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Alain Jeannot : l’écriture, l’Histoire et notre futur

26 janvier 2025

Il parle souvent du passé. Mais la plupart du temps, c’est pour mieux appréhender le futur. En tout cas, l’incontournable Alain Jeannot, que l’on connaît comme étant un passionné d’Histoire (avec des documentaires sur les évêques de l’île, sur Marie-Reine de la Paix, sur la cathédrale St-Louis, ses écrits sur les vitraux des églises, entre tellement d’autres) ou encore comme l'ancien président du National Road Safety Council et le président de Prévention Routière Avant Tout (PRAT), a lancé son nouveau livre, le jeudi 23 janvier, à l’Institut Cardinal Jean Margéot. Racines et Perspectives est un recueil de nombreuses chroniques qu'il a animées dans le passé, dans Dimanche Culture sur Radio One, l’émission-télé Letan Lontan ainsi que dans les journaux et sur les réseaux sociaux. Alain Jeannot brasse large, parle, par exemple, du naufrage du St-Géran, du parcours de Rémy Ollier, du Père Laval, de sujets plus récents aussi, comme l'accident de Beaux-Songes et le film Ni chaînes, ni maîtres. Ce qui ne l’empêche pas de tirer, bien souvent, des parallèles avec tout ce qui se passe dans la société d’aujourd’hui. Détails de la part du monsieur.

**Parlez-nous d’abord du déclic qui a suscité votre passion pour l’Histoire… **

J’ai été influencé par mes profs du St-Esprit, particulièrement Paul Randabel qui enseignait la littérature. Je me souviens qu'avant d’aborder le texte Andromaque, il avait fait plusieurs exposés sur la Grèce antique. Nous commencions à être un peu agacés parce que nous pensions que c’était en dehors du syllabus. Puis quand, jeune personnel naviguant, je me suis retrouvé à Rome dans un amphithéâtre, j’ai compris la philosophie de Paul, qui voulait avant tout faire de nous des hommes avertis, des hommes cultivés. Les voyages ont contribué énormément à cet intérêt pour l’Histoire, surtout locale, car plus je voyageais plus j’aimais davantage mon pays.

Parlez-nous de l’idée de rassembler vos chroniques…

Ces chroniques ont été, pour la plupart, inspirées de celles que j’ai animées dans le programme télévisuel Letan Lontan et dans Dimanche Culture sur Radio One. Elles ont nécessité beaucoup de recherches. Or, nous savons bien que les écrits restent, au contraire de la parole et de l’image passagère, sans pour autant sous-estimer la puissance de l’audiovisuel. Coucher ces histoires sur papier est une manière de contribuer à renforcer leur visibilité dans le temps. Il est dommage que la mémoire des événements et les personnalités fondateurs de notre belle île aient tendance à sombrer sous le poids d’autres préoccupations ou divertissements moins enrichissants.

Quel a été le fil conducteur dans le choix de vos chroniques ?

Le fil conducteur, c’est le pays. C’est l’île Maurice. D’ailleurs, la série de chroniques commence avec l’histoire du premier Mauricien. La démarche est de susciter encore plus de patriotisme, de fierté d’appartenir à un pays qui a produit de grands hommes ou qui a été adopté par des personnalités remarquables. Revenant au premier Mauricien, je pense que nous sommes le seul pays au monde à connaître le nom de la première personne qui y a pris naissance et l’endroit exact où il est inhumé ! Ce premier Mauricien, c’est Simon Van Der Stel, la première naissance enregistrée à Maurice. Il a vécu six ans ici et il est enterré à l’intérieur du Groote Kerk à Cape Town. Il était le premier gouverneur de la colonie du Cap.

Vous faites tout le temps un parallèle entre le passé, le présent et le futur…

Nous avons tous la capacité extraordinaire de voyager dans le temps et maintenant, nous disposons aussi des facilités pour le faire. Par exemple, la démocratisation de l’éducation. Pourquoi ne pas en profiter pour mieux bâtir l’avenir et apprécier, à sa juste valeur, le présent sans se lamenter sur le passé. Mais attention, cautériser les plaies du passé est central à notre progrès et apprendre de l’Histoire est déterminant. Pour répondre à votre question plus concrètement, je dirais que cette prise de conscience est plutôt naturelle chez moi. C'est peut-être aussi un produit de ma carrière qui a fait de moi un globe-trotteur.

D’autres projets après ce livre ?

Bien sûr ! Si Dieu le veut. On verra bien. Le choix est si vaste qu’il m’est difficile de m’arrêter à quelque chose là tout de suite. C’est dire combien l’île Maurice a un riche patrimoine !

Racines et Perspectives est en vente dans les librairies à Rs 350.

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