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D’origine mauricienne, il joue dans le prochain «Indiana Jones» - Ethann Isidore, 16 ans : «Travailler avec Harrison Ford est un honneur»

«Ce qui m'a le plus marqué durant toute cette aventure, c'est d'avoir pu travailler avec des acteurs comme Harrison Ford. Il est très gentil et drôle», nous confie Ethann Isidore.

C'est en 2021 qu'il est repéré par la directrice de casting Mathilde Snodgrass pour le rôle de Teddy dans le cinquième volet d’Indiana Jones, de James Mangold – Indiana Jones and the Dial of Destiny –, qui sort en en France le 28 juin et aux États-Unis le 30 juin. Pendant huit mois, ce jeune homme, Mauricien par sa mère, a tourné aux côtés d’Harrison Ford ou encore de Phoebe Waller-Bridge, entre Londres, Glasgow, la Sicile et le Maroc. L'adolescent qui avoue avoir toujours baigné dans la culture mauricienne se prépare pour la montée des marches du Festival de Cannes dans quelques jours, soit le 18 mai. Il a tenu à raconter son fabuleux parcours aux Mauriciens...

Quelques secondes à lui parler suffisent pour comprendre que du haut de ses 16 ans, Ethann Isidore a déjà une personnalité bien affirmée. Loin d’être intimidé par l’exercice de «questions-réponses» – sa passion pour le cinéma et le théâtre explique sans doute cette aisance –, c’est de façon spontanée, sur un ton calme et posé, avec beaucoup de chaleur dans la voix et un rire contagieux que l’adolescent accepte de se livrer sur son actualité liée à un événement dont on parle beaucoup en ce moment dans les médias internationaux et sur les réseaux sociaux : la sortie du film Indiana Jones et le Cadran de la Destinée.

 

Pour comprendre de quoi il en retourne, et pourquoi ce jeune lycéen – né dans les Yvelines en France et qui est Mauricien par sa mère Stéphanie Isidore – est concerné par cette super production, il faut s’attarder sur la fiche de présentation du casting du nouvel opus de la très célèbre saga dont la sortie est attendue par de nombreux cinéphiles à travers le monde et qui conte les aventures du plus populaire des explorateurs. À l’affiche du film, on le devine, de grosses pointures du cinéma comme Harrison Ford, Mads Mikkelsen, Phoebe Waller-Bridge, Antonio Banderas, Boyd Holbrook et Shaunette Renée Wilson, entre autres. Et parmi toutes ces vedettes figure aussi le nom... d’Ethann Isidore. Et en très bonne position ! Car selon les médias internationaux, ce jeune acteur franco-mauriciano-brésilien, qui campe le rôle de Teddy, l’un des personnages principaux du film, comme le soulignent les articles de presse, est aussi présenté comme celui qui «donne la réplique» au grand Harrison Ford.

 

Mais bien qu’il soit sur son petit nuage de bonheur, avec la tête dans les étoiles, on découvre, en l’interviewant, que le sympathique adolescent semble avoir, malgré toute l’effervescence autour de lui, les deux pieds bien sur terre. Ses racines mauriciennes obligent, on lui parle tout de suite de la petite île chère à son coeur. Et Ethann ne peut alors s’empêcher de faire tout de suite un clin d’oeil à ses grands-parents, Josiane et Sylvio Isidore, des habitants de Souillac, qui suivent de très près la carrière de celui qui s’est toujours rêvé en acteur. «Je suis hyper heureux de partager et de vivre ce que je vis avec ma famille. Je remercie ma mère de m’avoir toujours soutenu et encouragé. Et mon beau-père et mon petit frère qui contribuent également à mon équilibre. Mais j’ai aussi beaucoup d’admiration pour mes grands-parents parce que sans eux, je n’en serais pas là. Ils ont beaucoup fait pour que la famille puisse être bien et pour cela, je leur suis très reconnaissant», nous confie le jeune homme dont le parcours est souligné dans les articles de presse qui parlent d’un jeune talent à suivre.

