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Africains chez nous : de tout cœur avec les Nigérianes kidnappées

19 mai 2014

Wairimu, Clarah, Valérie Lucia et Rose pensent aux familles des filles enlevées.

«Je prie pour un happy end», lâche Valérie Tabiou, le visage grave, de l’émotion dans la voix. Voilà plusieurs semaines que la triste actualité qui secoue actuellement le Nigeria l’affecte. Chaque dépêche sur Internet, chaque flash info à la télévision l’interpelle. Si comme tout le monde, des Américains aux Européens, en passant par les Africains et les Asiatiques, elle se sent concernée par l’enlèvement de plus de 200 lycéennes dans le nord du Nigeria par Boko Haram, l’un des groupes terroristes les plus meurtriers de la planète, pour elle, ce drame est d’autant plus important.

Cette Africaine, originaire du Togo, vit à Maurice depuis trois ans. Cette «triste histoire» l’affecte encore plus car c’est, dit-elle, comme si ces terroristes s’étaient pris à sa propre famille. «Les femmes africaines sont très solidaires et dans tous les pays sur le continent, s’il y a bien une chose qui est au centre de tout, c’est la famille. Avec cette tragédie, je pense à toutes ces mères, à tous ces pères, ces frères et sœurs qui souffrent, sachant qu’une des leurs est en proie à des malfaisants. C’est vraiment horrible ce qui est arrivé», confie Valérie qui espère très vite que ces «sœurs» seront libérées et qu’elles retrouveront vite leur famille, même si elle sait que la suite sera aussi difficile : «Je n’ose pas imaginer ce qu’elles sont en train de vivre et je sais qu’elles auront à faire face à beaucoup de séquelles suite à ce traumatisme.»

Le sort de ces jeunes Nigérianes kidnappées occupe, ces derniers temps, toutes les conversations des femmes qui évoluent au sein de l’association African Ladies Guiding Hands, regroupant les épouses d’Africains travaillant à Maurice. Lucia Marire du Zimbabwe, est à Maurice depuis 2008. Elle trouve formidable l’élan de solidarité qui a envahi la planète pour que les jeunes filles enlevées retrouvent vite leur maison. «Grâce à cette mobilisation, les yeux du monde sont tournés vers le Nigeria», dit Lucia.

Ce qui n’était au départ que des manifestations réunissant plusieurs centaines de personnes à Lagos et Abuja, pour exiger la libération des filles kidnappées, s’est très vite transformé en un phénomène planétaire. Et #BringBackOurGirls est devenue une opération mondiale, avec David Cameron, Michelle Obama et autres stars et politiques internationaux qui démontrent leur soutien, mais aussi leur désaccord face à cet acte terroriste.

Pour Clarah Phuthi, également du Zimbabwe, il ne faut pas lâcher prise : «Il faut continuer à attirer l’attention et à maintenir de la ferveur autour de l’événement afin que ces filles sachent que l’opinion mondiale est avec elles.» C’est un souhait que partage aussi Rose Sautron, une Mauricienne membre de l’association : «Coûte que coûte, il faut que les autorités concernées trouvent une solution.»

Isaac Edhohimen, un footballeur nigérian actuellement à Maurice, abonde dans le même sens. Ses amis – Onwusonye Wisdom, Moses Obonogwu et Emmanuel Chife Izuchukwu, également du Nigeria – et lui soutiennent que cette affaire ne mérite pas de passer sous silence. «Plus on en parle, mieux c’est. C’est quelque chose qu’il faut dénoncer. Des jeunes innocentes ne peuvent pas être utilisées comme un moyen de pression. Avec mes frères du Nigeria, on condamne de tels agissements», s’insurge Isaac Edhohimen qui est de tout cœur avec les Nigérianes kidnappées et qui, lui aussi, prie pour une happy end.

 

Wisdom, Isaac, Moses et Emmanuel sont du Nigeria.

 


 

 

Opération #BringBackOurGirls

 


L’émotion ne faiblit pas. #BringBackOurGirls, le cri de ralliement de la mobilisation internationale pour les 200 lycéennes nigérianes captives de Boko Haram, est devenu un message d’espoir planétaire. Plusieurs personnalités, des actrices, des acteurs ou encore des chanteurs et chanteuses, ont participé à cette mobilisation qui ne cesse de gagner du terrain à travers des manifestations ou des clichés postés sur le Net, pour faire montre de solidarité.

 


 

 

L’Elysée étudie le cas Boko Haram

 



Un sommet s’est tenu, hier, à l’Elysée, pour coordonner la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, suite à l’enlèvement de 200 lycéennes au Nigeria. Le chef de clan de cette secte qui est beaucoup décrié, a diffusé, il y a quelques jours, une nouvelle vidéo montrant une centaine de jeunes femmes présentées comme les lycéennes nigérianes enlevées à la mi-avril dans le nord-est du pays, qu’il affirme avoir converties à l’islam et qu’il ne libérera qu’en échange de prisonniers du groupe islamiste.
Au sommet de Paris, hier, plusieurs chefs d’État africains ont ainsi répondu présents afin d’établir une stratégie régionale contre Boko Haram et sa secte apparue en 2002, qui menacent de plus en plus les voisins du géant anglophone de l’Afrique de l’Ouest. Plusieurs pays, dont les États-Unis et la France, se sont engagés à aider le pays à retrouver les quelque 200 lycéennes enlevées dans le Nord le 14 avril.

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