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Deux cousins périssent dans un accident : Le cri de douleur des proches de Nilesh et Sharvesh

12 septembre 2016

Les larmes sont les derniers mots lorsque le cœur perd sa voix. Lorsque les paroles ne suffisent pas pour expliquer une profonde douleur, pleurer reste la seule expression pour crier sa tristesse. C’est le drame que vit actuellement Sharmila Ghoojooa, 46 ans. Assise sur une chaise, cette maman dévastée tremble de chagrin alors que les larmes perlent sur ses joues. Des femmes réunies autour d’elle dans le petit salon familial, à Gros-Billot, essayent de lui prendre un peu de sa tristesse en la consolant, tantôt en la serrant très fort, tantôt par des mots réconfortants. Mais la douleur de Sharmila ne se partage pas. C’est la deuxième fois en l’espace de cinq mois qu’elle dit adieu à un des êtres les plus chers à son cœur.

 

Le 25 mars 2016, elle a perdu son époux, décédé à la suite d’une longue maladie. Et le mardi 6 septembre, c’est son fils Nilesh qui a été emporté à la fleur de l’âge. Le jeune homme de 20 ans a été victime d’un accident de la route à Gros-Billot. Et ce n’est pas une personne chère à ses yeux que cette famille pleure depuis ce jour noir. Mais deux. Car elle a aussi perdu Sarvesh Dhunoopa, 25 ans, le cousin de Nilesh. Les deux victimes de ce terrible accident, très proches l’un de l’autre, se trouvaient sur une moto quand celle-ci a été violemment percutée par une fourgonnette.

 

Nilesh, qui conduisait le deux-roues, essayait de doubler un autre véhicule au moment de l’impact. Selon la police, les deux cousins sont morts sur le coup. L’autopsie a attribué leur décès à de multiples blessures. Le conducteur de la fourgonnette a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif. Une accusation provisoire d’homicide involontaire a été logée contre lui.

 

Depuis le drame, les proches des deux victimes sont assaillis par une immense douleur. Sharmila Ghoojooa ne vit pratiquement plus. Sa fille Mitheela, 18 ans, essaie tant bien que mal de tenir le coup malgré sa grande douleur. Elle s’efforce d’être forte pour sa mère et ne lâche pas la main de celle-ci, qu’elle serre très fort dans la sienne. Dans un murmure, Mitheela confie que son frère venait de fêter son 20e anniversaire le 1er septembre. «Il n’y a pas eu de fête car on venait de perdre notre père. Cela a été un jour très triste car c’était la première fois qu’un membre de notre famille était absent pour cette occasion», pleure-t-elle. Depuis l’année dernière, ajoute-t-elle, son frère avait mis un terme à ses études pour des raisons financières.

 

«L’homme de la maison»

 

«Mon père était souffrant et mon frère s’est mis à chercher du travail pour aider la famille financièrement. Depuis le décès de mon père, c’est lui qui s’occupait de tout. Il était, pour ainsi dire, l’homme de la maison», avance Mitheela, la voix vibrante d’émotion. Ébéniste de profession, Nilesh se rendait, ce jour-là, chez des proches dans sa localité avec son cousin pour assister à une prière à l’occasion de la fête Ganesh Chaturthilorsque le malheur s’est abattu sur lui. «Je dormais lorsque ma fille est venue m’apprendre cette terrible nouvelle», lâche Sharmila, les larmes aux yeux.«Mon fils était adorable. Il était obéissant et toujours très respectueux. Il aimait cuisiner. Il était passionné par la mécanique et voulait en faire son métier. Il avait aussi comme projet de construire une maison. Il ne pourra, hélas, pas réaliser ses rêves.»

 

À Grand-Bois, chez les Dhunoopa, c’est la même désolation. Vikram, l’oncle de Sarvesh, est inconsolable. Il considérait son neveu comme son propre fils, dit-il. «Nous sommes devenus très proches depuis la séparation de ses parents. Il était comme mon propre fils», dit-il tout bas. Anjanee Dhunoopa, 52 ans, est, elle, abasourdie de douleur depuis le décès tragique de son fils. S’appuyant sur une canne, elle avance difficilement en raison d’une opération qu’elle a subie à un genou il y a peu de temps. Il ne lui reste que sa fille Neha sur qui s’appuyer pour surmonter cette terrible épreuve.

 

Neha, Vikram et Anjanee pleurent la disparition de Sarvesh.

 

Pourtant, il y a deux mois, confie Anjanee, c’était la fête à son domicile. Amoureux et des projets plein la tête, Sarvesh nageait dans un bonheur presque parfait car il avait trouvé la femme de sa vie. «Ils s’étaient fiancés le 31 juillet et étaient très heureux. Le même jour, on avait fixé la date de leur mariage pour le 23 juillet 2017», soupire-t-elle. Le destin, parfois cruel, en a voulu autrement. Travaillant à son compte dans le secteur de l’aluminium, Sarvesh, souligne sa sœur Neha, était un hardworker. Son frère, dit-elle, a économisé le moindre sou gagné à la sueur de son front afin d’acheter la maison que louait sa famille depuis des années. «Il comptait d’ailleurs agrandir la maison avant son mariage»,soutient-elle.

