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24 octobre 2016 23:39
Famille, amis, boulot, estime de soi… À un moment de leur vie, la drogue et l’alcool leur avaient tout pris. Réduits à néant et pratiquement invisibles aux yeux de la société, ces ex-toxicomanes ont pendant longtemps touché le fond avant de réaliser que sortir de leur enfer était tout à fait possible. Cela, avec le programme de désintoxication et de réinsertion du Centre de Solidarité (CDS), engagé dans le combat contre toute forme d’addiction à la drogue.
Ce n’est autre que Christian Coret, responsable de la réinsertion, qui, avec toute une équipe, encadre ceux qui se retrouvent dans cet enfer. «La lutte contre la drogue n’est pas simple. Actuellement, il y a 30 personnes en réinsertion, dont le plus jeune a 20 ans et le plus âgé a 58 ans», explique-t-il.
Philippe Thomair, Alain Lafraisière, Kamlesh Bagoban, Kendy Philippe, Swakash Khedoo, Nicolas Seville et Michel Petit sont parmi ceux qui se sont tournés vers le CDS afin de sortir du fléau de la drogue. Dans le cadre du 28e anniversaire de cette ONG, célébré le 18 octobre, ils reviennent sur leur descente aux enfers et racontent leur douloureux combat.
Philippe Thomair, âgé de 49 ans, était accro à la drogue pendant 18 longues années. «À un moment donné, je n’avais plus de vie. Je ne faisais que me droguer, c’était tout ce qui comptait. Puis, les gens autour de moi ont commencé à me tourner le dos. Seul dans mon monde, je ne supportais plus cette vie-là. J’avais un cousin qui était dans la même situation que moi», relate-t-il. Ce cousin, dit-il, avait toutefois pu s’en sortir avec l’aide du CDS. «Je l’enviais. Alors, moi aussi j’ai suivi le programme de désintoxication. Cela fait maintenant 11 ans que je ne touche plus à la drogue.»Et depuis, il est l’un des bénévoles à apporter un soutien indéfectible au CDS.
Alain Lafraisière, 48 ans et habitant Beau-Bassin, a décidé d’en finir avec ses vieux démons il y a seulement quatre mois. Cela, fait-il comprendre, afin de retrouver la stabilité dans sa famille et surtout le respect de ses enfants. «Mes enfants ne me prenaient plus au sérieux. J’étais à deux doigts de perdre ma famille. C’est pour cela que j’ai décidé de changer de vie. Mais la thérapie n’est pas facile. Il faut être courageux et avoir une volonté de fer pour s’en sortir», fait-il valoir.
Et ce n’est pas Kamlesh Bagoban, 28 ans, qui dira le contraire. Ce jeune homme avait perdu son emploi et sa confiance en lui quand il avait sombré dans la drogue. «Je faisais honte à ma famille. En fait, j’ai été influencé par de mauvaises fréquentations. Mais depuis que je fréquente le centre, j’ai repris goût à la vie. J’ai trouvé un emploi et ma famille commence à m’accepter de nouveau.»
Idem pour Swakash Khedoo qui était accro à l’alcool pendant plusieurs années. Aujourd’hui engagé en tant que bénévole dans la lutte contre la toxicomanie, il lance un appel à la population : «Ladrog, to tous li enn kou, to pou tous li tou kou. Pas les twa tase.»
Pour continuer la lutte contre la drogue, une quête annuelle aura lieu à travers le pays les 29, 30 et 31 octobre. Edley Jaymangal, le directeur du Centre de Solidarité, compte sur votre générosité. «Comme chaque année, nous organisons notre quête afin de recueillir des fonds pour mener à bien nos divers projets et ainsi mieux lutter contre la toxicomanie», soutient-il.
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