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12 septembre 2022 16:10
Bien souvent, on se laisse tellement submerger par le travail et les responsabilités du quotidien qu’on ne réalise pas que la vie peut s’arrêter à tout moment. Une leçon de vie que Karen Valydon a apprise de la manière la plus dure qui soit après le décès subit de son époux Krishen, 38 ans, le mardi 6 septembre. «Je nous voyais vieillir ensemble. L’idée de le perdre ne m’avait jamais traversé l’esprit avant. Nous avons tous été pris de court», lâche-t-elle, bouleversée. Ce jour-là, leur dernière conversation concernait le dîner du soir, avant qu’il ne quitte leur domicile à Forest-Side pour aller disputer un match de basketball au gymnase de Phoenix. «J’étais occupée avec le travail lorsqu’il est parti et je lui ai dit au revoir rapidement. Je n’aurais jamais imaginé qu’il s’agissait des dernières paroles que je lui adressais.»
Passionné de basketball depuis son plus jeune âge, Krishen Valydon, affectueusement appelé Valaye, faisait partie du Forest-Side SC depuis quelques mois. À 20 secondes de la fin de la rencontre opposant son équipe à Curepipe Starlight SC, son ancien club, il a perdu connaissance après un choc avec un joueur de l’équipe adverse et a fini par rendre l’âme, bien que ceux présents ont tout tenté pour lui donner les premiers soins en attendant l’arrivée du Samu. Une autopsie a attribué son décès à une insuffisance cardiaque.
Si au cours de ces derniers jours, elle a été grandement prise par ses démarches suite à la disparition soudaine de son époux, son âme soeur, Karen peine encore à réaliser le drame que traverse sa famille : «Je suis encore sous le choc. Je n’ai pas encore réalisé qu’il ne serait plus avec moi, que notre fille ne jouerait plus avec son papa. Nous ne sommes pas préparées à la vie sans lui.»
Karen se souvient, comme si c’était hier, de cette soirée où sa vie a basculé. «La personne au bout du fil m’a informée de la chute de mon époux au gymnase et m’a dit qu’ils étaient en route pour l’hôpital. Elle ne savait probablement pas comment m’annoncer une telle nouvelle. Sur le coup, j’ai pensé que Krishen avait eu le pied ou le bras cassé. C’était impensable pour moi d’imaginer le perdre, pas à cet âge.» Depuis qu’elle fait face à cette tragédie, Karen repense constamment à toutes leurs petites habitudes quotidiennes qui semblaient autrefois insignifiantes – comme prendre le thé en famille chaque matin – mais qu’elle aurait tellement souhaité pouvoir revivre aujourd’hui.
Mariés depuis presque cinq ans, Krishen et Karen Valydon se sont néanmoins connus alors qu’ils n’étaient que des adolescents. «Je fréquentais le collège Notre-Dame et lui, le collège Imperial. Nous nous voyions souvent mais n’avions jamais eu le courage de nous parler. C’est ensuite à travers nos amis communs que nous avons fait connaissance et échangé nos numéros.» Au fil de leurs conversations, dit-elle, tout s’est fait naturellement. «Malgré les années qui ont passé, il était toujours aussi démonstratif, attentionné et aux petits soins. Par moments, je me demandais même comment il faisait pour faire maintenir cette flamme. Aujourd’hui, je réalise que c’était mon âme soeur. Je réalise la chance que j’avais de l’avoir à mes côtés et l’impact qu’il avait dans ma vie. J’ai toujours eu du mal à faire confiance aux gens mais avec lui, c’était différent. Il était mon confident ; nous partagions tout ensemble.»
Intègre, consciencieux et dévoué, Krishen Valydon ne se donnait pas à fond uniquement dans le basketball, avance Karen, «mais aussi dans son rôle d’époux, de père, de fils et d’ami. Il prenait à coeur toutes ses responsabilités. Nous avons tous le coeur brisé». Même avec l’arrivée de leur fille Camille, il y a deux ans et demi, «il a continué à accomplir toutes ses tâches. C’est lui qui faisait les courses, qui s’occupait de tout ce qui manquait, sans qu’on ait à lui dire quoique ce soit». Parfois, reconnaît Karen, «j’ai pensé qu’il serait difficile pour lui de tout gérer. Je voulais qu’il freine avec le basketball mais je ne voulais pas non plus le priver de ce qu’il aimait. Je me disais que c’était sa manière à lui de se défouler. De toute façon, il aurait toujours trouvé une excuse pour poursuivre sa passion».
