«Tirer le meilleur». Charlène, 34 ans, maman de deux enfants ne sait plus où donner de la tête ! La liste des choses à faire est vertigineusement longue et elle doit gérer ses émotions et le quotidien. Mais elle a pris le temps de nous écrire afin de nous partager une réflexion intime ; elle souhaite qu’on évoque le pouvoir positif de Noël :
«Je vois, un peu partout, des articles qui parlent de comment faire ça aux fêtes. Comment gérer l’anxiété, la perte d’un proche, la solitude, l’impression de ne pas être à la hauteur. Comment s’en sortir face au tonton qui a bu un verre de trop qui dit n’importe quoi (ou pire). Comment trouver la paix même si on a une famille qui se déchire ou qu’on vit dans des environnements toxiques (exacerbés pendant cette période). Je conçois que ces papiers soient importants, qu’ils peuvent aider de nombreuses personnes et que les fêtes ce n’est pas toujours festif. Il y a deux ans, j’ai perdu ma maman et je peux vous dire que Noël et le Nouvel An, je ne voulais pas en entendre parler. Je redoutais cette période où je savais que les émotions seraient intenses et où je savais qu’elle me manquerait un petit peu plus. Je m’attendais à la douleur, au chagrin. C’était bien pire que je l’avais imaginé. Le monde estime que l’on doit continuer à fonctionner «normalement» même si à l’intérieur de nous c’est le chaos complet. La pression est énorme ! Mais toute cette peine, m’a fait réaliser une chose : que les fêtes apportent beaucoup de bonnes choses pour le bien-être personnel. Et si on est dans une good space, on peut essayer d’en profiter. On peut essayer de tirer le meilleur, de faire naître sa propre magie et de l’entretenir. C’est ce que j’ai fait l’année dernière et c’est ce que je fais cette année. Malgré la tristesse, je me concentre sur ce qui fait que ce moment de l’année a des good vibes : les mangues, les letchis, les échanges de cadeaux, les décorations partout, les dessins animés… Serait-ce possible de parler de ça, de rappeler que les fêtes, même dans la douleur, ça peut mettre du baume au cœur ? »
Le partage au cœur de tout. Être ensemble, échanger des cadeaux, se retrouver autour d’un repas (qu’il soit bon ou pas !), raconter des histoires, se créer des traditions. La notion de partage est un lien tangible et visible (si on souhaite le vivre ainsi) de la période festive. Et pour la santé mentale, si tout se passe bien, ce tout bénef’ : «À Noël, lorsque nous partageons un repas, un cadeau, ou même une simple conversation, notre cerveau réagit positivement », explique le psychologue Vincent Joly au magazine Sud-Ouest. Comment ? En déclenchant des réactions neurochimiques qui appellent au bien-être : «L’ocytocine est libérée lors des interactions chaleureuses et des gestes de partage, renforçant le sentiment de sécurité et de connexion», peut-on lire. Moins de stress, plus de joie, plus de sérénité : de quoi faire du bien à notre santé mentale après le stress de ces dernières semaines.
Des films, une émotion. Vous allez trouver ici une bonne raison de binge-watcher tous les films de Noël ! Selon des scientifiques et professionnels de la santé, cela permet de secréter de la dopamine, connue comme étant l’hormone du bonheur. C’est ce qu’explique le Dr Jo Gee, psychothérapeute à LADbible : «Regarder des films de Noël peut en fait vous rendre heureux, en raison de l’effet neurologique que le visionnage a sur le cerveau. Lorsque nous regardons des films agréables, notre cerveau libère de la dopamine et de l’ocytocine, nos hormones de bien-être qui nous mettent de bonne humeur et nous donnent envie d’entrer en contact avec les autres.» Alors ce soir, c’est quoi au problème ? Un marathon de «Maman, j’ai raté l’avion !» ?
Lés décos c’est «ho ho ho». Oui, ça met en joie ! Les guirlandes, les lumières, les babioles colorées ; tout cela aurait un impact positif sur votre santé mentale. Ce sont les professionnels.les de la santé mentale qui le disent. Décorer permet de se reconnecter à soi, à son enfance et à ressentir de belles émotions : «La décoration lors des fêtes peut nous donner une petite poussée d’hormones de bien-être qui peuvent scientifiquement améliorer notre humeur», explique Neha Chaudhary, médecin psychiatre, au magazine en ligne Well + Good.
Mais… Si vous ne pouvez pas être ouvert.e à toute cette positivité en ce moment, écoutez vos émotions. N’essayez pas de les faire taire, de les enfouir, de les balayer. Les fêtes sont difficiles pour certains.es et c’est comme ça. Essayez d’avoir autour de vous quelques personnes-ressources qui seront prêtes à vous aider, écouter. Tentez de ne pas vous isoler complètement. Si les activités «traditionnelles» ne vous conviennent pas, osez autre chose ; promenade dans la nature, bénévolat, sky-seeing… La life coach, Pallavi Jagessur, qui vit avec une maladie difficile et incapacitante, le rappelle : «It’s OK not to be OK during the festive season.» Pour plus de pistes, voir «Comment survivre ?» ci-dessous.
Comment survivre ?
Faites le point. Sur ce que vous ressentez à l’approche de cette période qui vous sera difficile. Écrivez vos émotions, faites le tour de vos angoisses, prenant le temps d’entrer en profondeur, de vous sonder.
Osez trouver des solutions. Maintenant que c’est fait, faites le point et trouvez des solutions pour vous soulager. Exemple 1 : vous appréhendez de préparer le repas du réveillon de l’an ? C’est trop de travail et vous ne vous en sentez pas capable cette année ? Communiquez, déléguez ou passez la main ! Exemple 2 : vous vivez un deuil et ne souhaitez pas vivre les fêtes comme les années précédentes ? Dites-le aux personnes autour de vous et discutez pour vivre les choses différemment. Exemple 3 : vous sentez que vous souhaitez être seul.e pour les fêtes ? Taillez-vous un programme sur mesure avec des choses qui vous feront du bien et qui vous apporteront paix et sérénité. Parfois, il faut oser trouver des solutions, sortir de ses habitudes et de celles des autres pour mieux vivre les périodes difficiles. «Cette période implique beaucoup de pressions et d’engagements. Souvent, les gens veulent trop en faire. Ils se créent beaucoup d’attentes, et c’est ce qui fait de cette période un moment si occupé et stressant», a expliqué la psychologue Katie Turner, à Lumino Santé.
Faites des choix. «Vous pourrez choisir une manière de célébrer qui vous causera le moins de stress possible», poursuit la professionnelle. Moins de cadeaux parce que vous n’en avez pas les moyens ou que vous avez des projets plus importants ? C’est votre choix. Il vous suffit de vous poser les bonnes questions pour vous assurer de faire ce qu’il y a de mieux pour vous.
Établissez des limites. «Par exemple, si vous savez que vous n’aimez pas passer beaucoup de temps en famille, respectez cette limite.»