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Il démissionne de Top FM - Murvind Beetun : «Je suis serein et convaincu d’avoir une longue carrière devant moi»

10 juillet 2023

Ces derniers jours, nous confie-t-il, ont été particulièrement éprouvants. Néanmoins, Murvind Beetun, qui a démissionné de Top FM, où il était journaliste et animateur radio depuis neuf ans, se dit serein. La nouvelle est tombée le mercredi 5 juillet ; une décision qui intervient après l’émission Radar Lepep qui avait comme invité l’ASP Ashik Jagai, nº 1 de la Special Striking Team (SST). Deux jours plus tard, une vidéo montrant Murvind Beetun pris à partie par des membres de la SST dans les locaux de la radio au moment même de l’émission était en circulation sur les réseaux sociaux, suscitant indignation au sein de la presse et de la population.

 

Le journaliste, qui s’est ensuite rendu à la police pour enregistrer une precautionary measure dans laquelle il s’est plaint de «menaces» et de «tentative d'agression», regrette aujourd’hui de ne pas avoir le soutien total de son employeur, ce qui le pousse vers une «resignation by constructive dismissal», terme utilisé par Murvind Beetun dans sa lettre de démission. «Je suis passé par des moments très difficiles depuis l'émission du 14 juin dernier. C'est quelque chose que je ne souhaite à aucun autre journaliste de vivre. J'ai dû prendre une décision avec une “resignation by constructive dismissal” après neuf ans de service. Je suis toutefois serein et convaincu que j'ai toujours une très longue carrière devant moi dans ce métier qui me passionne tant», nous déclare-t-il.

 

Murvind Beetun s’est de nouveau rendu au Central CID le vendredi 7 juillet pour porter plainte. Il dit avoir reçu des menaces qui ont provoqué des soucis de santé chez lui. Il était accompagné de son épouse Neevedita, qui, elle, était attendue aux Casernes centrales, à la Cybercrime Unit plus précisément, pour la vérification de son portable après qu’elle a reçu des menaces sur l’application Messenger le 24 juin dernier.

 

Au courant de la semaine, Murvind Beetun, soutenu par les syndicalistes Jack Bizlall et Alain Laridon, a aussi animé une rencontre avec les membres de la presse au Saint Georges Hotel, à Port-Louis. Si Jack Bizlall a longuement rappelé l’importance de la presse, notamment du journalisme d’investigation et d’opinion, l’ex-journaliste de Top FM a, lui, affirmé avoir «reçu des soutiens de toutes parts alors que ceux qui auraient dû le faire ne l’ont pas fait». Pour lui, une chose est sûre : «Un journaliste ne peut pas se laisser insulter et menacer sur son lieu de travail.» C’est aussi peut-être le moment, a-t-il lancé, «d’une action concertée pour venir en aide aux journalistes car les attaques contre les journalistes deviennent de plus en plus violentes».

 

Il dit être aujourd’hui en consultation avec ses hommes de loi pour d’éventuelles actions légales. «À ce stade, je ne sais pas de quoi sera fait l'avenir. Pour le moment, je me concentre sur les prochaines étapes suivant ma “resignation by contructive dismissal”», affirme-t-il, bien décidé à ne pas baisser les bras.

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