Anéantie, Karen avoue que rien n’arrive à combler un tel vide. Elle est d’autant plus chamboulée en voyant que leur fille, bien que très jeune, ressent aussi un changement drastique dans leur vie. «C’est lui qui nous réveillait tous les matins. En voyant la photo de son papa, elle a demandé “where’s daddy ?” et nous lui avons répondu qu’il dormait. Elle s’est ensuite dirigée vers la porte et a dit “where did you go ? I’m sorry”, comme si elle comprenait ce qui se passait.» Même si elle n’est pas en mesure d’exprimer son ressenti, explique Karen, «elle a le regard vide et semble parfois perdue dans ses pensées».
«Rien ne pourra combler l’absence d’un père dans la vie de sa fille. Krishen avait beaucoup de projets pour nous mais aussi pour elle. Il voulait lui transmettre ses valeurs, la rendre autonome et l’aider à se dépasser. De plus, nous avons toujours imaginé que son papa l’accompagnerait lorsqu’il y aurait des activités sportives à l’école», confie Karen. Malgré tout, la jeune femme a la ferme intention «d’être à la hauteur de ce qu’il aurait espéré pour nous».
Les funérailles de Krishen Valydon ont eu lieu le jeudi 8 septembre. Et ses proches, amis, connaissances et coéquipiers avaient fait le déplacement en grand nombre pour lui rendre un dernier hommage. Au coeur des discussions : le choc et la consternation de le voir partir si tôt, avec tant de projets inachevés. Les bons souvenirs partagés avec lui sont aussi évoqués afin de rendre cette perte subite et tragique moins douloureuse, l’espace d’un instant. Le basketteur était visiblement apprécié de tous mais un petit groupe de personnes retenait particulièrement l’attention ce jour-là : ses meilleurs amis, qu’il rencontrait régulièrement pour discuter, rigoler ou simplement partager un bon moment autour d’un verre. D’ailleurs, ils se faisaient appeler les Rhumains, lâchent-ils en souriant, même si le coeur n’y est pas.
Ses «frères de coeur», soit Fred, Ashley, Caillou, Hansley et Rodney, il les a rencontrés il y a de nombreuses années. Leur passion commune pour le basketball a rendu leurs liens encore plus solides au fil du temps. «La mort peut frapper à n’importe quel moment. Nous avons encore du mal à nous faire à l’idée qu’il nous a quittés», lâche l’un d’eux. Les anecdotes ne manquent pas lorsqu’ils parlent de cet homme qu’ils aimaient tant. «Valay était toujours en retard lorsque nous devions nous rencontrer mais nous ne pouvions jamais nous mettre en colère contre lui… Nous étions tellement proches. Nous fréquentions sa famille, il fréquentait la nôtre.»
Cette amitié fusionnelle, il la partageait aussi avec Pascal, un autre amoureux de ce sport. «Nous sommes amis depuis le collège, puis nous avons commencé à jouer au basket ensemble au Curepipe Starlight.» Ce qui les a davantage rapprochés, dit-il : «Mon épouse et lui travaillaient ensemble chez Accenture et sont aussi devenus de bons amis. Nounn kontign frekant nou kamarad ziska zordi.» La première chose qui lui vient en tête lorsqu’il parle de son ami, c’est «son sourire. Zame nounn trouv li ankoler. Li ti enn bon vivan. Li ti touzour la pou donn konsey kamarad».
Ayant perdu sa belle-mère en décembre dernier, Pascal raconte que «Valay et son épouse ont été très présents pour ma femme dans ces moments difficiles. Se enn mari pilie ki finn ale». La nouvelle de son décès a eu l’effet d’une bombe. «Kan nounn tann sa, dan nou leker, nou pa ti kapav aksepte ki enn zafer koumsa kapav arive. Nou ti pe dir ki linn sirman fer enn malez lor terrin, ki li bizin korek. Malheureusement, Dieu en a décidé autrement.»
