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8 décembre 2020 10:50
«Une naissance n’est jamais anodine. Celle d’Idéal Démocrate a été longuement réfléchie, préparée, mûrie. Elle n’est donc ni le fruit de hasards, ni une lubie. Elle veut répondre à une attente. Je vous dirais même que le désir de faire naître ID a germé sur le paillis de certaines déceptions qu’engendre le sentiment d’injustice, qu’il a été nourri par un lot conséquent de motivations. Mais il y a ceci : l’idée s’est sans doute cristallisée lors des dernières élections législatives. Rappelez-vous au moment même où des citoyens mauriciens se sont vus confisquer leurs droits de vote sous prétexte que leurs noms ne figuraient pas sur les listes électorales… Pour plusieurs raisons, dimounn pann kapav vote pou dernie eleksion zeneral.
À partir de cet instant, nous avions tous pris conscience qu’un péril possible pouvait tendre le fil fragile mais fondamental de la démocratie. Nous avions alors décidé d’être deux voix qui s’élèveraient pour dire que les amis du peuple veillent. Comme le disait si bien l’écrivain mauricien René Noyau, nous avions à cœur de relever cette anomalie, d’essayer de comprendre pourquoi et comment elle a pu arriver. Merci à Jean-François Leckning d’avoir, le soir des élections générales de 2019, cru, comme moi, que la vigilance démocratique ne peut être réduite, pour ne pas dire confinée, à un concept creux. Dès lors, nous avons poussé plus loin...»
«Idéal Démocrate choisit à partir d’aujourd’hui de rompre avec ce qui a fini par nous coller à la peau, par nous envahir malgré nous : le renoncement en politique. Nous avons parfois avec une facilité déconcertante, parfois par dépit, parfois même par inconscience, offert sans véritable contrôle le champ libre aux décideurs politiques pour déployer leur appétit du pouvoir – l’occuper surtout et le garder à tout prix, balayant d’un revers de la main la vitalité de la société, son autonomie et sa légitimité, son pluralisme, son auto-organisation, ses contre-pouvoirs. Nous avons renoncé et puis nous avons dénoncé. Mais la dénonciation ne peut être une politique en soi. Idéal Démocrate ne se résout pas à concevoir la politique sous cet unique angle. Nous croyons dans la force de l’action. C’est par elle que nous pourrons faire valoir la souveraineté du peuple.
Parce que les Mauriciens méritent mieux. Notre île mérite mieux. Notre pays mérite que ses enfants retrouvent chacun une place. Que l’ascenseur social soit à nouveau débloqué. Que le citoyen ne vive pas la réinvention de la politique comme une volée de mots et de promesses mais comme une renaissance de nos consciences. Re-invant politik, se asire ki la dinite, litilite sakenn, resanti par tou Morisien ! Cette renaissance nous permettra de reprendre notre espace politique. De ne pas la monnayer. De comprendre qu’il est essentiel pour penser le vivre-ensemble et le mieux-vivre.»
«Idéal Démocrate se présentera aux prochaines élections municipales. C’est un premier objectif. Nous choisissons d’éviter le piège de la gourmandise naïve, celle qui nous perdrait dans des conquêtes de territoires qui satisferaient plus les egos que l’intérêt collectif. Idéal Démocrate choisit de faire vivre un projet sur un territoire ! Nous dessinons actuellement Un projet pour Une ville. Et c’est à Curepipe que nous poserons notre action, que nous irons à la rencontre des citadins. Nous demanderons aux Curepipiens de nous faire confiance. Faire confiance à une équipe compétente qui refuse que les villes continuent à être des villes-dortoirs ou des villes de passage. Il s’agira de choisir entre les habituels discours creux, oriflammes, drapeaux, etc., et un projet pour renouer avec une dynamique dans nos villes, rallumer la flamme qui les a fait briller. Un projet qui repose sur ce dont Curepipe a besoin, sur ceux dont les Curepipiens ont besoin mais aussi sur ce que nous pouvons imaginer co-construire. Parler de co-construction est aujourd’hui une nécessité. C’est un premier pas vers une politique inclusive, sociale et solidaire, éco-responsable et humaine.
Nous le ferons vous et moi, vous et nous, pour chaque Mauricien qui se lève tous les matins et qui rêve d’un idéal !»
