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15 mars 2016 20:12
C’est l’histoire d’un jeune homme qui a appris à coudre à l’âge de 15 ans. Depuis, dans sa petite entreprise, il ne cesse de créer et de bouleverser les codes.
Un rien l’habille. Encore plus quand c’est lui qui réalise ses vêtements. Si faire partie des quelques happy few qui sont à la pointe de la mode, c’est tout un métier, pour Moïse Bousoula, 23 ans, c’est loin d’être une corvée ou encore une contrainte. Baignant dans cet univers depuis tout petit – son père François étant dans le domaine et ayant une compagnie, Crée Co. Ltd, qui fait dans la confection de jackets –, le jeune homme s’est senti très vite attirer par cet univers tourbillonnant et affriolant. «C’est à l’âge de 15 ans que j’ai demandé à mon père de m’apprendre à coudre», confie Moïse. Depuis, cet habitant de Pailles ne peut plus faire sans sa machine à coudre.
Donnez-lui du tissu et un modèle, et vous n’aurez pas longtemps à attendre pour voir le résultat. Quelques heures plus tard, entre ses doigts de magicien peuvent apparaître un jean, un pantalon, une veste, un T-shirt ou une chemise. Car, pour lui, si l’habit ne fait pas le moine, il raconte une personne et peut dévoiler ses états d’âme, tout en indiquant souvent sa personnalité.
Dans son espace atelier où centimètres, patrons, ciseaux, aiguilles et autres bobines de fil se côtoient, ses créations se découvrent tantôt dans du blanc pimenté, quelquefois avec des notes colorées, du classique relevé avec une pointe d’originalité, sans oublier une bonne dose de chic et un zeste de fantaisie dans une variation de couleurs. Autant de pièces pour faire craquer ces messieurs.
Chez lui, les vêtements masculins se la jouent tendance, sans céder à l’extravagance. Les chemises slim sont à deux tons et personnalisés selon les exigences du client, et les T-shirts oversized sont taillés selon les morphologies. «J’ai choisi de créer des vêtements pour homme car j’estime qu’il n’y a pas vraiment de choix à Maurice. Très souvent, les collections se déclinent sous forme de chemises et de pantalons, et ne vont pas plus loin», ajoute le jeune styliste, détenteur d’un diplôme du Mauritius Institute For Training & Developmentet qui travaille dans un magasin de prêt-à-porter à Bagatelle.
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Entre le T-shirt oversized et la chemise à deux tons, ses créations, le jeune styliste (qui pose avec son frère Josué) présente son petit monde.
Loin de se décrire comme une fashion victim pour se procurer et s’approprier les dernières créations des grands designers, le jeune homme, qui crée aussi des sacs, ne cache toutefois pas être sous l’emprise de cette mystérieuse mode qui fait la pluie et le beau temps avec ses diktats dans les plus grandes capitales du monde. Pour ses influences, Moïse, fan de Johnny Depp et qui change de style au gré de ses envies – gothique, urbain ou encore classique – s’inspire de tout et de rien.
Quand quelque chose lui tape dans l’œil, le fashionisto s’imagine déjà s’approprier ce style, tout en y ajoutant sa petite touche personnelle : «Ma compagnie s’appelle Mojo Bousoula Style. Mojo, c’est un condensé de mon prénom et de celui de mon petit frère Josué. Si moi je réalise les vêtements, lui dessine souvent les différentes pièces. Je réalise aussi les modèles que les gens me demandent et ma page Facebook est souvent mise à contribution pour les interactions.»
Pour Moïse, qui est toujours à l’affût des nouveaux codes fashion, tout est dans la façon de porter un vêtement. Les couleurs et la tendance peuvent ainsi, dit-il, être mélangées pour se sentir in, bien dans ses baskets et dans sa tenue !
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