 

Ex-élève du collège Impérial, à Curepipe, Sarvesh Dhunoopa a étudié jusqu’en Form V, la situation financière de sa mère ne l’ayant pas permis de poursuivre ses études. «Quoiqu’il en soit, il avait réussi dans la vie. C’était un amoureux de la musique et il exerçait comme DJ dans des fêtes comme les mariages, les anniversaires et autres.»

 

Éperdue de chagrin, Neha veut connaître les circonstances exactes dans lesquelles son frère et son cousin Nilesh ont péri. «Nous voulons connaître la vérité», dit-elle. En attendant, les proches de Nivesh et de Sarvesh pansent leurs blessures comme ils peuvent en apprenant à vivre avec la terrible douleur d’avoir perdu deux des leurs. Une douleur à laquelle ils ne s’habitueront sans doute jamais.

 


 

Louis Francis Lafontaine renversé en revenant de l’hôpital

 

Son fils Jean-Denis  : «Je n’ai rien pu faire pour le sauver»

 

Son cœur est déchiré, complètement brisé. «Je n’ai rien pu faire pour sauver mon père»,murmure Jean-Denis Lafontaine, les larmes aux yeux. Il est aux alentours de 14 heures, en ce jeudi 8 septembre, quand nous le rencontrons à Camp-Diable. L’atmosphère est pesante malgré le soleil qui illumine le ciel d’un bleu éclatant. Àl’intérieur de la modeste demeure des Lafontaine, des cris et des pleurs s’entremêlent et fendent les cœurs de ceux venus rendre un dernier hommage à l’homme qu’était Louis Francis Lafontaine, 84 ans.

 

Ce dernier revenait de l’hôpital Dr Nehru, à Rose-Belle, le mercredi 7 septembre, en compagnie de son fils Jean-Denis, lorsqu’une voiture aurait surgi de nulle part et aurait balayé le vieil homme qui traversait la route. «Le chauffeur ne s’est pas arrêté malgré l’impact. Il était environ 13h30 quand cet accident s’est produit. J’ai conduit mon père à l’hôpital où il est décédé trois heures plus tard», soutient Jean-Denis d’une voix tremblante.

 

L’homme de 84 ans était en pleine forme, selon son fils.

 

Le chauffeur impliqué dans cet accident, un habitant de Quatre-Bornes âgé de 36 ans, s’est rendu au poste de police de Grand-Bois le même jour aux alentours de 17h30 et a été détenu. Il a été soumis à un alcotest qui s’est révélé négatif et a été présenté en cour le jeudi 8 septembre sous une charge provisoire d’homicide involontaire.

 

Le jour du drame, Jean-Denis Lafontaineavait rendez-vous à l’hôpital. «Mon père m’avait accompagné. Et c’est en revenant, lorsqu’on traversait la route à proximité de la jonction Savanne et de La Flora, que le drame a eu lieu», explique Jean-Denis Lafontaine.

 

Veuf, Louis Francis Lafontaine avait récemment choisi d’habiter chez son fils Jean-Denis en raison de son âge avancé. «Il ne souffrait d’aucune maladie. Il était très bavard et sortait souvent avec la famille. Il était très entouré par ses nombreux petits-enfants. Sa mort ne doit pas rester impunie», lâche ce fils qui veut que justice soit rendue à son père.

 

 


 

 

Deux hommes de 68 ans décèdent

 

 

Deux sexagénaires ont aussi perdu la vie tragiquement durant la semaine écoulée. Purdoomun Tatur, plus connu comme Viren, est la dernière victime en date. Cet habitant de Vacoas, âgé de 68 ans, a connu une fin atroce le jeudi 8 septembre. Il a trouvé la mort quand sa voiture est entrée en collision avec un bus d’Elie & Sons, vers 13h50, sur la route principale de La Preneuse. Mandé sur place, le personnel du SAMU n’a pu que constater le décès du sexagénaire. Le rapport d’autopsie indique que Viren Tatur a succombé à une traumatic asphyxia.

 

Le chauffeur du bus, un habitant de Rose-Hill, transportait trois personnes dans son véhicule alors que deux personnes voyageaient à bord de la voiture du Vacoassien. Ils ont été légèrement blessés et presque tous ont pu rentrer chez eux après avoir reçu des soins. Seulement un passager de la voiture a été admis à l’hôpital. Son état de santé n’inspire toutefois
aucune inquiétude.

 

Il avait le même âge que Viren Tatur et lui aussi est mort dans un accident de la route. Sumen Dooknah, un habitant de Goodlands, a été victime d’un hit and run. L’homme de 68 ans a été retrouvé avec de graves blessures sur la route principale à Beau Plateau Road, Goodlands, vers 00h45, le mercredi 7 septembre. Tout laisse croire qu’il tentait de traverser la rue au moment du drame. Selon la police, la route n’est pas bien éclairée à cet endroit.

 

Les enquêteurs ont recueilli plusieurs éclats de verre sur place et, à l’heure où nous mettions sous presse, recherchaient toujours le chauffeur du véhicule qui a heurté Sumen Dooknah.

 

Jean Marie Gangaram

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