• Un «Joker» complètement gaga !
  • «Devara Part 1» : les pirates de mer débarquent
  • «The Smoking Soul» : ce film local sur l’addiction et le surnaturel…
  • Un tour du monde après sa traversée Afrique du Sud-Maurice : Pallavee Appigadoo à l’assaut de son nouveau rêve
  • Manisha Ramdass, 34 ans, meurt d’une septicémie après une opération de la thyroïde - Deepak : «Ki sanla inn fote pou ki mo madam inn mor ?»
  • MMA Awards : le Tribeca Mall en fête
  • Relativité salariale : patronat-gouvernement, le grand face-à-face
  • Jiu-jitsu brésilien : Maurice s’offre sept médailles aux Mondiaux de Nagoya
  • Kick-boxing – Coupe du monde en Ouzbékistan : Fabrice Bauluck, un fabuleux champion du monde
  • Pravind Jugnauth : encore des annonces avant la dissolution du Parlement

Le Media Trust en voie de renaissance : Les vœux des responsables de presse…

Priscilla Tirvengadum, rédactrice en chef de 24 heures info, Nad Sivaramen, directeur des publications du groupe La Sentinelle, Ehshan Kodarbux, directeur du Défi Media Group, et Finlay Salesse, actuel président du Media Trust, donnent leur avis.

La machine va de nouveau se mettre à tourner. Il aura fallu neuf ans pour que le Media Trust soit de nouveau d’actualité. Neuf années durant lesquelles les activités de cette instance sont restées au point mort suite à la décision de Navin Ramgoolam de n’avaliser aucune nomination au Board of Trustees jusqu’à ce qu’une Media Commission soit instituée. Il avait ainsi refusé de reconnaître le nouveau conseil d’administration du Media Trust élu démocratiquement.

 

Les nombreuses attaques de l’ancien Premier ministre contre la presse au cours de ses deux derniers mandats n’ont fait que confirmer sa volonté de paralyser cette instance dont la vocation première est de permettre la formation des journalistes mauriciens à travers la venue de formateurs étrangers et des voyages pour leur donner l’opportunité de suivre des stages dans d’autres pays. Durant tout ce temps, les membres de la presse n’ont cessé de se poser une question : quel avenir pour le Media Trust ?

 

La réponse tant attendue est enfin venue. Récemment le nouveau gouvernement a pris l’initiative de relancer la machinerie. Le secrétaire du Media Trust Board,  Bheem Hossanee, a reçu une lettre du Prime Minister’s Office lui demandant de former un nouveau Board of Trustees. Ce qui démontre la volonté des autorités de relancer les activités de cet organisme. L’initiative du nouveau gouvernement de relancer les activités du Media Trust, qui reçoit une enveloppe de Rs 2 millions par an des autorités, est donc favorablement accueillie par les différents acteurs du monde de la presse qui espèrent que cela se fera dans les plus brefs délais.

 

Ehshan Kodarbux, directeur du Défi Media Group, faisait partie de ceux qui avaient été élus lors de la dernière élection au sein du Media Trust Board institué en 1994. Cependant, il avait fait le choix de démissionner devant la paralysie dont l’organisme était affligé : «C’était malheureux de voir que le Media Trust ne fonctionnait plus.» Aujourd’hui, il estime que la relance de celui-ci est une très bonne décision. «La formation des journalistes est importante et nécessaire. J’espère que le Media Trust renouvellera son bureau pour se remettre à l’œuvre rapidement et que la formation des journalistes pourra ainsi reprendre», dit-il.

 

Nad Sivaramen, directeur des publications de La Sentinelle et ancien élu des journalistes pour siéger au Media Trust Board, souhaite également que cette instance reprenne du poil de la bête. «Nous avons toujours milité pour que le Media Trust puisse fonctionner en toute indépendance. Nous devons désormais redynamiser et moderniser cette organisation dans ses structures et son fonctionnement, en accordant une attention particulière à l’autorégulation. Nous ne pouvons pas accepter que la presse soit asphyxiée comme cela a été le cas dans le passé», souligne-t-il. Selon Nad Sivaramen, les menaces de Navin Ramgoolam à l’encontre de la presse, par exemple, sont inacceptables : «Nous ne pouvons subir ce genre de choses. C’est pourquoi le Media Trust doit fonctionner comme une instance indépendante du gouvernement.»

 

Priscilla Tirvengadum, rédactrice en chef de 24 heures info, est du même avis. D’ailleurs, selon elle, le président du Media Trust devrait être élu, au cours d’une élection démocratique, par les membres de la presse et non être nommé par le Premier ministre. Car aujourd’hui, poursuit-elle, le métier de journaliste doit pouvoir se faire en toute liberté : «Les journalistes doivent être en mesure de travailler dans un environnement leur garantissant la liberté d’expression et leur donnant l’assurance qu’ils peuvent accomplir leur tâche sans faire l’objet de pressions, d’interdictions, de harcèlement ou de menaces.» Contacté, un responsable du Mauricien a préféré ne pas faire de commentaire sur le sujet à ce stade.

 

De son côté, Finlay Salesse, journaliste-animateur à Radio One et président du Media Trust durant ces dernières années, se dit très heureux que les activités reprennent après tout ce temps. Il avait choisi de rester en poste alors que les membres avaient soumis leur démission devant le refus des autorités de reconnaître leur élection. «Il est important de souligner que j’ai fait un travail de bénévolat pendant toutes ces années. J’ai été un simple gardien de ce temple. On s’est occupé du local, de payer le loyer et les salaires, l’eau, l’électricité et le téléphone. Je serai heureux de remettre les clés au prochain», souligne-t-il.

 

Finlay Salesse espère ainsi que les élections pour former le nouveau comité du Media Trust seront organisées au plus vite. Des élections qui nécessitent, dit-il, la participation de représentants d’une association de journalistes et d’une association de rédacteurs en chef comme le stipule le Media Trust Act : «Cependant, il n’y a aucune association à ce jour, ni de journalistes, ni de rédacteurs en chef. Il faudrait donc que les membres de la presse travaillent ensemble pour constituer le plus rapidement possible ces associations afin que leurs représentants puissent siéger au sein du board.» Visiblement, il faut que les gens de la presse s’y mettent aussi pour que le Media Trust puisse renaître de ses cendres…