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Philippe Hao Thyn Voon pas en faveur du maintien des Jeux

24 mars 2020

La propagation du coronavirus a fini par chambouler le calendrier sportif mondial. En quelques semaines tous les rendez-vous internationaux ont été reportés. Dans certains cas, à un peu plus tard dans l’année et dans d’autres jusqu’à ce que le COVID 19 ne soit plus un danger.

 

Pendant que les organisations mondiales prennent des mesures d’urgence pour la sécurité des athlètes, des officiels et des spectateurs, un événement reste cependant maintenu sur le calendrier. Les Jeux olympiques de Tokyo prévus du 24 juillet au 9 août au Japon.

 

A quatre mois de cette manifestation planétaire, le Comité international olympique (CIO) n’a pas encore pris de décision concernant un éventuel report des Jeux. Lors d’une réunion de l’instance olympique en début de semaine, le comité international a convenu qu’il n’y avait aucune raison de repousser les JO de Tokyo. «The IOC remains fully committed to the Olympic Games Tokyo 2020, and with more than four months to go before the Games there is no need for any drastic decisions at this stage; and any speculation at this moment would be counter-productive», a annoncé le CIO dans un communiqué.

 

Uns prise de position qui ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté sportive puisque, sur le plan mondial, certains athlètes sont montés au créneau face au danger que représente le coronavirus et des difficultés qu’ils rencontrent à s’entraîner dans des conditions optimales. A Maurice, Philippe Hao Thyn Voon, président du Comité Olympique Mauricien (COM) est catégorique. Les Jeux olympiques doivent être reportés.

 

«Nous sommes dans une situation très grave. En tant que président du comité olympique, j’assume mes responsabilités en avançant que je ne suis pas en faveur du maintien des Jeux olympiques de Tokyo en juillet et août prochain. Il est impossible d’aller de l’avant avec l’organisation des JO dans de telles conditions. Si l’événement est maintenu ce ne sera pas des Jeux propres et équitables», souligne Philippe Hao Thyn Voon.

 

Le dirigeant mauricien s’appuie sur le nombre de pays touchés par la pandémie pour justifier sa prise de position. Il avance qu’actuellement il n’y a aucun teste de dopage qui est effectué auprès des athlètes. «Je ne dis pas qu’il y ait des cas de dopage, mais juste qu’il n’y a aucun contrôle qui est fait en amont des Jeux. Maintenant en tant que père de famille je ne me vois pas risquer la vie de mon enfant en le laissant participer aux Jeux dans une telle situation. Il est grand temps que le CIO assume ses responsabilités.  Nous ne sommes pas encore au bout du tunnel. Il n’y a pas encore de remède ou de vaccins contre ce virus», soutient l’homme fort du sport mauricien.

 

Ce dernier pense qu’un report des Jeux, pour une année, ou deux, est plus judicieux face à la situation actuelle dans le monde. Une décision qui dépend du CIO, du pays organisateur et de la Commission des athlètes qui a, également, son mot à dire car ce sont les sportifs qui sont les principaux acteurs aux Jeux.

 


 

RÉACTIONS

 

Richarno Colin (boxeur et qualifié pour les JO de Tokyo): «Rester positif»

 

«La nouvelle a complètement chamboulé notre préparation. Nous ne savons pas encore quand les entraînements vont reprendre. Ce virus est dangereux et il faut prendre ses dispositions. Nous ne nous entraînons plus au centre de boxe depuis jeudi. Chacun va essayer de rester actif afin de se maintenir en forme jusqu’à nouvelle ordre. Moralement c’est une situation inédite pour nous, et il faut prendre nos précautions et rester positifs. J’ai hâte de reprendre la compétition car je n’ai pas boxé depuis février mais il faudra faire preuve de beaucoup de patience en attendant que la situation s’améliore. »

 

Julien Paul (badiste et champion d’Afrique) : «Rassurant d'être aux côtés de ses proches»

 

«Ce n’est que cette semaine que la pandémie a touché de plein fouet les activités du pays, et en particulier le sport mauricien. Je pense que c’était inévitable, et que ce n’était qu’une question de temps, avant que le virus ne fasse son apparition à Maurice. La réaction des Mauriciens m’a quelque peu surpris, mais j’étais au Danemark et là-bas il y a eu encore plus de panique surtout que l’Italie n’est pas très loin. Je suis arrivé au pays lundi et c’est plus rassurant d’être aux côtés de ses proches. En attendant que tout redevienne à la normal, il faudra essayer de se maintenir en forme sans pouvoir jouer au badminton. On ne sait pas encore quand aura lieu la prochaine compétition.»
 

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