 

«Artiste polyvalent» ou encore jeune comédien qui est en ce moment «propulsé au firmament» ; c’est en ces termes que le magazine Madame Figaro parle de lui dans sa publication du 28 avril sous le titre «Le rêve américain». L’article qui lui est entièrement consacré et qui fait référence à la sortie, très prochainement, du cinquième volet de la saga Indiana Jones, parle aussi du Festival de Cannes durant lequel celui-ci sera présenté hors compétition en avant-première mondiale le 18 mai, juste après la première montée des marches d’Ethann aux côtés des stars du film. «Personnellement, je ne me rends pas vraiment compte de ce qui m’arrive. J’ai un peu l’impression que c’est un rêve et que je vais me réveiller dans pas longtemps. En tout cas, pour l’instant, je profite», nous confie Ethann, un sourire dans la voix.

 

Bons souvenirs

 

Ses réponses fusent avec aisance et il en profite pour nous remercier de lui donner l’opportunité de partager son amour pour le cinéma avec l’île Maurice après que son histoire a été raconté dans la presse française. De toute cette expérience qu’il a vécue – le casting ou encore le tournage pendant huit mois entre Londres, Glasgow, la Sicile et le Maroc –, il ne garde que des bons souvenirs :  «Étant lié par un contrat de confidentialité, je ne peux pas trop entrer dans les détails, mais ce qui m’a le plus marqué durant toute cette aventure, c’est d’avoir pu travailler avec des acteurs comme Harrison Ford. Il fait partie des acteurs que je suis depuis tout petit à travers des films que j’ai regardés. Pouvoir interagir et travailler avec Harrison Ford est un honneur. J’avais l’impression, en même temps, de déjà le connaître car c’est un acteur que tout le monde a suivi à travers ses films. Il est très gentil et drôle. Il n’a pas arrêté de me faire des blagues sur le plateau. C’était amusant de travailler avec lui. Comme un peu tous les acteurs que j’ai pu rencontrer sur ce plateau, j’avais l’impression qu’il était un genre de grand enfant. C’était merveilleux de s’amuser avec lui.»

 

L’intérêt d’Ethann pour le 7e art a, d’aussi loin qu’il s’en souvienne, toujours été là. «Le monde du cinéma et de la comédie m’intéresse depuis que je suis enfant», poursuit l’adolescent qui fait attention de ne pas trop s’emballer par rapport à tout ce qu’il vit en ce moment : «Je suis lycéen et j’arrive à maintenir un équilibre entre ma vie d’adolescent et ma vie d’acteur. C’est surtout grâce à ma famille que j’y arrive. Elle me ramène toujours à la réalité. Par exemple, mon petit frère Lenny, qui a 10 ans, me rappelle toujours que je ne sais pas éplucher une pomme sans me couper, du coup ça m’aide à garder les pieds sur terre. Et puis, le fait de retourner à l’école et de revoir des gens de mon âge me garde connecté à la réalité,  me permet de maintenir une vie classique.»

 

Plus on l’écoute parler, plus on comprend que le cinéma a une place très importante dans sa vie : «Quand je campe un personnage, j’aime le fait de pouvoir être qui je veux.»  Et c’est avec beaucoup de sérénité qu’Ethann envisage les jours à venir : «Je suis vraiment impatient concernant la suite, notamment la sortie du film, mais entre-temps, je continue ma petite vie normale et d’aller en cours. Je savoure vraiment ce que je vis. Je me dis que c’est le genre d’expérience qui n’arrive peut-être pas deux fois dans une vie. Je me dis aussi que tout ce que je vis maintenant se transformera en souvenirs dans quelques années. J’en profite donc au maximum pour avoir plein de choses à raconter à ma famille plus tard.»

 

Musicien (il joue du piano et fait de la musique assistée par ordinateur),  Ethann est un artiste dans l’âme : «L’art m’a toujours fasciné parce que je trouve que c’est un moyen d’exprimer ses émotions de manières différentes autre que par des paroles. La musique, comme le cinéma et le théâtre, me permet donc d’évacuer certaines émotions... J’espère pouvoir vivre du cinéma. Je ne sais pas ce que l’avenir me réserve, mais j’espère que cela pourra se faire. En tout cas, j’en serais très heureux», dit celui qui étudie également le cinéma : «Je suis dans un lycée qui propose une option cinéma et une spécialité cinéma jusqu’au bac. Cela me permet d’apprendre beaucoup sur les métiers de ce domaine.»

