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Par Sabine Azémia
2 août 2016 17:19
Elles sont désespérées. Quatre familles habitant dans la même cour à la rue Champagne, Mahébourg - les Chellen, les Govinden, les Laurent et les Dupont - se retrouvent sans le toit après qu’un incendie a ravagé leurs maisons en tôle et en bois le 13 juillet. En attendant de trouver une solution, chacun a trouvé refuge ici et là.
En ce jeudi 28 juillet, nous rencontrons Roseline Chellen et Jean Alain Govinden sur place. De leurs maisons, il ne reste plus rien à part des amas de tôles, de bois et d’objets brûlés. Roseline et son époux habitent temporairement chez leur fille Anne alors que leur autre fille de 16 ans et leur petite-fille, qui habitent avec eux, dorment chez une tante. Jean Alain Govinden et son épouse ont, eux, été accueillis par un voisin tandis que leurs deux fils de 15 et 6 ans sont chez un oncle. «Nous avons tout perdu. Il ne nous reste plus rien. Nous sommes moralement fatigués et ne dormons plus. Nous n’avons même plus de quoi nous vêtir. Nous attendons d’avoir un endroit pour nous retrouver en famille comme avant. On n’en peut plus de cette situation. Aidez-nous, s’il vous plaît», confie Roseline qui lance un appel aux Mauriciens.
Cette cantinière dans une école primaire de Mahébourg dit vivre là depuis longtemps. «Cela fait plusieurs années que nos familles vivent ici et le propriétaire n’est jamais venu nous réclamer quoi que ce soit. Et ce n’est que maintenant qu’on nous demande des papiers qu’on n’a pas en notre possession», regrette cette maman. Les autres familles vivent aussi sur ce terrain depuis un moment, comme le souligne Jean Alain Govinden. Ce maçon de profession dit même avoir fait des démarches depuis des années pour rencontrer le propriétaire, en vain. «Ma mère est âgée de 73 ans et elle habite ici depuis 35 ans. Elle n’a jamais eu de soucis», souligne-t-il. Mais aujourd’hui, pour pouvoir leur donner de quoi rebâtir leur maison, les autorités ont besoin d’une preuve que le terrain est à eux. Ce qu’ils ne peuvent fournir.
Toutefois, les députés de la localité ne sont pas restés insensibles à leur détresse. «Ils sont venus nous voir au lendemain de l’incendie en nous disant qu’ils feront le nécessaire pour nous faire avoir une maison NHDC, mais on ne sait pas si on aura les moyens de payer la maison», poursuit Roseline Chellen. En attendant, les Chellen et les Govinden ont un souhait : «Qu’on nous donne des feuilles de tôle et du bois afin qu’on reconstruise une maison en attendant d’avoir une maison NHDC.»La situation est d’autant plus urgente que c’est bientôt la rentrée. «On ne sait pas comment nos enfants iront à l’école. Ils n’ont plus d’uniformes, de chaussures, de cartables, de livres…», confie Jean-Alain, visiblement dépassé par les événements.
Depuis le drame, les sinistrés vivent au jour le jour. Des voisins et volontaires se sont mobilisés afin qu’ils aient de la nourriture et quelques vêtements. Ces familles souhaitent tout de même une solution plus durable. «Nous sommes allés à la Sécurité sociale pour faire des démarches et attendons toujours de trouver une solution», explique Roseline. En espérant que leur appel à l’aide sera entendu par les autorités ainsi que les Mauriciens en général.
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