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5 juin 2022 14:32
Ce qui ressemblait au départ n’être qu’un vœu pieux de la part de Khulwant Kumar Ubheeram et des promoteurs de People’s Turf PLC Ltd (PTP) est désormais du domaine du concret. En respectant les conditions imposées par la Gambling Regulatory Authority (GRA), ce deuxième organisateur des courses à Maurice a décroché sa licence d’opération, probablement au grand dam de son nouveau voisin de la Rue Eugène Laurent. Mais comment une telle situation a pu se produire, et ce en l’espace de quelques semaines ?
A ce titre, il serait peut-être bon de souligner que le tandem MTC-MTCSL ne peut que s’en prendre à lui-même. Car en refusant de signer le contrat pour sa licence d’opération en avril dernier en raison de quelques conditions qu’il jugeait «inacceptables», l’organisateur des courses l’année dernière s’est mis dans une position vulnérable face à une tempête qui gagnait en intensité. Et la résiliation du Contrat de Privilège qui existait entre le MTC et la municipalité de Port-Louis pour l’exploitation du Champ de Mars fin avril, a été une occasion en or pour PTP de se positionner comme le premier rival du MTC-MTCSL dans l’organisation des courses à Maurice. Malgré une puissance financière non-négligeable – PTP possède même au sein de son actionnariat Jean-Michel Lee Shim, le magnat du monde des paris à Maurice-, People’s Turf PLC Ltd possède un déficit évident en terme d’expérience dans l’organisation d’un évènement aussi important qu’une journée de courses hippiques, domaine dans lequel le MTC a été plébiscité en de nombreuses occasions au niveau international. Reste que le nouveau venu possède de l’ambition à en revendre, et il l’a prouvé durant ces dernières semaines.
En effet, PTP a vu, dans tous les obstacles qui se dressent sur son chemin, une opportunité de faire ses preuves. Pour reprendre les mots de son CEO Khulwant Kumar Ubheeram, PTP a travaillé «d’arrache-pied» pour combler ses lacunes au niveau infrastructurel. Face au refus du MTC de mettre à sa disposition ses facilités, PTP a choisi de se doter de ses propres équipements à l’instar d’un appareil de photo-finish à la pointe de la technologie. Pas de paddock, pas de problème! PTP a mis en place une équipe pour travailler jour et nuit pour construire le sien dans la plaine à côté du trotting-track. PTP a également fait ériger ses propres miradors pour assurer la couverture de la journée pour les besoins des commissaires de courses notamment.
Le bâtiment abritant le casino Hippodrome faisant dorénavant office de jockeys’ room et de stewards’ room, de même qu’un espace dédié pour les membres de la presse. Le refus des jockeys de se mettre en selle faute d’une couverture médicale, ainsi que l’indisponibilité des palefreniers employés par la MTCSL promettaient d’être des macadams gênants dans la chaussure de PTP, surtout pratiquement à la veille du coup d’envoi, mais là aussi People’s Turf PLC Ltd est parvenu à trouver une solution rapide. Le message est donc clair de la part de PTP : aucun obstacle ne l’empêchera de mener à bien son projet d’organiser sa première journée de compétition au Champ de Mars. Et le MTC dans tout ça ? Pour l’heure, le club bicentenaire n’a toujours pas réglé les frais relatifs à sa licence d’opération, ni signé le contrat prévu à cet effet auprès de la GRA. Selon la décision de la Côte d’Or International Racecourse and Entertainment Complex Ltd, la MTCSL et PTP devront utiliser l’hippodrome en alternance jusqu’à la fin de l’année. La MTCSL se remettra-t-elle en selle la semaine prochaine ? Les paris sont ouverts.
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