 

Et quand il ne tourne pas, que fait Ethann ? «Je suis un ado comme beaucoup d’autres. Je m’amuse, je vais voir des amis. Je fais des blagues qui ne sont pas tout le temps drôles. J’essaie d’être au maximum heureux et de rendre les gens heureux autour de moi. Je fais un peu d’escalade et de basket, et je dirais aussi que je suis un grand frère un peu taquin. Je m’amuse beaucoup à embêter Lenny», confie l’adolescent.

 

Dans sa playlist actuelle, il y a, dit-il, beaucoup de reggae mais pas que : «J’écoute aussi, en ce moment, Blakkayo et Kaya. J’adore !» Parce que l’île Maurice, précise-t-il, fait partie de lui : «Ma mère a vécu une partie de sa vie à Maurice. La majorité de ma famille est Mauricienne. Je baigne depuis toujours dans la culture mauricienne, à travers les fêtes notamment. J’écoute du séga. J’aime beaucoup l’île et d’ailleurs, j’y retourne normalement l’année prochaine parce que le pays me manque beaucoup.» Les choses qui lui manquent le plus de l’île ? «Souillac et mes grands-parents, et surtout, profiter d’eux», répond-il tout de suite.

 

Si le jeune acteur vit son rêve avec autant de recul, c’est surtout parce que sa famille, notamment sa mère Stéphanie Isidore, manager dans un cabinet d’architecture parisien, l’encadre et l’accompagne dans son cheminement. «Ethann est vraiment un garçon qui a les pieds sur terre. Il connaît le parcours de certains acteurs et actrices, et il sait que rien n’est acquis. Il vit sa passion et je suis très à l’écoute parce que les castings peuvent être très stressants. Je vois qu’il sait très bien gérer les choses. Il ne fait d’ailleurs pas que de l’acting. Il fait aussi du montage. Il est très investi. Sa fibre artistique vient de lui et c’est depuis tout petit. Il a toujours eu envie d’apprendre. De notre part à nous, sa famille, il n’y a pas de pression, c’est un accompagnement», nous confie notre compatriote. Bien évidemment, la maman est très fière de son fils aîné (elle a deux garçons) : «Je suis très fière de lui mais je suis surtout contente qu’il puisse s’épanouir...»

 

«Meilleure interprétation masculine»

 

Au fil des années, Stéphanie a vu son fils se construire et son talent éclore. C’est à l’âge de 6 ans que celui-ci a intégré, avec deux ans d’avance, les cours de théâtre d’Arts en scène de Chatou, en Ile-de-France. Ethann a ensuite commencé à tourner à partir de 11 ans dans différents court-métrages : L’Evasion, Debout et Ils. En 2018, il a interprété le personnage de Nadir dans Au revoir Tom Selleck de Ridwane Bellawell qui a obtenu le Grand Prix CinéBanlieue 2019. Le jeune acteur s’est, pour sa part, vu attribuer la mention spéciale «meilleure interprétation masculine» par le jury. En 2019, il a incarné en motion capture L’Enfant dans Les Passagers de Ziad Touma, une fiction interactive franco-canadienne en réalité virtuelle (prix Écran canadien - meilleure oeuvre immersive 2022). Il a tourné dans différentes séries télévisées, Netflix et AMC+ (Sam saison 4 de Jean-Marc Brondolo, Sam saison 5 de Philippe Lefebvre, Mortel saison 2 de Simon Astier et Raise The Dead de Dan Percival).

 

Bref, un joli petit parcours déjà pour Ethann qui va, depuis quelques années déjà, d’aventure en aventure. «Depuis l’âge de 3 ans, il a commencé à montrer de l’intérêt pour le théâtre et le cinéma. Ça a toujours été pour lui une inspiration. On n’avait jamais pensé que c’était quelque chose qui allait prendre cette direction pour lui. Je pense qu’il va évoluer dans cet univers plus tard en tant qu’acteur ou autre car il étudie le cinéma», poursuit Stéphanie, qui est aussi fière de la façon dont son fils aborde toute cette expérience : «Ethann n’est pas trop sur la planification des choses. Il est très tranquille et n’aborde pas la vie avec stress. Il est conscient que c’est un moment qui lui arrive et il est très content. Il vit et savoure cette expérience...»