La grande famille du basketball n’a pas manqué de se réunir pour faire ses adieux au basketteur. Vêtus du maillot de leur équipe, les joueurs du Forest-Side SC mais aussi ceux d’autres équipes, étaient là pour lui faire leurs adieux. Bryan, un membre de son équipe, l’a côtoyé pendant 12 ans. «C’est lui qui m’a appris les bases du basketball. Li enn mari koekipie, li ti touzour korek. Sekinn arive fer leker fermal.» C’est d’ailleurs sous ses yeux que le drame s’est produit. «Monn dir li “leve Val”. D’un instant à l’autre, tout a dégénéré. Nous n’avons rien pu faire ; il n’y avait aucune équipe de secours et nous avons dû lui attribuer les premiers soins comme nous le pouvions.»
Bryan poursuit, catégorique : «Si une équipe de premiers secours était présente, les choses se seraient probablement passées différemment. Nous ne disposions même pas d’une civière et avons dû le transporter sur une table. Nous avons alerté le SAMU mais ils ont mis beaucoup trop de temps à arriver sur place.» David, un autre de ses coéquipiers, oscille entre la joie de l’avoir côtoyé et la chagrin de l’avoir perdu : «Cela a toujours été un plaisir de s’entraîner avec lui. Nous nous connaissions depuis de nombreuses années. Nous étions adversaires mais ce n’est que depuis peu que nous formions partie de la même équipe. Il nous a apporté ses longues années d’expérience. Si nous disposions des ressources nécessaires ce jour-là, nous aurions pu le sauver ; nous n’aurions jamais dû nous réunir pour de telles raisons.»
La Team Manager de l’équipe, Stephanie Hon Pin, est également très affligée : «Je connais Valaye depuis que j’ai 12 ans, pas uniquement au niveau du club. Nous avons joué ensemble, nous avons traîné ensemble quand nous étions adolescents. Ce n’est pas seulement un ami que nous perdons mais un frère.» Elle le décrit comme «la personne la plus joviale que nous connaissions». Elle était également présente le jour de la tragédie : «Je fais partie des personnes lui ayant attribué les premiers soins. Nous avons tenté de le réanimer à trois reprises, de lui faire un massage cardiaque mais il n’y avait rien dans le gymnase pour nous aider à le garder en vie.»
Aujourd’hui, elle espère, comme les autres, que le nécessaire sera fait pour éviter d’autres drames de ce genre. «Nous espérons que notre rencontre avec les membres de la fédération apportera le résultat escompté. Nous avons eu un bon response du président en tout cas pour que les mesures soient prises afin qu’une telle chose ne se reproduise pas.» Une réunion en ce sens est d’ailleurs prévue entre les membres de cette équipe le mardi 13 septembre. Dans l’espoir que la mort de Krishen n’aura pas été en vain…
Le constat est accablant. C’est seulement dans les grands rendez-vous sportifs à Maurice qu’on voit la présence d’un personnel soignant et d’une ambulance de service. Pour les autres compétitions, les premiers soins en cas de blessure sur les terrains se résument parfois au fameux «spray ble» laissé entre les mains de la première personne disponible. Et, en cas de blessures plus graves, on appelle le Samu.
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer cette situation ; il y a le coût (comme révélé par Hedley Han plus loin) mais c’est aussi une question pratique, voire de ressources. Selon plusieurs dirigeants sportifs, la location d’une ambulance avec son personnel soignant pour une journée de compétition peut tourner autour de Rs 25 000 à Rs 50 000, dépendant des opérateurs. Et bien souvent, ce sont ceux du privé, dont certains possèdent entre trois et six ambulances, qui sont sollicités.
Le problème se pose aussi dans la pratique s’il y a un week-end de compétitions chargé à travers le pays. «C’est pratiquement impossible d’avoir une ambulance en stand-by sur tous les sites de compétition s’il y a des activités sportives à travers l'île. Cependant, s’il y a une bonne planification et synergie entre les fédérations sportives, on peut trouver une formule pour mutualiser les services de secours, en mettant en stand-by une ou deux ambulances dans un district où plusieurs compétitions ont lieu le même jour», estime un membre d’une équipe de soignants.
Ce dernier avance qu’une campagne de sensibilisation doit aussi être effectuée par les fédérations et les organisateurs d’événements sportifs. «Est-ce que ce sportif avait une prédisposition cardiaque susceptible de lui faire perdre la vie subitement ? Les athlètes (que ce soit ceux de haut niveau ou les coureurs du dimanche) devraient avoir un suivi médical correct. N'empêche qu'il faudrait prévoir une équipe de premiers secours sur les lieux des compétitions avec un défibrillateur, comme préconisé par les fédérations internationales.»
