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Ganesh Chaturthi : quand les femmes offrent un chant d’amour au dieu de la sagesse

Le groupe composé d'une trentaine de femmes donne des représentations aux quatre coins de l'île.

La grande famille hindoue, principalement les Mauriciens de foi marathi, célèbre, en ce dimanche 8 septembre, Ganesh Chaturthi. Cette fête religieuse, une date importante du calendrier hindou, marque la naissance du dieu à tête d’éléphant.

Aujourd’hui est un jour important pour la grande famille hindoue, plus particulièrement pour la communauté marathi, qui célèbre Ganesh Chaturthi. Cette célébration religieuse marque la naissance du dieu Ganesh, dieu de la sagesse et de l’intelligence. Considéré comme celui qui offre des bénédictions et enlève les obstacles, le fils de Shiva et de Parvati a été vénéré par les fidèles qui ont observé un jeûne de 40 jours et participé à des séances de prière quotidienne pendant 10 jours. Un moment de ferveur et d’adoration qui culmine avec le Murthi Sthapana, la grande nuit de prière durant laquelle les dévots prient, chantent, dansent et font des offrandes en son honneur. En ce dimanche 8 septembre, ils se rendront en procession à la rivière ou à la mer pour procéder à l’immersion du murthi, une statuette en terre cuite à l’effigie du dieu Ganesh.

 

Au milieu de toutes ces célébrations, un groupe se distingue. Il s’agit de Nirbhaya, un groupe socioculturel féminin créé l’année dernière et qui réunit aujourd’hui une trentaine de femmes. Cette initiative, explique Jennita Saccaram Dajee, est née d’un constat : «Après beaucoup d’observation, nous avons réalisé qu’il n’y avait pas assez de groupes qui rassemblent les femmes et les jeunes filles de la communauté. C’est pourquoi nous avons voulu réunir les Aka, Kaku et Aji à travers l’île afin qu’elles puissent s’exprimer, montrer leur talent et s’épanouir.»

 

Nirbhaya a ainsi été créé avec la vision d’émanciper les femmes en découvrant leur talent et leur potentiel dans le domaine de la danse et du chant spirituel. Prônant la solidarité féminine et le partage, elles souhaitent, à travers leur art, aider les femmes à faire face aux différentes épreuves qui peuvent se présenter sur leur route. «Nous voulons, à travers Nirbhaya, créer une force collective où l’on se soutient mutuellement. Nirbhaya, en tant qu’équipe, est composée de filles et de femmes aux multiples talents, que ce soit en pâtisserie, en conseil, en écriture de chansons, en danse, entre autres», soulignent Ashitah Mahadoo et Vishnibye Karadaree-Ittoo.

 

Bien qu’elles organisent plusieurs activités pour l’empowerment des femmes, le groupe se spécialise dans le Jakri, une danse traditionnelle pratiquée lors de diverses célébrations religieuses, en particulier lors de Ganesh Chaturthi. L’année dernière, elles ont donné leur toute première représentation intitulée «Gauri Nandana Shree Ganaraya», composée par Sheetal Deojee ; un moment spirituel fort qui a impressionné plus d’un. Fortes de ce succès, le groupe Nirbhaya a, selon Jennita Brambodary, reçu cette année pas moins de 70 invitations pour se produire à travers l’île. «Nous avons beaucoup de demandes et faisons de notre mieux pour nous rendre dans le plus grand nombre d’endroits possible. Nous avons trois groupes répartis dans trois régions différentes pour faciliter les déplacements. Nous passons toute la nuit à aller d’un endroit à l’autre pour faire le Jakri. C’est un moment très important pour nous, et nous passons environ deux mois à nous préparer et à répéter. C’est un moment spirituel très intense, de dévotion et de reconnaissance envers le dieu Ganesh.»

 

Que ce soit pour les costumes, les sketchs, les danses ou les chants, Nirbhaya ne laisse aucun détail au hasard. Tout est méticuleusement pensé pour offrir la meilleure représentation possible. «Le Jakri est très important. On danse en rond en tapant des pieds et des mains au son des instruments traditionnels comme le Naal, le Chimta ou encore le Jhall, qui sont placés au centre. Nos tenues, appelées Kashti, mesurent neuf mètres de long et sont aussi connues sous le nom de Nauvari. Cette danse traditionnelle est originaire du village de Lord Ganesha, le Konkan, dans le Maharashtra, en Inde. Nos ancêtres ont apporté cette danse lorsqu’ils sont arrivés à Maurice, et aujourd’hui, nous perpétuons cette tradition», confie Jennita Saccaram Dajee.

 

Pour les membres de Nirbhaya, contribuer, à travers leur art, à la préservation de cette belle tradition et de ces coutumes revêt une importance particulière. «L’un de nos objectifs est de préserver et de partager la culture marathi en pratiquant les aspects traditionnels, que ce soit l’aarti ou la danse Jakri. Pour nous, c’est un moment de fierté et de partage.»

 

Et c’est ce qu’elles espèrent continuer à faire pendant encore de longues années.