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Rassemblements citoyens du 1er Mai : Un warning au gouvernement

2 mai 2016

Rassemblements citoyens du 1er Mai : Un warning au gouvernement

Les partis de l’opposition se la jouent cool. Pas de meetings, pas de guerre des foules… Pas de challengeurs pour l’Alliance Lepep qui sera à Vacoas ce 1er mai ? Pas tout à fait ! En cette journée symbolique dédiée aux travailleurs, les syndicalistes, les mouvements de gauche, les écologistes, les plateformes prônant les libertés individuelles et des jeunes ont décidé de s’opposer à la politique du gouvernement concernant les droits des travailleurs (le projet de loi concernant le salaire minimal reste le sujet phare). Mais aussi à sa gestion des richesses de l’île.

 

Dénoncer, revendiquer, crier son ras-le-bol (les scandales, les nominations douteuses et les passe-droits) : le 1er mai, pour ces personnes qui veulent que les choses bougent, c’est un peu tout ça. Et beaucoup plus encore. Ce 1er mai, ils profitent d’une chance inespérée : le débat est recentré sur les Mauriciens (pas de réels enjeux politiques). Et ils espèrent faire passer leurs messages avec plus de force. Où seront-ils ? Que feront-ils ? Réponse…

 

À Mahébourg : les vraies valeurs

 

Le sud de l’île sera un peu le centre de la fête des travailleurs. Plusieurs organisations syndicales et de gauche, des mouvements sociaux, des écologistes et des artistes seront, à partir de 9h30, à l’amphithéâtre de Pointe-Canon. Rezistans ek Alternativ (R&A), la General Workers Federation (GWF), le Joint Negotiating Panel (JNP), la Port-Louis Maritime Employees Association (PLMEA), l’Union of Bus Industry Workers (UBIW) et le Centre for Alternative Research and Studies (CARES), entre autres, seront présents.

 

Une rencontre familiale (avec un espace récréatif pour les enfants et un concert donné par Lespri Ravann, Eric Triton, Panther Noir et Richard Beaugendre) mais aussi une rencontre d’idées et de revendications. «Nous invitons les citoyens – les travailleurs, les chômeurs, les jeunes – à venir nous rejoindre afin de célébrer les vraies valeurs de l’humanité, l’amitié et la solidarité. Mais aussi pour partager un repas en famille», confie Dany Marie de R&A. Le thème de ce 1er mai à Mahébourg : Travayer an fami pou defann nou drwa pou enn meyer lavi.

 

Un message fort qui sera adressé au gouvernement : «Notre cible, c’est tout le système pro-capitaliste.»Des revendications appuyées pour le bien-être des Mauriciens : «non» à la dilapidation du patrimoine commun, à la privatisation du port et de la CWA, à la répression syndicale et à la proposition du salaire minimal (dans sa forme actuelle).

 

Ce 1er mai est aussi l’occasion de faire un appel aux Mauriciens pour une mobilisation nationale : «L’espoir qu’avait placé le peuple en cette nouvelle équipe gouvernementale s’est évanoui. La situation dans le pays nécessite un mouvement de masse.»Un appel à la classe ouvrière «qui ne peut compter que sur elle-même pour défendre ses intérêts» contre les «partis politiques traditionnels (qui)ne sont que l’instrument de la bourgeoisie qui exploite à outrance les travailleurs».

 

À Rose-Hill : des pas de revendication

 

Une marche, en famille, avec des amis, avec des collègues. Un défilé pour dire les choses à un gouvernement qui n’entend pas les cris de ses travailleurs. La Confédération des travailleurs du secteur privé (CTSP) donne rendez-vous à ceux qui veulent protester contre les conditions de travail difficiles, à 9h30 au stade de Rose-Hill. De là, ceux qui seront présents rallieront la place Taxi à Beau-Bassin (voir ci-contre)pour la suite des activités prévues pour cette journée dédiée aux travailleurs.

