Une élection… en étapes

DISSOLUTION DU PARLEMENT. Le 6 novembre. Pravind Jugnauth prend tout le monde un peu de court. C’est un dimanche. Le Parlement est dissous, la course aux législatives est lancée, le pays est sous la responsabilité d’un gouvernement de transition ; un caretaker government. 

WRIT OF ELECTIONS. Son émission peut avoir lieu jusqu’à 60 jours après la dissolution du Parlement ; un document pour signifier en écrit la décision du gouvernement et pour signaler la date du Nomination Day et des élections. Néanmoins, pour ces législatives-là, le Writ of Elections a été émis par le président de la République par intérim le dimanche 6 octobre aux alentours de 22 heures.

INSCRIPTION DES PARTIS. Cette étape importante a eu lieu cette semaine à la Commission électorale. Les partis et les alliances se sont enregistrés afin de pouvoir participer au scrutin.

PRÉSENTATION DES CANDIDATS. Un point de presse ? Un communiqué ? De réunion en réunion ? Chaque parti et alliance fera comme il l’entend pour cette étape importante de la campagne.

DÉVOILEMENT DES PROGRAMMES. À quel moment de la campagne cette communication aura-t-elle lieu ? Pour l’instant, difficile de le dire. Reste que c’est un moment essentiel car il s’agit de la présentation d’un document permettant de connaître la direction, les idéologies de chaque alliance ou parti. Néanmoins, ce document n’a pas force de loi. Et ceux qui sont élus ne sont tenus que moralement de mettre en pratique toutes les promesses.

NOMINATION DAY.  Le Premier ministre a un minimum de 15 jours et un maximum de 30 jours, après l’annonce de la dissolution, pour organiser le dépôt de candidatures des candidats. Le Nomination Day aura lieu le 22 octobre dans les différentes circonscriptions de l’île. Les candidats inscrits ont un délai de quelques jours pour se rétracter.

LE SCRUTIN. Le jeudi 7 novembre sera jour férié. Une décision prise par le gouvernement de transition en fin de semaine.  Les Mauriciens se rendront dans leur centre de vote et devront choisir trois candidats de leur choix. Les bulletins de vote sont imprimés par le Government Printing Office et mis sous scellés et sous surveillance policière jusqu’au jour des élections.

Les horaires pour voter : de 7 heures à 18 heures pour Maurice, de 6 heures à 17 heures pour Rodrigues et de 6 heures à 10 heures pour Agalega.

Pour plus d’informations : http://electoral.govmu.org/.

LE JOUR DU DÉCOMPTE. Vendredi 8 novembre  : konze pa konze ? Ce qui est sûr, c’est qu’à la fermeture des centres de vote, les urnes sont scellées et envoyées dans les Counting Stations. Le décompte débute aux alentours de 8 heures sous la supervision des agents des candidats. Puis vient l’annonce des résultats, le même jour ou le jour suivant.

En attendant les élections, comment se passe la gestion du pays ?

Le capitaine a-t-il quitté le navire ? À force de ramer de circonscription en circonscription le temps d’une campagne express, le pays se dirige-t-il vers un iceberg ? Le réchauffement climatique et la crise du climat ne permettent pas un remake de Titanic. Néanmoins, la question se pose : depuis la dissolution du Parlement, qui s’occupe du pays ?

L’observateur Jocelyn Chan Low répond : «C’est un caretaker government qui se charge de tout. Il ne peut pas prendre de grandes décisions. Tout est en attente, les PPS ne sont plus en fonction, entre autres. Mais il se doit de gérer des situations telles qu’un cyclone et tout simplement, le quotidien.» Pas balie, fer vesel ek al travay ? S’il s’agit là de votre quotidien, ce n’est pas tout à fait le même pour le caretaker government : «Il y a les sujets suivants : la sécurité interne, le law and order, entre autres, qui font partie des affaires courantes qu’on ne peut pas laisser le temps d’une campagne.»

Les dossiers et les projets en cours, dont les fonds ont été déjà alloués, peuvent continuer leur route. Mais ce gouvernement de transition n’a pas le droit, «selon la Constitution», de mettre en chantier de nouveaux projets, de prendre des décisions importantes ou encore de lancer un recrutement : «Ce serait perçu comme un bribe.»