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Nouvelle souche du coronavirus : les Mauriciens en Chine à l’heure des précautions

Stanley Perne et Jacques Thomas racontent.

Vivre avec un masque sur le nez. Se laver les mains constamment, évitez les gens qui toussent, prendre le métro sans tenir les barres, ne jurer que par sa solution désinfectante. Ne pas rater les infos. Suivre l’évolution du virus et espérer que tout reste sous contrôle. Et, surtout, ne pas céder à la panique dont les effluves commencent à envahir l’air que l’on respire, qu’on le veuille ou non.

 

Voici le quotidien raconté par des Mauriciens en Chine. La nouvelle souche du coronavirus fait partie de leur vie. Le premier cas a été répertorié à Wuhan en décembre 2019. Depuis, la liste des personnes infectées s’allonge en Chine et ailleurs, et le nombre de décès augmente. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a reconnu l’urgence en Chine mais n’a pas décrété, pour l’instant, précise l’organisation, l’urgence de santé publique de portée internationale.

 

Une communication faite après deux jours de réunion au siège de l’OMS, à Genève, ce jeudi 23 janvier. Et une décision prise, explique l’organisme, car il n’y a pas de preuve de transmission d’humain à humain en dehors de la Chine. Il a été demandé à tous les pays de faire preuve de vigilance et de prendre les mesures adéquates afin de détecter les cas de cette nouvelle souche de coronavirus qui n’a pas de vaccin ou de traitement pour l’instant.

 

À Maurice, les autorités portuaires et aéroportuaires disent être sur le qui-vive, un exercice de monitoring ayant été mis en place avec prise de température, entre autres. De plus, une Isolation Ward a été mise sur pied à l’hôpital de Souillac. Au vendredi 24 janvier, huit ressortissants chinois y avaient été placés en observation.

 

À deux heures d’avion de Wuhan, là où le premier cas a été détecté, se trouve Xi’an (qui est situé au centre de la Chine). Stanley Perne y vit. Ce Mauricien est batteur dans un groupe et évolue dans ce pays depuis huit ans. Cette nouvelle souche du coronavirus ? Une préoccupation, pour l’instant : «Je ne peux pas dire que j’ai peur mais je prends toutes les précautions nécessaires. Je suis occupé avec mon groupe, it’s my main concern.»

 

Dans les endroits publics, il sort le masque. C’est devenu une habitude : «C’est l’hiver ici. Des personnes ont la grippe et tout le monde porte un masque.» Ce qui est le cas, coronavirus ou pas, en Chine ; même si en ce moment, le port du masque est quand même plus répandu. La seule chose à faire, c’est de rester informé, explique-t-il : «On nous demande de prendre les précautions nécessaires car nous ne savons pas quand et comment la situation peut évoluer. Mais bon, pour l’instant, l’endroit le plus affecté, c’est Wuhan.»

 

De Shenzhen à Wuhan, il faut compter environ 1 100 km, à peu près 12 heures de voiture. En avion, le vol est de près de 5 heures. C’est là que se trouve Jeannot Damic, également musicien. Dans sa ville, il y a bien eu un cas d’infection au coronavirus en 2019, confirmé par les autorités locales.

 

Alors, le pianiste se tient informé et se protège du mieux qu’il peut : «Soit on ne sort pas, soit on fait ce qu’il faut. Je porte un masque, je me lave les mains. Il faut faire attention. Surtout quand on prend le métro, il y a beaucoup de monde. Et il vaut mieux éviter de toucher les barres.» En ce moment, dit-il, les mouvements dans le pays à cause du Nouvel An chinois permettent au virus de se propager : «C’est la Fête du printemps, tout le monde voyage.»

 

«Faire attention»

 

Hong Kong se trouve également à cinq heures de vol de Wuhan. Et Jacques Thomas y vit depuis 14 ans avec sa femme et son fils de 10 ans. Cet enseignant de dessin suit aussi la situation de près. Même si certaines informations le laissent dubitatif : «Quand la Chine dit qu’il y a X nombre d’infections et moins de dix morts, il faut quand même faire attention. On ne peut pas savoir exactement ce qui se passe.» Dans son coin d’Asie, il se sent néanmoins rassuré : «À Hong Kong, les autorités savent comment faire face. Elles ont déjà eu à gérer ce genre de situation. En 2003, il y a eu l’épidémie du SARS (NdlR : Severe Acute Respiratory Syndrome ou SRAS-CoV pour syndrome respiratoire aigu sévère) qui était, d’ailleurs, également venu de Chine.» Une autre forme du coronavirus, qui avait fait 774 morts, principalement en Chine et à Hong Kong. Jacques Thomas confie que les autorités hongkongaises envisagent de fermer les écoles : «Cela devient de plus en plus probable.»