 

Jane Ragoo, porte-parole de la CTSP, estime qu’il est grand temps de faire pression sur les dirigeants. Le dernier coup porté aux travailleurs, estime la syndicaliste, c’est le projet du salaire minimal tel qu’il est proposé par le gouvernement : «Depuis lundi, nous avons un nouveau défi. Le gouvernement répond à une demande syndicale, mais ce qu’il propose n’est pas correct. Au lieu de donner plus de droits aux travailleurs, on les lui enlève.» Depuis 2009 (et la promulgation des nouvelles lois du travail), les travailleurs vivent des situations de précarité : «Le gouvernement a juste changé de visage. La politique est la même. Nous n’accepterons pas que la loi concernant le minimal wagesoit votée. S’il le faut, nous camperons devant le bureau du ministre du Travail.»

 

De la marche aux discours sur la place Taxi, la CTSP et les autres groupes syndicaux veulent rappeler le gouvernement Lepep à l’ordre, avec l’aide des travailleurs !

 

À Beau-Bassin : des luttes et des idées

 

Des hommes, des mots et des sons. La place Taxi de Beau-Bassin s’animera, comme chaque 1er mai, d’une ferveur citoyenne, ce dimanche de 10 heures à 18 heures. La journée de fête et de revendications se déroulera suivant une alternance de prises de parole et de moments musicaux, pour un concept différent des années précédentes. Cette mobilisation verra la participation de la CTSP, la Federation of Progressive Unions (FPU), la Fédération des travailleurs unis (FTU), la WLFAFA, la Federation of Hotels Taxi Association (FHTA), le Muvman Premier Mai et l’Observatoire de la démocratie, ainsi que les mouvements tels que CLAIM et FreeArt, et la plateforme Grup Zistiss Iniversel (GZI).

 

Les intervenants s’exprimeront évidemment sur les thèmes liés aux conditions de vie des travailleurs (un petit coup d’œil au texte À Rose-Hill : des pas de revendication pour en savoir plus). Néanmoins, cette année, une nouvelle thématique sera abordée. Siva Pareenamum, l’animateur du GZI, profitera de cette fête citoyenne pour faire part de la revendication de son mouvement : «Il fautlégaliserle gandiaà Maurice. C’est le seul moyen de faire face aux ravages de la drogue synthétique.»

 

Pour l’homme engagé, cette substance interdite n’est pas aussi dangereuse que l’alcool, la cigarette, certains médicaments et produits disponibles dans les supermarchés : «Il est temps que le gouvernement nous explique pourquoi il n’était pas au rassemblement des Nations unies sur la drogue ? » À la question de savoir comment son mouvement s’insère dans une rencontre pour les droits des travailleurs, il réplique : «Les syndicalistes ont de gros problèmes. Ils ne peuvent défendre leurs camarades qui sont licenciés parce qu’on découvre enn poulia gandiasur eux sur leur lieu de travail. C’est insensé !»

 

Si un vent de legalise itsoufflera sur la place Taxi, il y aura néanmoins des règles à respecter lors de ce rassemblement : «Pou ena zero tolerans pou bann dimoun ki fer kiksoz ilegal laba.»

 

À Port-Louis : message in a… meeting

 

- 10 heures, Champ de Mars.C’est l’heure et le lieu de rendez-vous pour la manifestation de la bande à Salim Muthy. De là, les personnes lésées du Super Cash Back Goldet de la Bramer Asset, les planteurs de Riche-Terre, les représentants de la Sale by Levy, les étudiants de l’EILHIM University, les «gradués-chômeurs» et des membres du groupe SOS Papa se rendront au Jardin de la Compagnie. Plusieurs intervenants, faisant partie des groupes précités, prendront ensuite la parole. «Il n’y aura pas de politiciens. C’estlepep ki pou koze. Ces personnes vivent des drames. Ils ont décidé de se réunir et de travailler ensemble. C’est pour cela que notre slogan est :enn premie warning», confie Salim Muthy.