«Je souhaite aux membres d’Idéal Démocrate du courage et de la détermination. Ce ne sera pas simple, ce ne sera pas facile. Je trouve que c’est une bonne initiative mais soyons réalistes car ça va demander énormément de travail sur le terrain, auprès des Mauriciens, tous les Mauriciens. Ça demande du temps, un investissement personnel dont je ne suis pas certain que tout le monde mesure. Un parti comme le MMM est né en 1969. Ce n’est qu’en 1982 qu’il est arrivé au pouvoir. Est-ce que les membres du parti sont prêts à s’investir pendant des années, à donner de leur temps et presque quotidiennement pour faire éclore leurs idées dans la société ? Parce que c’est de cela qu’il s’agit. Je leur souhaite bonne chance.»
«Toute initiative qui peut amener de nouveaux acteurs sur la scène politique locale est intéressante. Mais les bonnes idées ne suffisent pas pour qu’on puisse faire un cheminement en politique. Il faut être capable de construire une connectivité avec les gens. Ce dont la démocratie souffre le plus de nos jours, le plus grand danger qui guette la démocratie, c’est : money politics. Dans le monde post-moderne, les gens sont différents. Il faut une cohérence. Il ne suffit pas de rassembler quelques bonnes idées. Le problème souvent, c’est que les gens qui ont les bonnes idées n’ont pas la «practise». Ils ne savent pas comment rendre ces idées réalisables dans un certain contexte. Je suis content qu’il y ait un nouveau parti dans le paysage local. Cela traduit qu’il y a une soif de faire de la politique autrement et qu’il y a une déception par rapport aux partis politiques qui sont là. Mais est-ce qu’ils vont pouvoir apporter des réponses ?»
«Il est important que notre île retrouve ses repères. Pour un pays qui a connu un progrès économique, il est triste de constater que la société a été oubliée. Il y a une érosion des valeurs. Avec les ravages que font l’alcool et la drogue de nos jours, on ne peut pas se voiler la face et ne pas voir que notre société est malade. Il faudrait que ceux qui dirigent le pays arrêtent de promouvoir le matérialisme. Il est important que le nouveau parti, Idée Démocrate, commence une réflexion pour qu’on se retrouve tous dans un programme de société. Il faudrait un travail de conscientisation. La démocratie régionale est une faillite totale. C’est pour cela que j’accueille favorablement ces jeunes qui se lancent en politique. Il faut les encourager pour qu’ils puissent emmener cet idéal qu’ils prônent. Mais ils devraient préparer un programme qu’ils feront avaliser par la société. Je souhaite aux membres de ce parti d’être les représentants de la société et qu’ils marchent ensemble avec ceux qui font justement la société. Ils ont la capacité d’amener du changement.»
«Il y a dans ce nouveau parti, ID, un mélange rare qui saute aux yeux : ambition et modestie. C’est ce qu’on décèle dans le discours de lancement du leader, Géraldine Hennequin-Joulia. On a tellement pris l’habitude avec les vieux rafiots qui flottent encore à la surface de la politique, de cette parole mille fois répétée et ayant perdu toute valeur, que cette parole nouvelle qui annonce des actes concrets redonne un certain espoir à ceux qui croient encore en ce pays. La chose est suffisamment rare pour être relevée : je n’ai pas entendu une seule attaque contre les partis existants. Je n’ai entendu que des propositions. Ça fait vraiment du bien. Vivement que cette nouvelle génération se retrousse les manches et nous permette d’espérer en ces temps plus que troubles.»
«J'accueille cette nouvelle plateforme avec une curiosité saine. C’est touchant de voir qu’il y a des jeunes qui s’intéressent au pays. Ils ont beaucoup mentionné la république dans leur présentation et prennent le temps de réfléchir et d’analyser. C’est intéressant, encourageant. On attend de voir la suite. Je n’ai pas les tenants et les aboutissants de leurs réflexions. Mais ce que je ne comprends pas en ce qui concerne ID mais de façon générale, c’est ce désintérêt pour les villageoises. Ils ont délimité Curepipe. Je ne comprends pas trop l’intérêt pour les municipales… Ça indique une différence de perception de l’administration locale entre ce qui est rural et urbain. Mais il n’y a pas lieu de désespérer parce qu’il y a des gens qui prennent le temps de réfléchir. Il y a eu un petit groupe de réflexion, de cogitation et on assiste à l’accouchement. La politique, c’est l’ancrage à la base. Ce qui m’intéresse, c’est ce qu’ils ont appelé la co-construction. Dans la genèse même du groupe, il y a eu la co-construction. Je les interpelle pour leur dire : montrez-nous comment vous allez faire cette co-construction, avec qui.»
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