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Kevin Boodhoo : sur les pas de Robin des Bois

24 avril 2023

«J’éprouve beaucoup de plaisir et de satisfaction dans mon engagement social et communautaire», confie Kevin Boodhoo, en parlant de la Robin Hood Army, organisation qui évolue depuis peu dans le paysage local.

Il y a des initiatives qui inspirent. Des projets qui séduisent... Des missions qui parlent à l’âme. Et c’est ce qui est arrivé à Kevin Boodhoo. L’homme, déjà très engagé dans le social, a eu un véritable coup de foudre pour une organisation qui oeuvre à travers le monde et qui a fait naître en lui, des rêves... qu’il veut réaliser sur notre île. Il s’agit de rêves qui peuvent changer des vies et faire naître des sourires sur les visages de ceux à qui la vie n'a pas fait de cadeaux.

 

Et son coup de foudre porte le nom de la Robin Hood Army, en référence au personnage littéraire fictif et héros légendaire qui est connu comme un brigand au grand coeur qui vivait caché dans la forêt de Sherwood et qui se présentait comme un grand défenseur des pauvres et des opprimés en détroussant les riches au profit de ceux qui étaient les moins chanceux.

 

Vous l’aurez compris, en suivant Kevin Boodhoo dans sa nouvelle aventure, il nous invite à marcher dans les pas du très célèbre Robin des Bois. «La Robin Hood Army est une ONG créée en 2014 par trois jeunes Indiens, avec pour mission de combattre la faim et la malnutrition dans le monde. L’organisation compte aujourd’hui plus de 200 000 volontaires dans plusieurs pays, avec une branche ouverte à Maurice récemment. On est aujourd’hui présents dans plus de 400 villes à travers le monde et on a atteint plus de 120 millions de repas servis aux plus démunis dans divers pays où l’organisation est présente à travers ses volontaires», explique celui qui est fier de compter cette nouvelle institution dans le paysage local. «C’est une ONG ''zero fund-based'', c’est-à-dire qu’on ne prend pas de dons en argent mais uniquement des vivres pour les redistribuer à ceux qui souffrent de malnutrition et qui n’arrivent pas à manger à leur faim. En Inde, c’est essentiellement de la récupération de ''foodstuffs'' auprès des restaurants et des hôtels pour les redistribuer. Mais c'est aussi des distributions de food packs à ceux qui vivent dans les rues des bidonvilles. Pour Maurice, on a heureusement moins de gens qui vivent dans les rues mais par contre, de plus en plus de familles souffrent de la malnutrition ou peinent tout simplement à nourrir leurs enfants convenablement. Alors, on va ajuster notre action sur le terrain pour aider ces familles à avoir un repas décent», explique Kevin Boodhoo qui compte aujourd’hui plus de 15 ans dans le social. «Je suis actif dans le social en tant que membre du Lions Club de Rivière-Noire et volontaire auprès d’autres organisations comme FoodWise et le Resto du cœur. Ma connaissance du terrain m’aide et, avec nos volontaires au sein de la branche mauricienne de la Robin Hood Army, nous canalisons l'aide alimentaire envers ces poches de pauvreté qui existent à Maurice. Nous avons un premier défi de 10 000 repas à être servis à Maurice et on a déjà fait trois activités avec une centaine de bénéficiaires. Nous avons aussi un urgent besoin de recruter des ''Robin'' qui seront nos volontaires sur le terrain. Il n'y a pas d'engagement financier ou de tenue de réunion et de présence pour être membre de notre association. Vous vous enregistrez auprès de nous comme volontaire et on vous contacte pour nos futures distributions», souligne celui qui, de par son engagement, n’a jamais caché son goût pour les autres.

 

Et en ce moment, c’est à la Robin Hood Army qu’il accorde beaucoup de son attention. «Un autre aspect très important du fonctionnement de l’ONG est d’avoir le soutien des compagnies locales pour récupérer le surplus de production afin d'aider ceux qui en ont besoin. Les statistiques démontrent à travers le monde que 40% de notre production alimentaire mondiale part en déchets faute de système de distribution à ceux qui souffrent de la faim et de la malnutrition. Le but de l’organisation Robin Hood est de créer un réseau local de volontaires qui deviendront des '‘hunger fighters’' et ainsi aider leur communauté locale et ceux au plus bas de l’échelle à se nourrir correctement. Il est important aussi de souligner que 82% des gens qui souffrent de malnutrition résident dans des pays où il y a du surplus de production alimentaire et nous avons 850 millions de personnes dans le monde qui n’arrivent pas à se nourrir. C’est le plus grand drame humain à mon avis.»

 

«En mode speed»

 

Pour lui, tendre une main à l’autre est ancré dans son ADN. «C’est vrai que je fonctionne en mode speed pratiquement tous les jours, avec divers engagements tant professionnels que sociaux. Je milite sur plusieurs fronts à la fois. Je pense que tout est une question de planning, je dors très peu aussi, je termine assez tardivement le soir et 4 heures de sommeil me suffisent amplement. Je réalise par contre que je ne fais pas de sport et ne fréquente pas non plus une salle de gym», poursuit Kevin qui dit croire dans l’engagement social. «Je pense que la voie que j'ai choisie me demande un peu plus de sacrifices que les autres. J'ai des devoirs et des responsabilités, et je les assume entièrement. De plus, j'éprouve beaucoup de plaisir et de satisfaction dans mon engagement social et communautaire, sinon je n'aurais pas pu tenir plus de 20 ans dans le benévolat.»

 

Qui dit vie remplie, dit aussi, précise-t-il, organisation. Et il a la chance, souligne-t-il, de pouvoir compter sur le soutien de sa famille et de son entourage : «J’ai une vie familiale très remplie, avec des jumeaux, deux garçons âgés aujourd’hui de 7 ans, et une femme exceptionnelle qui est à mes côtés depuis bientôt 18 ans, elle est le '‘backbone’' de notre famille, et c’est elle qui gère nos différentes entreprises. Le week-end, c’est toujours en famille avec les enfants qui pratiquent le tennis et l’équitation, et, souvent, ils m’accompagnent dans les oeuvres humanitaires et cela leur permet de constater la misère et la détresse des gens. Même étant très jeunes, ils sont très sensibles et consciencieux sur leur mode de vie.»

 

Bien que son agenda soit déjà bien rempli, Kevin ne cache pas avoir beaucoup de projets. «On m’a souvent demandé pourquoi ne pas m’engager activement en politique, je pense que cette fois, je vais me jeter à l’eau, peut- être en étant candidat aux prochaines élections générales. Il y a aussi un autre projet qui me tient à cœur : créer notre propre fondation familiale pour venir en aide aux démunis mais aussi aider ceux qui ont besoin de prothèse après une amputation ou un accident et qui n’arrivent pas à en acheter. D’ailleurs, j’ai visité l’usine de fabrication à Petit-Raffray pas plus tard que la semaine dernière et j’espère de tout coeur réussir cette mission avec notre fondation familiale d’ici la fin de l'année», conclut-il, tout en marchant, comme le demande sa toute dernière aventure, dans les pas de Robin des Bois...

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