Notre interlocuteur propose quelques solutions : «Les leçons doivent être tirées des événements tragiques qui ont eu lieu dans le monde sportif. On a besoin d'équipes de first-aiders. Et ça coûte cher. Alors, formons les joueurs et les dirigeants au first-aid. Il faut aussi connaître l'état de santé des sportifs. Des incidents identiques, il y en a eu et il y en aura d'autres dans différentes disciplines. C'aurait été bien si des enquêtes étaient faites correctement et de manière exhaustive, non pas dans le but de trouver des coupables et de les punir, mais dans le but de comprendre ce qui s'est passé afin de prendre des mesures correctives. Ces enquêtes devraient se faire en comité interministériel et pluridisciplinaire comprenant la santé, les sports, la police, le judiciaire et les fédérations.»
Après la mort, la tisane. Les circonstances autour de la disparition tragique de Krishen Valydon interpellent. L’absence d’un personnel soignant au gymnase de Phoenix dans la soirée du mardi 6 septembre ne laisse personne indifférent car un incident similaire aurait pu se produire sur n'importe quel site de compétition. À la suite de ce drame, le ministère de l’Autonomisation de la jeunesse, des sports et des loisirs (MAJSL) et la FMBB se sont rencontrés le jeudi 8 septembre pour dégager une stratégie visant à éviter uune nouvelle tragédie. Il y avait le ministre Stéphan Toussaint, Hedley Han, président de la FMBB, des représentants de sa fédération et des officiels du ministère.
À la suite de discussions, il a été convenu qu’il y aura d’abord des examens physiques et médicaux pour s’assurer que tous les basketteurs soient en excellente condition. «Tous les joueurs de la Super League, garçons et filles, devront effectuer un screening physique et médical pour un constat de leur état de santé. Ces examens seront effectués à travers la Sport Medical Unit (SMU). En cas de nécessité, il y aura d'autres tests. La fédération devra finaliser les dates de ces examens. Nous allons aussi démarrer une formation de first-aider extensif. Il est important que les gens présents sur place aient une notion de secouristes pour pouvoir intervenir en cas de besoin. La fédération va inviter le coach et un joueur de chaque équipe à cette formation qui sera suivie d’une évaluation. Cette mesure sera par la suite étendue à d’autres disciplines sportives», a déclaré Stéphan Toussaint.
Un suivi psychologique a également été proposé aux joueurs des deux équipes impliquées dans cette rencontre, Forest Side et Curepipe Starlight, ainsi qu’aux arbitres. Le but étant de permettre à ceux présents lors de ce drame de surmonter le traumatisme.
Après la réunion, Hedley Han a annoncé la suspension de la Super League de basketball afin de pouvoir mettre en place les mesures discutées. Ce n’est qu’une fois que toutes ces dispositions auront été prises que les compétitions de basketball reprendront.
L’absence de personnel soignant mardi soir au gymnase de Phoenix a surpris plus d’un et a placé la fédération concernée sous le feu des critiques. Comment une compétition sportive peut-elle avoir lieu sans la présence d’un médecin ou d’un service de premiers soins ? Ce sujet a grandement fait débat durant la semaine et ne concerne pas seulement le match entre Forest-Side et Curepipe Starlight mais la compétition dans son intégralité. Hedley Han, président de la Fédération mauricienne de basketball (FMBB), concède que cette situation n’est pas nouvelle. Elle est due, explique-t-il, au manque de moyens financiers afin d'assurer les services d’un médecin pour toute la durée des compétitions. Avec un service gratuit auparavant, qui est aujourd’hui devenu payant, et les restrictions et coupures budgétaires, les instances sportives se retrouvent limitées dans leurs manœuvres.
«Je tiens à présenter mes sympathies à la famille du défunt. Cette disparition attriste énormément la famille du basketball. Ce qui s’est produit mardi soir en championnat est fort regrettable. Cela peut arriver en match comme à l’entraînement et pourtant, ni la fédération ni les clubs n’ont les moyens de s’offrir les services d’un médecin. Pour les play-offs et les finales, la FMBB fait appel à un physio mais nous ne pouvons faire plus car le budget dont nous disposons ne nous permet pas d’assurer les services d’un secouriste. Même les équipes ne peuvent s’offrir les services d’un physio. Selon les statuts de la fédération internationale, elles doivent être accompagnées d’un physio, pourtant, sur la liste des effectifs, il n’y en a pas. Nous ne pouvons pas non plus empêcher les clubs de participer à la compétition», souligne le dirigeant mauricien. Il avance qu’avant de délivrer des licences, la fédération exige un certificat médical de chaque joueur. Il ajoute aussi que la FMBB dispose d’une couverture d’assurance en cas de blessures et de décès. Quoi qu’il en soit, cet incident démontre qu’il existe des failles dans le système organisationnel de la FMBB et peut-être même dans d’autres disciplines.
