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Par Elodie Dalloo
20 juillet 2025 10:01
Le quartier de Plaine-Verte a été le théâtre d’un drame ce mercredi 16 juillet. Ce matin-là, les limiers de la brigade criminelle ont retrouvé le corps sans vie de Suryen Sangaren Pillay Veerapen, 57 ans, à son domicile à l’impasse Nyon. Victime d’une agression mortelle, il n’a pas survécu au violent coup qu’il a reçu à la tête. Un habitant de Nouvelle-France est passé aux aveux pour le crime commis et a été placé en détention. Entre choc et incompréhension, les voisins du quinquagénaire, qui vivait seul, témoignent.
À l’impasse Nyon, à Plaine-Verte, ainsi que dans les alentours, tout le monde le connaissait. Affectueusement appelé Piston ou Ti Pillay, Suryen Sangaren Pillay Veerapen, 57 ans, était, avant tout, connu en raison de la réputation que s’était faite son père de son vivant. Mécanicien de profession, celui-ci avait appris le métier à son fils, mais les choses n’ont pas pris la tournure voulue après son décès. À en croire un voisin, qui a souhaité garder l’anonymat, «il n’avait plus toute sa tête depuis la mort de son père. Il a dû commencer un traitement à l’hôpital psychiatrique de Brown Sequard et s’est arrêté de travailler. Il vivait d’une pension». L’allocation dont il bénéficiait, confie notre interlocuteur, «il la dépensait surtout en boissons alcoolisées ou pour nourrir les chiens errants qu’il recueillait dans sa cour». S’étant retrouvé seul – il a une sœur qui vit au Canada depuis des années –, il passait le plus clair de son temps avec ses animaux ou près de la boutique du coin, à discuter avec les habitants de son quartier.
Même s’il n’avait pas toujours les idées claires, les voisins de Pillay Veerapen soulignent que «li ti bien korek. Li ti kontan ede, rann servis. Li ti enn dimounn onet. Si ou kit kas avek li, ou avoy li al fer enn komision, zame li pou kokin ou». Comme il est connu comme un homme ayant le cœur sur la main et pas du genre à s’attirer des ennuis, la nouvelle de sa mort, mais surtout les circonstances de celle-ci, ont choqué plus d’un. C’est dans la matinée du mercredi 16 juillet qu’un habitant de la localité a donné l’alerte après avoir aperçu la victime allongée inerte sur le sol, dans l’une des pièces de sa maison, à travers une fenêtre laissée ouverte. Lorsque les limiers du poste de police de Plaine-Verte ont débarqué sur place, ils n’ont pas tardé à établir la thèse de l’acte criminel. Pour cause, des traces de sang ont été décelées sur le sol et la maison était sens dessus dessous. Sans compter que le quinquagénaire avait également une grave blessure à la tête. Une autopsie pratiquée par les médecins légistes de la police, les Drs Monvoisin, Seewooruttun et Gundia, et n’a fait que confirmer leurs soupçons. Le décès de Pillay Veerapen a, en effet, été attribué à des cranio cerebral injuries provoqués par un coup violent à la tête.
La Criminal Investigation Division (CID) de Plaine-Verte, avec la collaboration des limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT) et des officiers de la Divisional Crime Intelligence Unit (DCIU), n’a pas tardé à mettre la main sur un suspect après avoir visionné les images des caméras de surveillance situées à proximité du lieu du drame. Les enquêteurs ont ainsi pu voir un homme arriver en fourgonnette la veille, entrer dans la maison, pour ensuite quitter les lieux précipitamment quelques instants plus tard. Il s’agissait de Vishal Roopun, un habitant de Nouvelle-France âgé de 47 ans. Appréhendé le même jour, il a été soumis à un feu roulant de questions et est passé aux aveux pour le crime commis. Le lendemain, il a comparu devant le tribunal sous une accusation provisoire de meurtre avant d’être reconduit en cellule policière. À ce stade, le motif de cette agression mortelle est toujours inconnu. La suite de l’interrogatoire du suspect sur les raisons ayant conduit à cette tragédie aura lieu incessamment.
Depuis la tragédie, ce crime odieux est sur toutes les lèvres dans le quartier. «Ziska ler nou dan sok», avance un habitant de la localité qui passait souvent ses après-midis à échanger avec la victime sous la véranda d’un petit commerce. «Li pa ti enn move dimounn, li ti zis ena bann move frekantasion. Seki finn ariv li bien trist parski li pa ti ena personn. So ser pa Moris ek so bann fami, ki rest lor Vacoas, pa ti tro vinn get li.» Azad, un voisin, abonde dans le même sens. Il estime que la victime, bien souvent livrée à lui-même, se serait lié d’amitié avec les mauvaises personnes. «Dan tanto, ti abitie ena bann dimoun lous vinn get li. Apar sa, pli souvan nou ti pe trouv li pe mars marse dan landrwa, pe kas poz kot laboutik.»
À l’heure où nous mettions sous presse, les funérailles de la victime n’avaient pas encore eu lieu. D’après des connaissances de la victime, il était prévu que sa sœur rentre du Canada ce week-end pour organiser les rites funéraires. En attendant, l’enquête suit son cours.
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