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1er-Mai : Les partis politiques à l’heure du grand oral

Pour Jocelyn Chan Low,  Parvez Dookhy et Kris Valaydon, la ferveur autour du 1er-Mai s’estompe.

Cette année, le spectre des élections générales plane sur le rendez-vous du 1er-Mai dont les enjeux sont réels. Pour les partis politiques, c’est un moyen de démontrer et de jauger leur assise et leur popularité sur le terrain.
 

L’opération séduction est en marche. En attendant de sortir l’artillerie lourde (ou pas), certains affûtent les armes, brassent le terrain à coups de réunions dans les circonscriptions, d’affiches ou encore de billboards. Si l’année dernière, les meetings à l’occasion de la fête du Travail n’avaient pas d’attrait particulier, cette fois, il en est autre. Il s’agit logiquement du dernier 1er-Mai avant les prochaines élections générales. Ce rendez-vous annuel prend donc des allures de campagne électorale et de baromètre puisqu’il permettra aux partis politiques de tâter le pouls sur le terrain. En coulisses, la mobilisation bat son plein. Tous les partis politiques sortiront le grand jeu, certains avec beaucoup plus de moyens que d’autres.

 

Comme à chaque fois, les partis se livreront à la bataille des foules, elle aussi devenue inévitable au fil des années. D’ailleurs, cette petite guéguerre a déjà commencé avec Showkutally Soodhun. Lors d’une réunion de mobilisation dans le camp orange il y a quelques jours, ce dernier a parlé d’une «foule monstre» qui déferlera sur Vacoas, où se tiendra le meeting de l’Alliance gouvernementale. «Le plus grand rassemblement se fera à Vacoas, pas à Rose-Hill, ni à Port-Louis. Ce 1er-Mai sera historique.»

 

S’il est important aujourd’hui, explique Jocelyn Chan Low, que les partis fassent une bonne mobilisation afin de définir leur stratégie et reconfigurer le rapport de force, on ne pourra pas, selon lui, se fier uniquement à la guerre des foules pour déterminer la force d’un parti. Selon l’observateur politique, ce sera, au lieu de ça, une bataille de moyens qui se jouera ce jour-là. «Le MSM a des avantages car il est au pouvoir, le PTr est dans une situation délicate car ses fonds sont gelés et le MMM, qui n’est plus dans l’opposition, n’a plus autant de soutien qu’avant. C’est à celui qui mettra les plus gros moyens en avant, le plus de bus, le plus de briyani, entre autres. Aujourd’hui, le nombre de personnes qui assistent aux meetings n’est plus déterminant. Au contraire, on sait bien que c’est un élément trompeur, factice, car ceux qui se déplacent sont principalement les partisans, les diehards et ceux qui sont motivés par des incitations monnayées.»

 

Démobilisaton

 

Au fil du temps, souligne Jocelyn Chan Low, les gens deviennent de plus en plus sceptiques par rapport au 1er-Mai, ce qui vient mettre en lumière ce sentiment de désintéressement par rapport à la classe politique. «Les gens ne vont pas se déplacer, du moins pas en foule. Les moyens de communication ont changé et le 1er-Mai a pris une autre tournure. Aujourd’hui, c’est le discours de ces partis qui est important et c’est là que les radios et les journaux vont jouer un rôle important car beaucoup se fieront aux médias. De nombreux Mauriciens sont indécis.»

 

Parvez Dookhy rejoint Jocelyn Chan Low sur quelques points. Si les grands rassemblements du 1er-Mai, avance-t-il, font partie du folklore politique mauricien, il n’y a pas de doute qu’ils tombent en désuétude au fil des années. «Traditionnellement, la fête du Travail, puisque c’est congé pour la majorité des Mauriciens, permettait aux partis politiques de réunir leurs troupes. Le PTr, puis le MMM, puisqu’il s’agit de deux partis qui avaient, dans le temps, fait de la défense des travailleurs leur cheval de bataille, faisaient le rassemblement le 1ermai pour célébrer la fête du Travail.» Désormais, le rendez-vous est uniquement et purement politique, permettant aux partis de faire une démonstration de force.

