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24 octobre 2019 13:00
Ils affichent leurs couleurs avec fierté. Aux quatre coins du pays, à chaque réunion nocturne, chaque séance de porte-à-porte et chaque rassemblement politique, les agents s’activent sur le terrain. Lorsqu’il y a une personnalité politique dans le coin, eux ne sont jamais bien loin. Ils sont là, en arrière-plan, à s’agiter, à veiller à ce que le politicien ait une chaise sur laquelle s’asseoir, à tester le micro ou encore à s’assurer qu’un bouquet lui soit offert après son intervention.
Collaborateurs privilégiés des candidats, ils labourent le terrain nuit et jour et se chargent un peu de tout dans une circonscription, allant de l’installation de banderoles et des ori-flammes, à l’animation d’une baz. Depuis que la tenue des législatives a été annoncée, tous se sont lancés à la conquête de l’électorat. Bien qu’ils ne soient pas eux-mêmes candidats, ils se sont néanmoins lancés à corps perdu dans la course à l’investiture au nom de leur parti dont ils sont les dignes ambassadeurs (sauf quand il y a dérapage).
Avec un temps limité pour faire campagne, pas une minute à perdre. À St-Pierre, Aatma Ramanah, chef agent et membre du comité organisateur du parti soleil, a même choisi de faire coïncider son départ à la retraite avec les élections. «J’ai voulu me consacrer à mon parti et à mon pays.» À chaque réunion ou rassemblement qui a lieu au n° 8, cet habitant de Verdun, fidèle au MSM depuis sa création, veille au grain. «Mon rôle est de veiller à ce que la mobilisation se fasse sur le terrain et que la communication passe bien.» Cette fois encore, il va multiplier les efforts afin que son parti connaisse une autre victoire. «Avec le MSM, nous avons connu développement, prospérité et bonheur. Ils nous ont emmenés vers un autre niveau de vie.»
Florise Seblin, elle aussi, ne rate jamais une sortie de Pravind Jugnauth et des deux autres députés de la circonscription. Toujours au premier rang, elle n’hésite pas à lancer des commentaires approbateurs lors de leurs discours. Avec ses amis agents, elle participe à l’organisation des réunions, veille à ce que tout le monde ait un T-shirt et des drapeaux aux couleurs du parti. Dans sa tête, pas de doute. «Pravind Jugnauth est un bon capitaine. Nous pouvons lui faire confiance car il travaille avec sérieux pour notre avenir.» Jabeela Jafajul aussi est toujours présente. 12 ans qu’elle est engagée au sein du parti. «Je donne un coup de main là où on a besoin de moi.» La victoire de l’Alliance Morisien, dit-elle, est assurée.
Dans le camp des Rouges aussi, les diehards mettent la main à la pâte. Oriflammes, post-ers, vidéos, ils affichent leur optimiste avec fierté. Après la cinglante défaite de 2014, ils sont décidés à filer cette fois tout droit vers la victoire. À Bon-Accueil, Pravin Lillah, activiste rouge depuis 1976, ne lésine pas sur les moyens pour que la circonscription n° 9 affiche un 3-0 en faveur de l’Alliance Nationale. Malgré le peu de temps pour faire campagne, son équipe et lui labourent le terrain à coups de réunions nocturnes, de distribution de tracts et de séances de porte-à-porte. «Nous sommes en forme et prêts à 100 % pour cette élec-tion.»
Un optimisme que partagent aussi les membres de l’aile féminine du PTr. Elles ne man-quent jamais une sortie de Navin Ramgoolam, devant qui elles sont en admiration, et elles veillent au grain. Lalita Jeebun est toujours dans les parages. «Je suis née rouge et je mour-rai rouge. La circonscription est en effervescence. Ça fait longtemps qu’on attendait ces élections pour que le PTr règne à nouveau.» Cette motivation se lit aussi sur le visage de Shyamla Naga-Ramdoyal. «Dans ma famille, nous sommes rouges de génération en gé-nération. Les Travaillistes remettront le pays sur la bonne voie.»
Du côté des Mauves, la campagne électorale se fait un peu plus dans la retenue et la dis-crétion. Pas de fla-fla. Le leader, lance Suresh Kewal, agent mauve depuis la création du MMM, a donné le mot d’ordre pour qu’il n’y ait pas de baz et d’oriflammes. «Nous allons suivre ses consignes. Nous faisons donc campagne dans la tranquillité et pas dans le désor-dre.» S’il avait pris ses distances avec l’activisme politique, Hassen Sadul, partisan du MMM depuis 1969, est revenu prêter main forte cette année. Sa motivation ? «Mon fils Parvez Sadul sera candidat au n° 10.» Pour le moment, la campagne démarre discrètement avec des séances de porte-à-porte un peu partout dans le pays. «Nous accueillons les can-didats amicalement et travaillons dans un esprit de fair-play.»
Chandralekha Sawmynaden est une fidèle des fidèles chez les Mauves. À chaque élection, elle descend sur le terrain. «Les gens nous accueillent bien. Certains nous invitent même à prendre le thé.» Autour d’elle, lance l’activiste, tout le monde est motivé. «Nous sommes tellement fiers d’aller seuls à ces élections. Nous n’avons pas besoin de béquille pour aller vers la victoire.» Et c’est, dit-elle, ce qui les attend.
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