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Un pas de deux avec… Warren

2 mai 2017

Il a fait de sa passion son métier.

Sur des rythmes endiablés, il s’élance, virevolte, alliant grâce et maîtrise technique, tout en enchaînant des mouvements amples. C’est comme ça que Warren Chris Etowar mène la danse. Et c’est le cas depuis qu’il a 12 ans, quand il a été surpris par les pas de danse de Michael Jackson, dont l’originalité et la technique le séduisent tout de suite. Presque à la même période, une jeune danseuse éveille en lui une étrange curiosité. «C’était lors d’un événement au Caudan. J’ai vu une jeune femme, Aranda Dormenté, sur scène et j’ai tout de suite compris que je voulais faire comme elle», raconte le jeune homme, aujourd’hui âgé de 28 ans.

 

Depuis, il sait qu’il ne fera jamais rien d’autre dans sa vie.«Je suis parti vraiment de rien. Mais je voulais apprendre», se souvient le jeune homme. C’est ainsi qu’il intègre à 15 ans le circuit hôtelier : «Jai rejoint un groupe. J’ai dû vraiment faire très vite mes preuves. On disait que j’étais très jeune. C’est vrai que j’étais encore mineur et beaucoup pensaient que je n’avais pas ma place.» Mais Warren s’accroche. 

 

Autodidacte et touche-à-tout averti, avec les conseils de quelques professionnels qui ont cru en lui, le jeune danseur essaie tout : du séga à la danse latine, en passant par d’autres styles lui permettant non seulement de s’exprimer mais aussi d’exister. Très vite, il trouve sa voie… et sa place : «J’ai eu quelques bonnes expériences, comme ma participation à Dance Fever en 2008. Je me suis retrouvé en finale, tout en ayant côtoyé d’autres passionnés de la danse comme moi. J’ai beaucoup appris de cette parenthèse. L’année suivante, j’ai pu travailler avec la troupe de Dance Feverpour assurer les primes. J’en garde de très bons souvenirs.»

 

Dancing Maestro

 

Même si Warren a, pendant quelque temps, travaillé dans un centre d’appels pour arrondir ses fins de mois, il a toujours su, au fond de lui, qu’il réussira un jour à vivre de sa passion. Aujourd’hui, celui qui collabore souvent avec des artistes locaux comme Laura Beg, peut dire qu’il a relevé le défi. Depuis 2012, il travaille sur un bâteau de croisière en tant que Dancing Maestro : «Je suis le premier Mauricien à exercer ce métier à bord de la compagnie Costa Croisières. On retrouve beaucoup de Mauriciens sur les paquebots mais plus du côté de la cuisine, du housekeepingou du spa.»

 

Danseur gracieux, plein d’assurance, avec une présence scénique captivante et de grands rêves, Warren sait transmettre la flamme qui brûle en lui, autour de lui. «La danse m’a permis de connaître des gens, de faire de nouvelles et belles expériences humaines. J’ai aussi  appris beaucoup de choses, comme les langues étrangères. Je parle cinq langues differentes. Et surtout, mon métier m’a permis de voyager et de faire le tour du monde.  Je ne me rappelle pas du nombre d’endroits que j’ai visités mais je sais que c’est bien plus qu’une cinquantaine de pays.»

 

Fier de son parcours, il dit avoir réussi à vivre de sa passion grâce à sa ténacité, son exigence et son ouverture d’esprit. «Vivre de la danse à Maurice ? Je l’ai fait presque toute ma vie. Que ce soit pour les chanteurs, danseurs, athlètes ou autres, je pense qu’on n’est pas reconnu à notre juste valeur et qu’il y a beaucoup d’exploitations…»

 

Quoi qu’il en soit, malgré les mauvais jours et les bonnes périodes, il sait qu’il continuera à danser… Encore et encore, pourexprimer ses peines, ses colères, ses joies, et partager son talent. Car à travers les pas qu’il esquisse, il se livre et raconte sa vie.

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