 

Au quotidien, le coronavirus est de toutes les conversations : «On en parle tous. Il y a des gens qui commencent à paniquer». Et dans de nombreuses actions : «Ma femme et mon fils portent le masque. Moi, je n’aime pas vraiment ça. Alors pour l’instant, je ne le fais pas.»

 

Les autorités chinoises appellent à la prudence et communiquent sur les précautions à prendre et c’est l’unique part active que peut prendre Jacques : «Bien se protéger, se laver les mains et éviter la foule.» Son collègue, Adrien Marie-Françoise, qui vient de l’île de la Réunion et qui découvre Hong-Kong depuis six mois, suit également ces conseils : «On ne peut pas faire plus que ça.» Et préfère ne pas s’inquiéter pour l’instant : «Pour le moment, ça va. Il y a bien un ou deux cas dans le coin mais pas plus. Je ne suis pas vraiment inquiet.»

 

En plus de cette ville dont il apprend à tâter le pouls, il manie, désormais, l’art de vivre avec un masque sur le nez…

 


 

Wuhan en quarantaine

 

C’est la décision des autorités chinoises. La ville de Wuhan et ses 11 millions d’habitants ont été placés en quarantaine, cette semaine. Elles craignent que les millions de déplacements durant la Fête du printemps favorisent la contagion. D’ailleurs, par le biais d’un communiqué, le ministère de la Santé a précisé qu’aucun voyageur venant de Wuhan ne serait accepté à Maurice.

 


 

Il s’agit de quoi ?

 

Son nom ? 2019-nCoV. Il n’a jamais été identifié auparavant et fait partie de la famille des coronavirus.

 

C’est quoi les coronavirus ? Ce sont des pathologies pulmonaires qui provoquent des infections respiratoires plus ou moins graves. Et parfois de la gastro-entérite. La majorité des coronavirus connus jusqu’à l’heure ne provoquent que des symptômes bénins.

 

Comment ça a commencé ? C’est fin décembre 2019 que cette nouvelle souche virale des coronavirus a été découverte dans le marché de Wuhan. Des cas de contamination ont été recensés dans plusieurs régions du monde : Hong Kong, Macao, Taïwan, Corée du Sud, Japon, Thaïlande, Singapour, Vietnam et aux États-Unis, entre autres.  En fin de semaine, des cas d’infection ont été recensés en France et en Australie.

 

Quelles seraient les origines ? Chauve-souris, serpent… Plusieurs théories sont actuellement explorées alors que les scientifiques se penchent sur la question. Le développement d’un vaccin est également à l’agenda.

 


 

Du ministère de la Santé

 

Dans un communiqué disponible sur le site du ministère de la Santé, les informations et les conseils suivants sont disponibles…

 

Les symptômes : «La fièvre et la toux - Étouffements et difficultés respiratoires - Diarrhée et vomissements occasionnels - Certains développent des symptômes respiratoires sévères qui peuvent être fatals.»

 

Les précautions : «Lavez-vous les mains régulièrement avec de l‘eau et du savon. En cas de non-disponibilité de l‘eau et de savon, vous pouvez vous servir d’un désinfectant pour mains - Évitez tout contact direct avec des personnes souffrant d’une infection respiratoire - Évitez de vous toucher les yeux, le nez et la bouche avec des mains non lavées - Adoptez un mode de vie sain en consommant un repas équilibré et en pratiquant une activité physique régulière - En cas de maladie chronique, veuillez vous assurer d’une bonne prise en charge et d’un contrôle de votre maladie - En cas de symptômes tels que la fièvre, la toux et une difficulté respiratoire, consultez un médecin immédiatement.»

L’ambassade de Chine rassure

 

Dans un communiqué, le porte-parole de l’ambassade de Chine à Maurice a assuré de son entière collaboration avec le ministère de la Santé mauricien et le gouvernement local. Il a précisé qu’un Travel Advisory a été communiqué aux habitants de Wuhan pour qu’ils ne viennent pas à Maurice. D’ailleurs, précise-t-il, les touristes venant de Wuhan ont annulé leur voyage vers l’île (avant même la décision de mise en quarantaine).

 

À Maurice…

 

Une salle d’isolement a été installée à l’hôpital de Souillac. 12 patients peuvent y recevoir des soins simultanément. Le ministère de la Santé a précisé que tous ceux qui ont voyagé depuis Wuhan, durant les 14 derniers jours, seront admis dans cette ward et placés en observation. Ceux qui viennent de Chine et qui présentent des symptômes, également.

 

Huit touristes sont actuellement en observation dans cette unité.

 

Les passagers qui viennent d’autres provinces chinoises et qui ne montrent pas de symptômes seront, néanmoins, placés sous un système de surveillance pendant 14 jours ; même s’ils sont autorisés à quitter l’aéroport et le port.