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Par Cloé L'Aimable
22 octobre 2025 10:07
Plus il est détecté tôt, mieux il se soigne. Le dépistage permet d’identifier une anomalie ou un cancer avant même l’apparition de symptômes. Souvent silencieux, le cancer du sein peut bouleverser une vie, un quotidien, une perception de soi. Pourtant, avec les bonnes informations et un dépistage précoce, il est possible d’éviter le pire. C’est ce que nous expliquent trois professionnels de l’Aegle Cancer Hospital, le Dr Feilah Jeenathally, médecin généraliste, le Dr Goutham Gandham, médecin oncologue médical, et le Dr Kimcurran, médecin oncologue radiothérapie. Zoom…
Le cancer est la troisième cause de décès à Maurice, avec 2 841 nouveaux cas enregistrés annuellement. La prévalence à cinq ans (8 005 cas) est faible, révélant un taux de mortalité élevé et de faibles chances de survie. On estime que trois Mauriciens décèdent quotidiennement à cause d’un diagnostic tardif. C’est pourquoi, le dépistage du cancer du sein (et des autres types de cancer) joue un rôle essentiel dans la lutte contre cette maladie. Il permet non seulement de détecter plus tôt les lésions cancéreuses, mais aussi d’augmenter considérablement les chances de guérison.
«Le dépistage du cancer du sein permet une détection à des stades très précoces de la maladie. Plus le stade du cancer est faible, meilleurs seront le pronostic et l’issue du traitement, ce qui augmente significativement les chances de guérison complète», avance le Dr Kimcurran. Sensibiliser la population à l’importance du dépistage est donc primordial, car beaucoup de femmes hésitent encore à franchir le pas, souvent par peur, par manque d’information ou parce qu’elles ne présentent aucun symptôme. «Le dépistage peut commencer dès l’âge de 40 ans, ou même à partir de 30 ans s’il existe des antécédents familiaux», précise le Dr Feilah Jeenathally
Notre mode de vie a complètement changé, et nous sommes aujourd’hui plus susceptibles d’être exposés à des facteurs de risque pouvant mener au développement d’un cancer du sein. Un manque d’exercice physique, une alimentation déséquilibrée et un mode de vie sédentaire figurent parmi les principales causes qui peuvent aggraver la maladie. Le Dr Goutham Gandham, oncologue au Aegle Cancer Hospital, souligne que ces habitudes modernes influencent directement la santé cellulaire et hormonale : «Nous constatons une augmentation du nombre de cas ces dernières années. Le cancer du sein ne touche plus seulement les femmes âgées ; il peut également apparaître chez les jeunes adultes.»
En effet, les chiffres observés à la clinique sont parlants : le plus jeune cas diagnostiqué concernait une patiente âgée de seulement de 17 ans. Une réalité alarmante qui démontre que le dépistage et la prévention doivent commencer bien plus tôt qu’on ne le pense.
Mais une fois que le diagnostic est posé, la clinique dispose des ressources nécessaires pour accompagner et traiter ses patients dans les meilleures conditions. À noter que l’Aegle Cancer Hospital est le premier hôpital spécialisé en oncologie complète à l’île Maurice. L’établissement s’est doté des toutes dernières technologies de pointe, approuvées par la FDA américaine, afin d’offrir à chaque patient des soins personnalisés et efficaces. «Pour certains patients ayant des antécédents familiaux liés au cancer, nous recommandons de réaliser un PET CT Scan, une de nos machines révolutionnaires permettant de détecter les cellules cancéreuses avec une grande précision», confie le Dr Feilah Jeenathally. Cet examen avancé permet non seulement de localiser les cellules suspectes, mais aussi d’évaluer l’efficacité des traitements, garantissant ainsi un suivi médical de haute qualité.
D’autre part, en ce qui concerne la radiographie, le Dr Kimcurran explique que le traitement du cancer du sein est une approche multidisciplinaire et nécessite un traitement personnalisé. «De nombreux patients ont recours à la radiothérapie au cours de leur parcours, en fonction de leurs détails cliniques et pathologiques. La radiothérapie améliore le taux de survie en éliminant les micro-métastases potentielles qui pourraient être présentes à la fois dans le lit tumoral (la zone où se trouvait la tumeur) et dans les ganglions lymphatiques régionaux. Elle cible la paroi thoracique ou le sein après une chirurgie conservatrice. En plus de la zone primaire ciblée, les ganglions lymphatiques régionaux sont également irradiés pour prévenir toute récidive ou métastase éventuelle dans cette zone.»
Au Aegle Cancer Hospital le suivi ne s’arrête pas une fois les traitements terminés. Les professionnels de santé assurent un accompagnement régulier des patients pendant cinq ans après la fin des soins. Ce suivi post-traitement est essentiel, notamment dans le cadre du cancer du sein, afin de détecter tout éventuelle récidive le plus tôt possible. «Après la phase active du traitement, nous continuons à suivre nos patientes de près. Elles effectuent des bilans de contrôle réguliers, comprenant souvent un check-up complet et, dans certains cas, un nouveau PET CT Scan pour s’assurer qu’aucune cellule cancéreuse n’est réapparue», explique le Dr Feilah Jeenathally.
Toutefois, il est important de rester attentif aux symptômes et d’encourager ses proches à effectuer un dépistage régulier. S’informer, c’est aussi informer sa famille sur le cancer du sein et sur les bons réflexes à adopter. La prévention commence souvent par de simples gestes du quotidien et une meilleure connaissance de son corps. «Nous encourageons les gens à pratiquer régulièrement des exercices d’autopalpation. Il faut être attentif à tout changement inhabituel au niveau de la poitrine. Si vous ressentez une grosseur, une douleur persistante ou remarquez une modification de la peau, il est essentiel de consulter un médecin et de réaliser un test de dépistage», conseille le Dr Feilah Jeenathally.
Le Dr Goutham Gandham insiste également sur la nécessité de sensibiliser la population, surtout les jeunes, à l’importance du dépistage. «Nous devons assurer un bon conseil génétique afin de pouvoir effectuer un dépistage approprié. C’est d’ailleurs ce que nous faisons ici, au Aegle Cancer Hospital.» Selon le médecin en oncologie, chaque stade du cancer peut être pris en charge avec les traitements adaptés, à condition qu’il soit détecté à temps. «Qu’il s’agisse d’une mammographie, d’une radiothérapie ou d’autres formes de traitement, tout dépend du diagnostic et du suivi médical régulier.»
Le Dr Goutham Gandham souligne également que le dépistage ne concerne pas uniquement les femmes, mais aussi les hommes. «Il y a déjà eu un cas de cancer du sein chez un homme ici, au Aegle Cancer Hospital. C’est pourquoi il est essentiel de briser les tabous et d’encourager tout le monde hommes comme femmes à se faire dépister.»
En outre, en ce mois d’Octobre rose, les trois professionnels tiennent à rappeler que cette période est avant tout dédiée à la sensibilisation au cancer du sein. Et le message le plus important reste : la prévention est toujours préférable à la guérison. «Consultez votre médecin ou votre oncologue, faites-vous examiner et testez-vous régulièrement. Si un diagnostic est posé, un traitement rapide permet d’améliorer considérablement le pronostic. Ne reportez pas cette démarche essentielle pour votre santé», conclut le Dr Kimcurran.
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