• Parité en politique : des voix pour inspirer le changement
  • Milys.créations : quand Emily transforme vos idées en souvenirs inoubliables
  • Il s’était introduit chez une dame âgée en pleine nuit : un voleur maîtrisé par des habitants à Camp-Levieux
  • Saisie de Rs 10 millions de cannabis à Pointe-aux-Sables - Incriminé par son oncle, le policier Brian Beauger nie toute implication
  • Étoile d’Espérance : 26 ans d’engagement, de combat et d’espoir
  • Arrêté après l’agression d’un taximan : Iscoty Cledy Malbrook avoue cinq autres cas de vol
  • Golf : un tournoi caritatif au MGC
  • Le groupe PLL : il était une fois un tube nommé… «Maya L’Abeille»
  • Nilesh Mangrabala, 16 ans, septième victime de l’incendie du kanwar à Arsenal - Un rescapé : «Se enn insidan ki pou toultan grave dan nou leker»
  • Hippisme – Ouverture de la grande piste : les Sewdyal font bonne impression

Chagos | Olivier Bancoult : «Que les Mauriciens soient de vrais patriotes»

La communauté chagossienne s’est réunie devant le haut-commissariat britannique pour manifester.

Ils se sont rassemblés pour envoyer un signal clair. Non, ils ne fléchiront pas. Oui, ils mèneront cette lutte jusqu’au bout. Devant le haut-commissariat britannique, le vendredi 22 novembre, les Chagossiens se sont réunis lors d’une manifestation organisée par le Groupe Réfugiés Chagos (GRC). Le jour choisi est loin d’être anodin car il marque la fin du délai de six mois dont disposait la Grande-Bretagne pour stopper son administration sur l’archipel des Chagos. Un sursis imposé par l’Assemblée générale des Nations unies après l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ) en faveur de Maurice le 22 mai dernier.

 

Ainsi, six mois se sont écoulés et le Royaume-Uni n’a pas bougé d’un iota. Tenir ce rassemblement en cette date était donc important pour montrer à l’administration britannique que les Chagossiens comptent poursuivre ce combat jusqu’au bout, souligne Olivier Bancoult. «La date est arrivée à expiration et les Anglais ne nous ont toujours pas rendu nos terres. Nous devrons leur montrer que nous n’allions pas baisser les bras. Nous condamnons clairement la Grande-Bretagne de se livrer à une violation totale des droits fondamentaux de l’homme. La résolution adoptée par les Nations unies est claire. Ils doivent arrêter leur occupation illégale.»

 

Si la mobilisation de la communauté chagossienne et des sympathisants de la cause a été sans faille, Olivier Bancoult regrette cependant un désengagement des Mauriciens. «Nous sommes d’accord quand il s’agit d’accuser le gouvernement britannique et de dire que les Chagos appartiennent à Maurice mais personne ne se montre quand il faut se battre pour nos droits. C’est dommage. Que les Mauriciens soient de vrais patriotes ! Ne soyons pas hypocrites envers nous-mêmes. C’est une affaire qui nous concerne tous et pas uniquement la communauté chagossienne.»

 

Aujourd’hui, poursuit-il, ils travaillent sur la prochaine étape du plan. La GRC compte notamment se tourner de nouveau vers les Nations unies. «Nous sommes en consultation avec nos avocats et j’ai pu discuter avec le Premier ministre. Nous sommes en train de réfléchir sur la possibilité d’amener l’affaire devant la Cour criminelle internationale pour crime contre l’humanité.» Pravind Jugnauth prend cette affaire avec beaucoup de sérieux. Après la première séance parlementaire, le PM a déclaré qu’il ne fléchira pas dans son combat pour reprendre la souveraineté sur les Chagos. D’ailleurs, il a expliqué que Maurice a déjà commencé à lancer les offensives, notamment en s’opposant à la participation de l’Angleterre en tant que membre représentant de l’archipel des Chagos sous la British Indian Ocean Territory.

 

Pravind Jugnauth, qui avait promis, il y a quelques mois, qu’un bateau ferait la traversée entre Port-Louis et Diego Garcia sans passer par les Anglais, a aussi confirmé que ce voyage est toujours d’actualité. Selon Oliver Bancoult, ce bateau devrait transporter majoritairement des Chagossiens et, trois îles (Peros Banhos, Salomon et Diego) devraient être visitées afin de leur permettre de rendre hommage à leurs parents enterrés sur les lieux.

 

Par ailleurs, un autre soutien est venu se greffer à cette lutte. Il s’agit du professeur David Vine et de Pawan Haulkory de l’American University de Washington DC qui ont écrit une lettre de soutien à la communauté chagossienne, cosignée par plusieurs académiques dont Noam Chomsky et plusieurs autres chercheurs et experts en relations internationales. Cette lettre a aussi été envoyée au président Donald Trump et au Premier ministre britannique Boris Johnson.