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Kailash Trilochun : un copain qui dérange

5 septembre 2016

Si l’avocat compte sur ses potes du MSM, ça semble compromis !

Rs 19 millions et… des amis. Nouveau titre pour une nouvelle émission ne traitant pas, cette fois, des potes à poils, à papatteset à bestioles. Mais plutôt d’un homme à pépettes. Le seul souci du script de cette téléréalité, qui donne des allergies (foutus billets !), est que les copains orange se font rare autour du protagoniste.

 

D’ailleurs, le statut de l’avocat Kailash Trilochun est d’un flou ! Si sa présence dans les rangs du MSM pendant la campagne électorale de 2014 et à une conférence de presse de Pravind Jugnauth semble indiquer qu’il est membre de ce parti, ceux à qui nous avons parlé émettent des doutes quant à son appartenance à cette formation politique. Ce qui semble évident, c’est que le parent du ministre Nando Bodha, ne serait pas la personne à fréquenter dans le parti du soleil (quid de l’amitié à toute épreuve ?), en ce moment. L’avocat a été, visiblement, lâché par la famille orange.

 

Pour son retour au pays (prévu pour demain), il devra se lancer dans une interprétation rock et rocailleuse, cheveux au vent, d’un Je Marche Seul(refrain : mais avec Rama Valayden, mon avocat et membre du PTr). Il est attendu au pays pour être interrogé dansdeux affaires : 1) les honoraires de Rs 19 millions perçus dans une affaire de l’Information and Communication Technologies Authority(l’ICTA) et 2) concernant des allégations selon lesquelles il aurait commandité l’agression au cutter du président de l’ICTA.

 

Et c’est, d’ailleurs, sa lenteur à  rentrer au pays afin de répondre aux accusations qui pèsent contre lui qui a fait enfler la vague d’agacement. «S’il n’a rien à se reprocher, il aurait dû rentrer au plus vite. Là, on dirait qu’il a quelque chose à se reprocher. C’est ce que les gens pensent», confie un élu municipal, évoluant dans la bande à Jugnauth. Dans sa voix, une pointe d’agacement : «Qu’est-ce qu’on raconte aux gens dans la rue ? Nous sommes la première cible de leurskoze kuyon. Ce qu’il a fait, ça donne un mauvais signal. J’espère que le parti prendra ses distances avec lui et ses millions.»

 

Gêne au MSM

 

Ce message subliminal a dû être relayé à tous. Au sein du MSM, on ne veut pas évoquer Kailash Trilochun et ses liens avec cette formation politique. Ceux qui le côtoyaient hier, affirment ne pas le connaître «plus que ça» aujourd’hui. «Il ne faut pas faire des amalgames et prendre des raccourcis ! Cette personne ne représente pas notre parti. Ceux qui le disent veulent salir l’image du MSM, c’est tout. Il n’y a pas de malaise au sein du MSM à cause de lui. On dirige un pays. On n’a pas le temps de faire une tempête dans un verre d’eau», lâche, un peu agacé,un conseiller orange. Mais il estime que sir Anerood Jugnauth et son fils Pravind ont bien géré la situation, cette semaine: «Ils ont utilisé les mots qu’il fallait, surtout bolom.»

 

Le Premier ministre s’est exprimé en ces termes, à l’issue de l’ouverture de la conférence interministérielle sur l’économie bleue : «J’avais dit qu’il fallait le révoquer partout.Fou li deor partou». Il a avancé, au passage, qu’il n’était pas d’accord avec les honoraires initiaux de Kailash Trilochun, s’élevant à Rs 12 millions. «J’avais demandé de revoir la facture à la baisse, mais on l’a augmentée !» dit-il. Tous les indices sont réunis – un Premier ministre et un leader qui se sentent le besoin de s’exprimer, c’est louche – pour indiquer que cette affaire gêne.

 

D’autre part, dans les couloirs du MSM, on se demande comment l’ordre d’un Premier ministre a pu être si facilement contrecarré ? Le seul qui puisse avoir, actuellement, ce pouvoir est Pravind Jugnauth, lance un député orange, avant de préciser : «Mais ce n’est pas lui. Je n’ai aucune idée de ce qui est arrivé. Mais ça nous embarrasse tous.»

 

Le choc Bhadain-Sanspeur et l’affaire Trilochun polarise toutes les attentions…et les commentaires : «Dans ma circonscription, j’ai besoin de répondre à toute sorte de questions et d’invectives.» Depuis quelques mois, confie-t-il, la défense des réalisations du gouvernement sur le terrain est beaucoup plus complexe. Le retour de Pravind Jugnauth aux affaires, la présentation de son budget avaient insufflé un vent d’optimisme, poursuit-il : «Mais j’ai l’impression que Trilochun a tout anéanti.»

 

L’avocat ne trouvera pas ce «copain» du MSM dans le groupe de gens qui vont le soutenir. Comme beaucoup d’autres camarades de parti. Rs 19 millions et pas beaucoup… d’amis.

 


 

Nouvelle bataille pour Madhewoo

 

Il est sur tous les fronts ! Alors qu’il attend que le Privy Councilse prononce sur son affaire visant à prouver l’anticonstitutionnalité de la carte d’identité biométrique, le Dr Rajah Madhewoo a signifié son intention de loger une affaire en Cour suprême afin que les honoraires payés par l’ICTA soient remboursés.

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