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Par Yvonne Stephen
15 août 2018 13:50
Elle n’a pas de cape. Ni de combinaison ultra-moulante. Pour les super-pouvoirs, il faudra repasser. Mais Maisie Latrompe, la cinquantaine et maman d’une fille de 20 ans, a le pouvoir de changer les choses dans son petit quartier.
Le syndic de la NHDC de Palma, une résidence avec vue imprenable sur le Corps-de-Garde, s’en vante elle-même : «Je suis très fière de ce que j’ai accompli.» Qu’a-t-elle pu réaliser ? Elle a réussi à régler un problème qui date de longtemps et qui affectait de nombreuses familles de la résidence : un souci de fourniture d’eau qui durait depuis des années. «Je suis heureuse de rassurer les habitants des blocs H, J, G et B ; ils n’ont plus de souci à se faire à présent.»
Si les appartements qui se trouvaient en contrebas du terrain n’avaient aucun problème, ceux à l’entrée (donc en hauteur) subissaient un étrange problème d’eau qui ne semblait avoir aucune solution. «À chaque fois, j’allais dans le local à pompe dont est doté chaque bloc. Les plombiers changeaient toutes les pièces et même les pompes ; rien n’y faisait.» Mais c’était compter sans Maisie. «Un jour, j’ai compris que l’eau ne monterait jamais avec facilité parce que le terrain est en pente.»
Face à cette découverte, elle ne baisse pas les bras, contacte les autorités concernées et ne leur laisse aucun répit jusqu’à ce que la CWA prévoie des entrées d’eau séparées pour les blocs en hauteur. «Ça a été un travail de longue haleine. Il a fallu faire beaucoup de démarches mais je n’ai rien lâché. Je tiens à remercier la CWA et ses équipes.» Elle se rappelle la colère, les tensions auxquelles elle a dû faire face. «J’ai eu des menaces. On me disait que je faisais mal mon travail. Mais depuis ces changements, c’est la paix totale chez nous», confie le syndic.
Mais d’ailleurs, dans la pratique, que fait un syndic ? «Il faut faire respecter les règlements de la copropriété. Je me charge de ça.» Elle s’assure qu’on ne fasse pas de tapaz en dehors des heures autorisées, que de nouvelles peintures ne dénotent pas avec celles du bâtiment, qu’il n’y ait pas «d’ajouts». «Ceux qui ne respectent pas le règlement sont rapportés à la municipalité.» Il est aussi question d’entretien des espaces publics et de propreté. «C’est très important pour moi. Je me démène pour que tout soit nickel. La propreté et la beauté du lieu doivent être mises en avant.» Aujourd’hui, alors qu’elle arrive à la fin de son mandat – les élections sont prévues pour septembre –, elle jette un regard positif sur sa première expérience à ce poste.
Il y a trois ans, elle n’y connaissait pas grand-chose. Mais grâce à son engagement dans le travail social, elle avait été approchée par les habitants afin de remplacer l’équipe démissionnaire. «J’ai relevé le challenge. Il y a quand même 320 appartements ; c’est un sacré boulot.» Pour ne pas faire les choses à moitié, elle quitte son emploi dans un centre d’appels, lance sa petite entreprise de vente de vêtements à temps partiel et s’attaque à l’immense tâche. Elle qui habite à la résidence NHDC depuis presque 20 ans, en connaît tous les coins et recoins. Elle a obtenu cette maison deux ans après son mariage. Elle travaillait alors dans le domaine manufacturier. Elle a été Production Clerk, responsable de Quality Control et superviseur. «Ces métiers m’ont permis de pouvoir être syndic, de pouvoir gérer.»
En ce moment, comme à l’approche de chaque fête, Maisie met les bouchées doubles pour que le quartier soit tip-top. Elle a, d’ailleurs, préparé des posters et des banderoles pour l’Assomption. Maisie gère tout, comme une Superwoman !
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