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Emilie Oxenham, 24 ans, meurt suite à un accident : Émouvants adieux à une étoile montante de la danse

La danseuse de ballet devait s’envoler pour Paris en juillet.

Elle s’est battue jusqu’au bout mais la jeune prof de danse de 24 ans a succombé à ses blessures ce jeudi 30 mai, soit deux jours après un accident de la route. Dévasté par sa disparition soudaine et tragique, son entourage témoigne…

Elle avait les pointes sur terre et la tête dans les étoiles. Emilie Elisabeth Oxenham, jeune femme dynamique et ambitieuse, était promise à un bel avenir dans la danse, son domaine de prédilection. Mais tout s’est arrêté brutalement, le jeudi 30 mai. En ce funeste jour, la danseuse de talent est décédée des suites d’un accident, une semaine seulement après avoir célébré son 24e anniversaire. Battante dans l’âme, elle a lutté pour sa survie durant deux jours, à l’unité des soins intensifs de l’hôpital SSRN, à Pamplemousses. Hélas, elle a fini par rejoindre définitivement les étoiles, laissant derrière elle de nombreuses personnes accablées par sa disparition tragique.

 

Tout laisse croire qu’Emilie Oxenham circulait en direction du Nord lorsqu’elle a perdu le contrôle de son véhicule à la hauteur du rond-point de Forbach, le mardi 28 mai, aux alentours de 20h40. Grièvement blessée à la tête après que sa voiture a heurté un parapet et atterri dans le caniveau, elle a été conduite à l’hôpital par les premiers secours, avant d’être admise aux soins intensifs. «Nous avons été alertés par la police qui avait récupéré son téléphone. Nous saluons d’ailleurs leur rapidité ainsi que celle des ambulanciers ce soir-là», nous confie Nathalie Oxenham, sa mère, bien que sa fille n’ait pas survécu. Elle a succombé à une fracture du crâne. 

 

La nouvelle de la mort d’Emilie Oxenham a provoqué une onde de choc chez tous ceux qui ont eu la chance de la côtoyer, notamment des professionnels du monde artistique. «Car elle avait le don d’illuminer la vie de tout le monde», souligne sa mère, entre tristesse et fierté. La jeune femme, professeure de danse chez Jeune Ballet Mauricien et Le Studio Dance School, était déjà très connue dans son domaine, sa plus grande passion depuis son enfance. «Elle a commencé à danser très jeune. Lorsque ses cousins et cousines étaient petits, ils participaient souvent à des spectacles dans les camps de vacances. C’est peut-être en les regardant qu’est née sa passion. Et c’est ainsi qu’elle a commencé la danse classique – qui lui a apporté de la rigueur et de la discipline.» Au fil des années, elle a obtenu de nombreux diplômes de danse. «Elle doit cela à Teresa David qui lui a tout enseigné», indique Nathalie Oxenham.

 

Au secondaire, soit au Lycée Labourdonnais, la danse passait encore et toujours en premier pour Emilie Oxenham. Tellement, qu’elle a cessé d’aller au lycée pendant deux ans. «Durant cette période, elle a suivi des cours par correspondance pour pouvoir danser le plus possible car avec les horaires d’école normaux, c’était compliqué.» Mais elle a fini par réintégrer l’école pour son BAC, qu’elle a d’ailleurs brillamment réussi. Elle était «un véritable exemple de persévérance et de travail acharné», souligne Cédric, son frère aîné. «C’était quelqu’un qui travaillait dur, qui avait beaucoup de volonté», précise Steeven Oxenham, son père, inconsolable.

 

«Mention d’honneur»

 

À l’époque, elle avait prévu d’aller en France pour ses études mais ses projets sont tombés à l’eau à cause d’une blessure à la cheville. Elle a tout de même fini par s’inscrire à la Waterfront Theatre School (WTS), à Cape Town – une école qui lui a permis d’obtenir son diplôme avec mention d’honneur en danse classique. La directrice de l’établissement, Delia Sainsbury, lui a rendu hommage sur Facebook. «Emilie was a classical and modern dancer of exceptional dedication and talent, winning the ISTD ballet trophy in her year. She was teaching ballet back in Mauritius. She kept in touch with so many of her peer. Rest in peace dearest girl. Remembered with love and respect. We are all devastated and send our condolences to her family.»

 

Issue d’une fratrie de quatre enfants, la jeune femme, sur laquelle ses proches ne tarissent pas d’éloges, prenait aussi bien soin d’elle que de son entourage. Sa petite sœur Angélique, nostalgique, lui rend un vibrant hommage : «Elle était drôle, complexe, dans son monde à elle. Elle ne se laissait pas choyer par tout le monde. Avant, on se bagarrait beaucoup, mais je ne sais pas comment le déclic s’est fait et je suis devenue son “P’tit Loulou”.»  Submergée par les souvenirs, elle se souvient surtout des fois où elles se couchaient toutes les deux aux petites heures. «Pour Emilie, dormir c’était pour les faibles. Lorsque je me couchais tard, je lui demandais si je pouvais visionner un film dans sa chambre. Je mettais mes écouteurs pendant qu’elle travaillait et on était ensemble sans être ensemble. On appréciait juste la présence l’une de l’autre.»

 

Tendre et affectueuse, Emilie avait le cœur sur la main. «Elle a toujours voulu aider les plus démunis et la pauvreté la touchait plus particulièrement. Cela lui brisait même le cœur», raconte sa sœur aînée Sarah. D’ailleurs, celle qu’elle décrit comme «le diamant brut de la famille» avait des projets et un rêve bien précis. Il était prévu qu’elle se rende à Paris, en juillet, pour poursuivre ses études de danse.

 

Et à son retour, elle espérait «donner l’accès à la culture à ceux qui n’en ont pas les moyens. Elle avait de grands projets pour les enfants défavorisés». Mais la jeune femme au grand cœur a quitté ce monde sans avoir atteint cet objectif. Ses funérailles ont eu lieu ce vendredi 31 mai, en l’église de La Salette, Grand-Baie, en présence de tous ceux affligés par sa disparition tragique. Un moment empreint de beaucoup de tristesse et de nostalgie mais aussi d’heureux souvenirs partagés autour d’une jeune étoile qui a regagné définitivement le ciel…

 


 

Teresa David : «Elle avait une force intérieure et bossait dur»

 

Elle garde de son élève le souvenir d’une danseuse douée, passionnée. Durant neuf ans, Teresa David a enseigné à Emilie Oxenham la danse classique à la David Academy of Dancing. «Elle a commencé le ballet classique dans mon académie alors qu’elle avait 9 ans et a continué jusqu’à ce qu’elle s’envole pour Cape Town après ses études, à 18 ans.» Dès le départ, Emilie démontre du talent. «Nous avons vu le potentiel qu’elle avait. Nous avons remarqué son coup de pied pour le classique. Elle était calme et douce, mais avait une force intérieure et bossait dur.»

 

En apprenant son décès, Teresa David, danseuse et prof de danse reconnue, a eu «un choc effroyable». «Personne ne peut croire ce qui s’est passé», nous confie-t-elle. D’autant qu’Emilie lui avait fait part de son intention de se rendre à Paris pour passer les auditions afin d’intégrer une école de danse professionnelle. «Nous en avons parlé à son retour d’Afrique du Sud l’an dernier. Elle m’avait contactée parce qu’elle voulait perfectionner sa technique. Entre-temps, elle avait été employée comme prof de danse et lorsque son emploi du temps le lui permettait, elle suivait quelques cours avec moi. Elle a aussi assisté aux cours d’Afrojazz avec Stellio Grenouille.»