 

Si, pour la fête des travailleurs, on s’interroge sur la participation de ceux qui subissent les conséquences de la chute de l’empire BAI, ce n’est pas le cas du travailleur social : «Ces gens-là ont travaillé pour mettre leur argent là-bas. C’est le fruit de leur dur labeur», explique-t-il. 

 

- 10 heures, kiosque de Plaine-Verte. C’est le Front commun des marchands ambulants qui régale. Le 1er mai tombe à pic pour ceux qui n’acceptent pas d’avoir été délogés des artères principales de la capitale. Ce rassemblement prendra fin aux alentours de 12h30. Plusieurs animateurs de la plateforme commune, mais aussi leurs avocats, Mes Danielle Selvon et Rama Valayden, s’exprimeront. Mais aussi «un ou deux religieux», explique Hydar Ryman, président de la Street Vendors Association et porte-parole du Front. Une présence qui a de quoi interroger… mais pas selon notre interlocuteur : «Nous avons fait nos revendications auprès du gouvernement. Néanmoins, tout ce que nous avons dit semble être tombé dans l’oreille d’un sourd. Du coup, nous avons fait appel à la société civile, aux travailleurs sociaux et aux religieux. Ils prêchent la morale et sont garants des valeurs humaines. Ils pourront passer un message en notre faveur.»

 

À Quatre-Bornes : des jeunes et des idées

 

Ils veulent un souffle nouveau sur le 1er mai. Nicolas Frichot (ancien partisan du PTr) et Kevin Keenoo, auteur et public speaker, veulent rassembler les jeunes, aujourd’hui, à la mairie de Quatre-Bornes, à partir de 9 heures. Ils souhaitent queces derniers dessinent les contours d’une île Maurice désirée. Leur message est accrocheur et appelle à la diversité des prises de parole (même si des orateurs spécifiques ont été sélectionnés) : «Prenez votre destin en main, dressez-vous, prenez la parole, dites ce que vous avez sur le cœur, dites ce que vous voulez pour votre pays, dites-le haut, dites-le fort, dites-le maintenant, n’ayez pas peur !»

 

L’objectif de cette rencontre est un appel à l’éveil des consciences. «Nous voulons inspirer les jeunes à ne pas être indifférents aux problèmes de notre société, qu’ils participent à des projets qui permettront de les résoudre. Qu’ils s’engagent en politique», explique Kevin Keenoo. 

 

Et les politiques dans tout ça…

 

À Vacoas. L’Alliance Lepep est le seul parti traditionnel qui ne manque pas son rendez-vous du 1er mai. Son rassemblement se tient à la Place Bazar, à Vacoas, à partir de 9h30. Les principaux orateurs seront sir Anerood Jugnauth, Pravind Jugnauth, Ivan Collendavelloo et Xavier-Luc Duval. Le président de ce meeting : Showkutally Soodhun. Le thème : Ansam nu pu resi.

 

À Riche-Terre, Saint-Jean et Ébène.Le MMMse balade faute de faire un meeting. Au programme des activités du 1er mai : un dépôt de gerbes à 8 heures (Riche-Terre) et à 8h15 (Saint-Jean), et une journée de réflexion à l’hôtel Hennessy Park,à Ébène, qui débutera à 9h30. Ces «réflexions» concerneront les propositions pour le nouveau document constitutionnel de ce parti.

 

À Port-Louis.Pour le PTr,pas de guerre des foules non plus, mais une cérémonie de dépôt de gerbes au Square Guy Rozemont.

 

À Pamplemousses et Curepipe. Le Muvman Travayis Militan (MTM)et son leader Vasant Bunwaree sont au Jardin de Pamplemousses pour quelques minutes, à partir de 8h30, pour un dépôt de gerbes au Samadhi de SSR. La suite du 1er mai se fera à la Full Day School (à côté du Stade Georges V), de 9h45 à midi.

 

À Curepipe.En face de la poste, pour être plus précis. C’est là que vous pourrez renouer avec les plaisirs de Dhanrajsingh Aubeeluck, le leader du Parti Malin,qui fait son come-back politique «pou lepep».

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