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Étoile d’Espérance

26 ans à briser le silence et les tabous

6 septembre 2025

Vous pourrez rencontrer l'équipe d'Étoile d'Espérance lors du pèlerinage du Père Laval.

Le 9 septembre marque, chaque année, la Journée internationale de la sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale, communément appelé SAF. Comme ce rendez-vous coïncide avec la fête du Père Laval, l’association Étoile d’Espérance sera présente sur le terrain durant le pèlerinage vers le caveau, dans la soirée du 8 septembre, pour mener une campagne de sensibilisation. Elle tiendra un stand d’information auprès de huit autres ONG impliquées dans la lutte contre l’exclusion et les fléaux sociaux. Engagée depuis 1998 dans l’accompagnement des femmes malades de l’alcool, l’organisation fête cette année ses 26 ans d’existence et multiplie les initiatives pour toucher un public plus large.

Un stand d’information lors du pèlerinage du Père Laval

Un moment privilégié auquel ils ont hâte de participer. Cette année, le comité organisateur de la fête du Père Laval 2025 a invité Étoile d’Espérance à rejoindre huit autres ONG dans un espace d’information dédié à la lutte contre l’exclusion et les fléaux sociaux. Pour Micaëlla Clément, directrice d’Étoile d’Espérance, Association Alcool Femmes, c’est une occasion à ne pas rater pour informer le grand public sur les méfaits de l’alcool et de sensibiliser à la prévention du syndrome d’alcoolisation fœtale. «Pour nous, c‘est une occasion pour les centres de se faire connaître du grand public et de conscientiser au maximum. Les visiteurs pourront s'arrêter pour se renseigner sur notre programme et les services offerts au public, et recevoir des conseils par rapport à la maladie et au traitement offert aux dames dans la réhabilitation. Nous partagerons nos supports d'information.»

Une hotline pour écouter et accompagner

Parallèlement, Étoile d’Espérance a lancé récemment un nouveau service de hotline, accessible au 5766 6565, tous les jours de 16 heures à 20 heures. Avec cette hotline, l’association propose une continuité dans l’écoute active. «C'est la possibilité d'être entendu et de pouvoir se confier à une professionnelle de l'écoute, en dehors des heures ouvrables de bureau, tout en choisissant son rythme, son heure et son anonymat – avec aucun engagement demandé à la personne (homme ou dame) –, et en bénéficiant d'une écoute gratuite et professionnelle prodiguée par une Meta Coach de vie. Celle-ci pourra identifier si les interventions requièrent un suivi différent, s'il faut les référer à d'autres professionnels de santé ou si besoin, aux éducateurs d'Étoile d'Espérance.»

En effet, cette ligne anonyme vise à offrir une écoute active et gratuite à celles et ceux qui n’ont pas toujours le temps ou le courage d’appeler pendant les heures normales de travail. L’objectif, souligne notre interlocutrice, est d’offrir un premier espace de parole libre, sans peur et sans jugement. Ensuite, si la personne le souhaite, un suivi peut être assuré par les éducateurs ou par le psychologue de l’association. «Ce service de hotline est destiné à toutes personnes désireuses, dans un premier temps, de garder l’anonymat et qui souhaite établir un contact en dehors des heures normales de bureau. Un suivi plus approfondi ainsi qu’une rencontre physique est possible avec le personnel de jour ou la psychologue, dès que la personne se sentira prête à franchir le pas.»

Le combat contre le syndrome d’alcoolisation fœtale

Le 9 septembre sera marqué par la Journée internationale de la sensibilisation au syndrome d’alcoolisation fœtale (SAF), une cause pour laquelle Étoile d’Espérance est mobilisée depuis 2009. Le SAF vient de la consommation d’alcool pendant la grossesse. Ses conséquences sont graves et irréversibles : fausses couches, accouchements prématurés, malformations cardiaques et respiratoires, retards psychomoteurs, troubles d’apprentissage, déficiences intellectuelles. Souvent méconnu à Maurice, ce syndrome reste pourtant une réalité trop souvent ignorée. «Il ne s’agit pas uniquement des femmes alcooliques qui consomment de l’alcool de manière excessive et quotidienne. Même une consommation occasionnelle, au mauvais moment de la grossesse, peut avoir des effets dramatiques», rappelle la directrice du centre.

26 ans de réhabilitation et d’accompagnement

Depuis avril 1998, Étoile d’Espérance accueille dans son centre résidentiel des femmes dépendantes à l’alcool pour un programme de réhabilitation complet. Hébergées gratuitement, elles bénéficient d’un accompagnement personnalisé pour identifier les causes profondes de leur addiction et acquérir des outils pour reconstruire leur vie. Ce 26e anniversaire marque ainsi la célébration d’un engagement de longue haleine qui a encore aujourd’hui toute sa raison d’être. «Tout anniversaire mérite d'être célébré et plus que jamais, cette cause est d'actualité car nous remarquons un rajeunissement dans la prise d'alcool chez les jeunes, qui plus est, la plupart sont de plus en plus actifs sexuellement. Néanmoins, Étoile d’Espérance croit fermement que la sensibilisation et l'information sont nécessaires tout le long de l’année et nous ne manquons pas une occasion d'en parler», confie Micaëlla Clément.

Un message clair : «Zéro alcool pendant la grossesse»

Le centre lance un appel fort à la vigilance :aucune consommation d’alcool n’est sans risque pendant la grossesse et l’allaitement. «Des fois, on entend que l'enfant à la naissance a eu un trou dans le cœur et les poumons. Ce qu’il faut comprendre, c’est que ce n’est pas toujours lié à la malchance ou à la génétique, mais parfois par la prise d'alcool au mauvais moment pendant la formation des organes tels le cœur et les poumons. L'alcool a une action tératogène sur l'embryon, c'est-à-dire qu’il détruit les cellules et produit des malformations.»

Encore et toujours, la prévention continue et la vigilance reste de mise. «Prévenir c'est mieux que guérir. L’Étoile se tient à votre écoute afin de franchir le pas vers une vie sans alcool. Message aux mamans qui attendent un heureux événement, un conseil : "Zéro alcool pendant la grossesse et l'allaitement." Toutefois, si les futurs mamans ont bu par ignorance pendant la grossesse, Étoile d'Espérance vous conseille de ne plus le faire, d'envisager sereinement la suite, tout en consultant votre médecin traitant, et d’éviter l’alcool, le tabac et toute autre substance nocive durant la grossesse.»

Aujourd’hui, plus que jamais, estime Micaëlla Clément, le rôle crucial du corps médical – gynécologues, sages-femmes, médecins traitants – est crucial pour relayer ce message auprès des futures mères et de leurs familles. «Nous voulons interpeller la société entière : les femmes, mais aussi les pères, les familles, les proches. L’alcool pendant la grossesse n’est pas anodin. C’est une responsabilité collective.»

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