 

Mais l’engouement s’estompe. «Aujourd’hui, avec les radios qui diffusent en direct les discours et les retransmissions en live sur les réseaux sociaux, la mobilisation a perdu de son intérêt.» Pour mobiliser les troupes, les partis politiques n’ont eu aucun autre choix que de se lancer dans une opération séduction. «Cette année, puisqu’il s’agit, par définition, de l’année électorale, les partis habituels en font une affaire car c’est un moyen pour eux, selon les foules réunies, de négocier en position de force les éventuelles alliances électorales. C’est pour cela qu’ils doivent beaucoup investir et mettre les moyens à disposition pour que le public se déplace.»

 

À la question de savoir si ce 1er-Mai aura une influence quelconque sur l’échiquier politique, Kris Valaydon explique : «Je crois que le fait que ce soit le dernier 1er-Mai ne change rien en termes d’attentes ou de stratégies pour les partis politiques. Ils savent très bien que les élections ne sont pas derrière la porte et que d’ici décembre, d’importants événements politiques viendront influer sur le comportement des électeurs, notamment les alliances. Sinon, ce 1er-Mai sera une première et peut-être dernière occasion de tester leur mantra respectif de ces derniers temps : celui d’aller seul aux élections.»

 

Ce qui est sûr, lance Kris Valaydon, c’est que ce 1er-Mai sera l’occasion de jauger les forces des uns et les faiblesses des autres. «En regardant leurs foules respectives, les partis apprécieront leur capacité de mobilisation par rapport aux moyens déployés et les dépenses encourues. Pour l’opposition : elle pourra avoir une idée du nombre de personnes qui sont prêtes à se montrer encore fidèles à leurs partis, bravant avec un brin de défiance le pouvoir en place.» Pour les partis de l’alliance gouvernementale, cependant, ce sera, lance l’observateur politique, une autre paire de manches. «Ils auront la tâche difficile de distinguer ceux qui les soutiennent vraiment et ceux qui sont venus ‘‘montre figir’’, surtout avec les élections à venir et les recrutements et autres gains possibles, il y aura dans la foule un mélange de partisans et d’intérêts : des intérêts obtenus ou espérés.»

 

Pravind Jugnauth a, quant à lui, déjà donné une indication de son grand discours. Présent lors de l’inauguration de la foire des coopératives à Bel-Air dans la soirée du vendredi 26 avril, le Premier ministre est revenu sur les réalisations de son gouvernement avant de lancer : «Nous avons réalisé beaucoup de choses en peu de temps. Si vous me donnez cinq années de plus, vous verrez comment Maurice sera transformée.»

 

Le ton est donné !

 


 

Les grands rendez-vous

 

Année électorale oblige, presque tous les partis politiques seront de sortie ce mercredi 1er mai. L’alliance gouvernementale a choisi de tenir son grand meeting à Vacoas, à la Place Bazar. D’ailleurs, selon Fazila Jeewa-Daureeawoo, ministre de la Fonction publique, les Mauriciens doivent se rendre au meeting «pour remercier le gouvernement».

 

Si le Parti travailliste a choisi Port-Louis pour réunir ses troupes sous le thème Mille fois travailliste à 10 heures, le MMM organisera finalement son meeting à Rose-Hill à la place Edward VII, à partir de 9h30, alors qu’il avait d’abord décidé de s’abstenir cette année. Les femmes pour une nouvelle île Maurice, tel est le thème choisi.

 

Le PMSD fera, quant à lui, son rassemblement du 1er-Mai à l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval à partir de 10 heures, avec pour thème, L’élection générale. D’autres partis participeront, comme le Mouvement patriotique et la Plateforme militante, qui partageront la même estrade à Quatre-Bornes, et le Reform Party participera avec un meeting à Beau-Bassin à partir de 10 heures.

 

Rezistans ek Alternativ organisera, pour sa part, une marche pacifique de l’église Saint-Jean, à Quatre-Bornes, jusqu’au Parc Jasmin. Une marche, a expliqué Ashok Subron, censé symboliser les combats des travailleurs.

 

Le comité 1er-Mai tiendra, lui aussi, un meeting au Plaza, à Rose-Hill.