 

En sus du film qui fait beaucoup de bruit en attendant sa sortie, Ethann est aussi impliqué dans d’autres projets, toujours en lien avec sa passion. Cette année, il entame sa septième année de Conservatoire section Théâtre et Art dramatique et il tourne actuellement pour la série Fiasco, avec Pierre Niney et François Civil, qui sortira prochainement sur Netflix. «Les jours à venir s’annoncent riches», ajoute Stéphanie, qui, comme beaucoup de personnes à travers le monde, attend de découvrir le film.

 

Et à Maurice également, la sortie du nouveau Indiana Jones est très attendue. Surtout par Josiane et Sylvio Isidore, les heureux grands-parents d’Ethann. «Depi touzour, avan mem ki li tourn Indiana Jones, Ethann fer nou fierte. Il a tourné dans plusieurs petits films français et il nous a toujours montré que ce monde l’intéressait. Enfant, il faisait des petits spectacles et on a très vite compris qu’il aimait cela, et souvent il nous intégrait dans ces petits shows», nous confie Josiane, une heureuse mère de quatre enfants et grand-mère de huit petits-enfants.

 

La mamie ne rate pas une actualité liée à son petit-enfant qu’elle décrit comme étant simple et ne changeant pas malgré tout ce qui lui arrive. «On n’a pas eu une vie facile. On a commencé au bas de l’échelle et de voir Ethann s’accrocher à son rêve nous touche. Il a persévéré et il fait son chemin grâce à son talent. On est très heureux pour lui, pour tout ce qui lui arrive. Il a vu d’où on vient et a vu sa mère, ma fille, se construire. Il sait que dans la vie, le travail paie toujours. Et je sais aussi qu’il n’oubliera jamais ses racines mauriciennes», conclut Josiane, de l’émotion dans la voix.

 

Ethann, de son côté, compte les jours en attendant de se retrouver sur La Croisette à Cannes, aux côtés de ses idoles, et de découvrir sur grand écran Indiana Jones et le Cadran de la Destinée, dans lequel il a laissé une trace. «Je promets aux cinéphiles que ça va être merveilleux et incroyable», nous dit-il, la tête dans les étoiles mais les pieds bien sur terre...

 


Et de 5 !

 

C’est en 1981 qu’Harrison Ford a coiffé pour la première fois le chapeau de l’archéologue Indiana Jones dans Les Aventuriers de l’Arche perdue, sous la houlette de Steven Spielberg. Des années plus tard, à 80 ans, il remet ça pour le cinquième volet de la saga, dont la sortie dans les salles en France est prévue pour le 28 juin. Depuis la diffusion de la bande-annonce, «pleine d’humour et d’action», le film suscite un véritable buzz qui, selon des sites spécialisés, fait grimper l’envie de le voir.

 

Un coup d’oeil sur le synopsis du film s’impose : «En 1969, l’archéologue et aventurier américain Indiana Jones est opposé à la course à l’espace en raison du fait que les États-Unis ont recruté d’anciens nazis pour battre l’Union soviétique dans cette compétition. Sa filleule Helena l’accompagne dans ce combat. Pendant ce temps, Jürgen Voller, un employé de la NASA et ex-nazi impliqué dans le programme lunaire, cherche à rendre le monde meilleur à son idée.» Il faudra patienter encore un peu pour découvrir toute l’intrigue dans les salles obscures.

 

C’est le premier Indiana Jones à ne pas être réalisé par Steven Spielberg car James Mangold en a pris la barre. «C’est vraiment, vraiment un bon film d’Indiana Jones», a déclaré Spielberg après avoir vu le film. Dans la nouvelle épopée de l’aventurier, on découvre, dans la scène d’ouverture, qu’Harrison Ford a été rajeuni de 35 ans grâce à un nouveau logiciel mis au point par la société de George Lucas.

 

Le légendaire acteur a déclaré, cette semaine, qu’il range son fouet et son chapeau, confirmant ainsi que le film Indiana Jones et le Cadran de la Destinée marquera sa dernière apparition sous les traits du célèbre archéologue.  En attendant, les yeux seront braqués sur lui lors du Festival de Cannes le 18 mai. Le festival lui rendra  un «hommage exceptionnel» pour l’ensemble de sa carrière.