souvent présente dans ses créations : «Pour une des pièces, je voulais réaliser une coiffe. Je voyais déjà le résultat sans aucune idée de la matière que j’allais utiliser. C’est lors de mon passage à Maurice, en début d’année, que j’ai eu l’idée en m’inspirant d’un cocotier. À la fin, j’ai embarqué avec quatre ‘‘balais coco’’ dans mes bagages.»
L’autre objectif de Perry Ah Why, c’était de démystifier le noir : «J’ai voulu démontrer que cette couleur ne veut pas forcément dire triste. J’ai imaginé ce défilé comme une fête, mais aussi pour montrer que toutes les pièces étaient tout à fait portables. Après le défilé, les filles sont restées en tenues durant le cocktail pour permettre à tout le monde d’admirer le travail fait main de chaque pièce. J’ai réalisé cette collection en pensant que je pouvais tout à fait l’interpréter en version mariée, car avant tout, c’est mon activité principale.»
Perry a eu à peine le temps de pousser un ouf de soulagement après le défilé, qu’il s’est retrouvé à nouveau sous les feux des projecteurs durant les jours qui ont suivi le dévoilement de sa nouvelle collection : «J’ai été sollicité par des magazines pour des entretiens et des séances photos. Les clientes avec qui j’ai eu un premier contact sont d’autant plus confiantes de me laisser la réalisation de la robe de leurs rêves.»
Le styliste pense déjà à ses futures créations : «Je me concentre sur ma saison qui va durer jusqu’à août. En ce qui concerne les projets, ce n’est pas ce qui manque. Il faut juste faire le bon choix, au bon moment…»
Quoi qu’il en soit, Perry Ah Why promet déjà des «surprises»…
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