À chaque incident dans le domaine, les mêmes questions reviennent sur le tapis. Nos athlètes ont-ils une couverture d’assurance ? Ont-ils l’assistance nécessaire en cas de blessures ? Et sont-ils accompagnés durant leur convalescence ? Si ces aspects sont généralement pris en considération, ce n’est pas forcément le cas concernant l’obligation d’avoir des soignants lors des compétitions et des entraînements. Toutefois, les diverses fédérations sont tenues de respecter les règlements de leurs fédérations mères en matière de soin d’urgence.
Selon le Sports Act de 2016, il est stipulé, dans la partie 3, section 6 (1d), ayant trait aux Fédérations sportives nationales, que les athlètes doivent avoir une couverture d’assurance. «A National Sports Federation shall, in the discharge of its functions and exercise of its powers arrange for insurance cover against accidents for its licensees and officials during competitions and for athletes undergoing training with its national squad.»
Les instances qui ne respectent pas ces règlements se verront privées d’assistance du ministère de l’Autonomisation de la jeunesse, des sports et des loisirs (MAJSL), comme mentionné dans la section 10, section 4b - Assistance to National Sports Federations : «No assistance shall be provided to a National Sports Federation where it fails to produce an insurance policy certificate covering its licensees.»
Ceux que nous avons sollicités sont tous unanimes : leurs licenciés ont une couverture d’assurance. «Tous nos athlètes ont une couverture d’assurance pour les compétitions que nous organisons et les entraînements qui ont lieu sous l’égide de la fédération. C’est une mesure que nous avons prise depuis plusieurs années, sans compter les dispositifs médicaux et de sécurité que nous devons mettre en place le jour des événements et la présentation d’un certificat médical pour pouvoir prendre part aux compétitions. Par contre, pour les déplacements à l’étranger, nous contractons une assurance de voyage et l’organisateur de l’événement souscrit à une assurance pour les participants», explique Alain St Louis, président de la Fédération mauricienne de triathlon (FMTri).
En handball, discipline collective où le contact physique est omniprésent, Ludovic Carré abonde dans le même sens. «C’est une obligation d’avoir une couverture d’assurance pour tous nos licenciés, il y a même un montant qui est attribué par le ministère dans notre budget. Sinon, nous n’aurons pas les autorisations nécessaires pour tenir nos compétitions. Par contre, c’est compliqué pour plusieurs disciplines de s’offrir les services d’un soigneur en permanence car cela implique des frais supplémentaires», soutient le président de la Fédération mauricienne de handball.
Du côté de l’athlétisme, Paramasiven Samynaden nous explique que tous les licenciés – athlètes, officiels et entraîneurs – sont couverts par une police d’assurance en cas de blessure à l’entraînement et en compétition. «Des dispositions ont été prises depuis très longtemps et nous effectuons aussi des tests médicaux pour nous assurer que nos athlètes sont en excellente condition. D’ailleurs, en cas de doute, nous sollicitons la Sports Medical Unit et si des examens plus approfondis sont nécessaires, ils sont dirigés vers les institutions médicales du pays», avance le président de l’Association mauricienne d’athlétisme.
L’AMA exige régulièrement une attestation médicale de ses athlètes de plus de 35 ans pour s'assurer qu’ils sont en bonne disposition physique. «Nous avons également des secouristes en permanence sur le terrain et nous faisons appel aux associations de first-aiders durant les compétitions. Lors de notre dernier cross-country, nos secouristes étaient équipés de défibrillateurs et de bouteilles de gaz. Et parmi nos projets, nous avons déjà prévu de former nos entraîneurs nationaux et régionaux en first-aid», souligne Paramasiven Samynaden.
À la question de savoir si nos sportifs ont une formation de secouriste, la réponse est négative. Les instances sportives ne dispensent pas de cours de first-aid pour les athlètes.
Textes : Elodie Dalloo, Qadeer Hoybun et Rehade Jhuboo
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