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Deux infirmiers meurent noyés dans le Bassin Senneville : choc et incompréhension pour les proches de Mitra Bungaroo et Roddy Pottayya

26 janvier 2022

Selon leur entourage, ils étaient des amis très proches.

Le mystère plane encore sur les circonstances du décès de Mitra Bungaroo et de Roddy Muthada Pottayya. Le dimanche 16 janvier, les corps sans vie de ces deux infirmiers affectés à l’hôpital de Souillac ont été repêchés par les membres du Groupe d’Intervention de la Police Mauricienne (GIPM) dans le Bassin Senneville, à Rivière-des-Anguilles. Bien qu’une autopsie ait attribué leur mort à une asphyxie provoquée par la noyade, les enquêteurs de la brigade criminelle de la Division Sud n’écartent aucune piste à ce stade. Non seulement ils comptent effectuer des prélèvements d’ADN sur les objets récupérés sur le lieu du drame mais ils ont également l’intention d’examiner leurs cellulaires afin d’obtenir des indices.

 

La dernière fois que les proches de Mitra Bungaroo – une habitante de Batimarais de 34 ans – l’ont vue vivante remonte à la veille du drame. Ce matin-là, la jeune femme a quitté son domicile après que sa mère est sortie faire ses courses et s’est rendue au centre de vaccination de Rivière-des-Anguilles. N’étant toujours pas rentrée dans la soirée, ses proches ont d’abord cru qu’elle avait doublé son service. Ils ont commencé à s’inquiéter le lendemain matin, lorsqu’ils se sont aperçus qu’elle n’était pas rentrée de la nuit. Pour cause, la jeune femme ne s’absentait jamais aussi longtemps sans prévenir. Incapables de la joindre sur son cellulaire, ils ont alors commencé à entamer les recherches.

 

Plus le temps passait, plus leur inquiétude grandissait ; encore plus lorsque, quelques heures plus tard, le corps sans vie de Roddy Muthada Pottayya, l’un des plus proches amis de la jeune femme, a été repêché dans un bassin. Après avoir appris que ce dernier allait raccompagner la trentenaire chez elle en voiture après leurs heures de service, ils ont immédiatement imaginé le pire. Leurs craintes se sont confirmées lorsque, quelque temps plus tard, le corps sans vie de la jeune femme a également été découvert. En une fraction de seconde, leur monde s’est écroulé.

 

«Une grande perte»

 

Mitra Bungaroo, qui était infirmière depuis une dizaine d’années, a fait ses débuts à l’hôpital de Rose-Belle avant d’être transférée à celui de Souillac, où elle a fait la connaissance de Roddy Muthada Pottayya. Bonne vivante, elle faisait partie du groupe Délire Morisyen - un groupe créé par une Mauricienne vivant au Luxembourg dont les membres se rencontrent souvent pour faire la fête. Sherine Regnaud, qui a connu la trentenaire à travers ce groupe, garde de très bons souvenirs d’elle. «Malgré sa différence d’âge avec les autres membres, Mitra s’est très vite intégrée. Elle était amicale, joviale et aimait rigoler ; elle était une belle personne à l’intérieur comme à l’extérieur. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment une telle chose a pu lui arriver. Nous sommes sous le choc. C’est une grande perte pour nous.»

 

L’incompréhension règne également dans l’entourage de Roddy Muthuda Pottayya. En instance de divorce, cet habitant de Surinam de 35 ans vivait en concubinage avec une jeune femme. La veille de la tragédie, il a quitté son domicile dans la matinée pour se rendre à l’hôpital de Souillac mais n’est pas rentré de la nuit, ce qui est contraire à ses habitudes. D’autant plus qu’il avait dit à ses proches qu’il rentrerait dans l’après-midi. C’est la raison pour laquelle sa mère a rapporté sa disparition à la police le lendemain matin. Lorsque sa voiture a été retrouvée près du Crocodile Park, une battue a été organisée et son corps sans vie a été retrouvé, au grand dam de son entourage.

 

Sous le choc, ceux ayant côtoyé le jeune homme n’en reviennent pas. D’ailleurs, Ian, un ami de longue date du trentenaire, confie : «J’étais choqué, triste. Je pensais qu’il s’agissait d’une blague au départ. J’ai toujours du mal à croire qu’il n’est plus parmi nous.» Il décrit l’infirmier comme «l’une des personnes les plus gentilles et généreuses qu’il m’a été donné de rencontrer. Il n’hésitait jamais à aider son prochain. Je me souviens encore de l’époque où, après ses heures de travail, il venait à la maison très tôt le matin uniquement pour me donner des conseils en informatique. Grâce à lui, j’ai beaucoup appris dans ce domaine». Même son de cloche du côté des membres de sa famille, qui le décrivent comme quelqu’un de dévoué à son travail.

 

Pour l’heure, la thèse de l’accident est privilégiée. La police estime que l’un d’eux aurait fait une chute accidentelle et que l’autre aurait tenté de lui venir en aide, en vain. Toutefois, les enquêteurs continuent d’explorer toutes les pistes. L’enquête suit son cours.

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