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Diabétique, amputé d’une jambe, dans l’incapacité de travailler… : la bouleversante histoire d’Avinash, 36 ans

Sheela est aux petits soins pour son fils, même si elle ne jouit pas d’une bonne santé.

Sa rage de vivre, il l’a perdue en décembre 2018, suite à une amputation de la jambe droite. Depuis, il est cloué au lit. Mais ses souffrances, les unes plus insoutenables que les autres, durent, elles, depuis plusieurs années déjà. En 2010, Avinash Gukhool est victime d’un accident. Des examens médicaux poussés révèlent alors qu’il souffre du diabète de type 2 et d’une pancréatite aiguë chronique. À ses problèmes de santé, se mêlent des conditions de vie difficiles, dans une maison «qui coule comme une passoire», aux côtés de sa mère âgée qui, elle aussi, est au plus mal. Cet ancien Attendant d’hôpital nous raconte sa triste histoire…

Sa vie, il la vivait à cent à l’heure, malgré la fatigue. Il avait même une devise : «Toujours plus haut, toujours plus fort.» Il était très impliqué dans le social, prenait part aux activités culturelles de sa localité, allait souvent à la plage avec ses amis et avait surtout un emploi, comme Attendant dans un hôpital. À travers ce métier, il a rencontré beaucoup de gens qui souffraient et qui avaient besoin d’être consolés. Mais aujourd’hui, c’est lui qui souffre, qui a perdu le goût de vivre et qui aurait bien besoin de soutien.

 

En début de soirée, le vendredi 16 août, Avinash Gukhool, 36 ans, nous reçoit chez lui, assis sur son lit. Il a le teint pâle, la mine triste. C’est comme ça tous les jours depuis que cet habitant de Tyack a été amputé de la jambe droite. Cela s’est passé en décembre 2018, suite à des complications de santé qui ont fait leur apparition en 2003. Cette année-là, il avait décroché un emploi comme Attendant dans un hôpital. Avinash ressentait des douleurs au ventre. Mais il pensait qu’il s’agissait d’une simple  accumulation de gaz. «Je prenais des médicaments et je me faisais des injections, admet-il. Au début, cela atténuait la douleur.» Cela durera des années.

 

Mais en 2010, il est victime d’un accident de la route. Un jour de pluie, il perd le contrôle de son deux-roues et percute l’arrière d’une voiture. Il est admis aux soins intensifs et amené à faire des examens médicaux plus poussés. Les premiers résultats révèlent qu’il souffre de diabète de type 2. Au bout d’un certain temps, le trentenaire est transféré en salle où il reste pendant un mois et demi. «Durant cette période, les médecins s’inquiétaient parce que les traitements à l’insuline n’avaient aucun effet. Et les douleurs que j’avais au ventre s’accentuaient. J’ai alors eu recours à un General Scan qui a révélé que je souffrais de pancréatite aiguë.» Durant les six années qui suivent, de fortes doses d’insuline lui sont administrées. Mais il n’y a toujours aucune amélioration. «Mes douleurs au ventre devenaient insupportables. J’avais aussi perdu du poids drastiquement. Je suis passé de 100 kg à moins de 50 kg.» D’autres examens concluent alors que sa pancréatite aiguë est devenue chronique. Mais ses souffrances sont loin de s’arrêter là…

 

En 2018, son état de santé se détériore. Entre janvier et juillet, il est hospitalisé à plusieurs reprises et subit cinq opérations, sans compter les multiples allers-retours au dispensaire pour des pansements. Quelques mois plus tard, en décembre, il découvre qu’il a un abcès à la jambe droite. Dans un premier temps, les médecins font tout pour lui éviter une amputation mais en raison d’un début de septicémie, ils n’ont plus le choix. Impuissant, Avinash se renferme. «J’ai dû dire adieu à ma carrière du jour au lendemain, à mes amis aussi, s’attriste-t-il. Lorsque vous passez beaucoup de temps à l’hôpital, la distance s’installe. Mais je ne peux pas les blâmer car beaucoup de choses ont changé.» Il se retrouve aussi dans l’obligation de mettre de côté les projets qu’il avait pour sa mère Sheela et lui. «J’avais entamé des démarches pour que nous puissions vendre des légumes et des fruits de mer devant mon domicile. Ma mère Sheela s’en serait occupée pendant que je serais parti travailler. Cela nous aurait permis de joindre les deux bouts.»

 

Aujourd’hui, son quotidien se résume à se «lever, écouter la radio» et se rendormir. «Je n’ai ni la force, ni le courage de faire quoique ce soit alors qu’auparavant, j’étais incapable de tenir en place. Je dois à présent porter des couches», lâche-t-il, en larmes. À ses souffrances s’ajoutent d’autres difficultés. Sa mère Sheela, 60 ans, qui s’occupait de lui, a elle aussi des problèmes de santé (voir hors-texte). Alors, sa vie est un combat au quotidien. Mais tout au fond de lui, il garde une infime dose d’espoir que les choses finiront par s’arranger. Qu’il pourra un jour porter une prothèse. Qu’il pourra écrire de nouvelles pages à l’histoire de sa vie…

 


 

L’appel à l’aide de la famille Gukhool

 

La famille Gukhool manque d’argent pour effectuer les réparations de sa maison.

 

Il a longuement hésité avant de demander du soutien. Car avant que sa vie ne soit chamboulée, Avinash Gukhool n’a jamais manqué de rien, tout comme sa mère. Mais après son amputation, il n’a eu d’autre choix que d’arrêter de travailler. Depuis, sa mère et lui, qui ne vivent que d’une pension, arrivent difficilement à joindre les deux bouts. «L’argent dont nous disposons sert à payer l’eau, l’électricité, les commissions et les couches, que nous devons tous les deux porter. Nous n’avons pas les moyens de nous permettre des réparations. Le toit fuit dans pratiquement toutes les pièces ; les installations électriques son défectueuses. Mais je ne souhaite pas que ma mère fasse une nouvelle chute», explique Avinash. Il lance ainsi un appel à la générosité des Mauriciens. Il est joignable au 5798 1418.

 


 

La bataille de Sheela, une mère courage

 

Elle a 60 ans, est veuve depuis une dizaine d’années et ne jouit pas d’une bonne santé. Mais son amour pour son fils Avinash lui donne la force de tenir le coup… Alors, malgré la maladie, la fatigue, Sheela Gukhool ne baisse pas les bras.

 

La sexagénaire a fait une lourde chute il y a quelque temps. Elle essuyait de l’eau qui s’était accumulée dans l’une des pièces de la maison à cause du toit qui coule, lorsqu’elle a glissé. Elle a subi de multiples fractures au fémur, «a subi une intervention et s’est fait poser des vis. Depuis, elle a beaucoup de mal à se déplacer, même avec des béquilles», explique Avinash. Les médecins lui ont d’ailleurs recommandé d’éviter tout effort.

 

Mais pour la sexagénaire, le bien-être de son enfant, diabétique, amputé d’une jambe et dans l’incapacité de travailler, passe avant tout. Alors, cette mère courage n’hésite pas à accourir à son chevet lorsque ce dernier a besoin d’aide.