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Taxes douanières imposées par Trump

Amar Deerpalsing : «À Maurice, une incertitude et une frayeur se sont installées»

5 avril 2025

C’est considéré comme un séisme économique. Le président Donald Trump a annoncé, le 2 avril, que les États-Unis imposeront des droits de douane individualisés par pays, avec un plancher à 10 %.

Le président américain a mis le feu au commerce international en annonçant, le mercredi 2 avril, l’application de taxes douanières sans précédent envers les pays du monde entier. Les pays étrangers subiront des droits de douane de 10 % au minimum. Et, depuis, le monde des affaires s'affole et les réactions pleuvent...

Une onde de choc ébranle le monde des affaires. Une secousse économique qui sème le trouble et enflamme les bourses mondiales. Depuis quelques jours, le commerce international tremble, car une guerre commerciale a été déclarée. Cela depuis que le président américain Donald Trump a annoncé, le mercredi 2 avril, la signature d’un décret imposant des «droits de douane réciproques» dans le monde entier. Ainsi, tous les produits importés aux États-Unis seront taxés à hauteur de 10 % au minimum. Dans son discours, Donald Trump, mettant en avant ce qu’il appelle le «jour de la libération», a présenté le plan tarifaire le plus ambitieux à ce jour. Fera-t-il marche arrière sous la pression par rapport à cette annonce qui fait débat ? Connu pour ses volte-face, le président américain restait, à ce samedi 5 avril, ferme sur sa décision.

Dans un article paru sur le site de la BBC, il est dit que Maurice se trouve parmi les dix pays ayant les nouveaux tarifs douaniers les plus élevés imposés par les États-Unis. Ainsi, notre île se trouve à la 10e place, frappée d'une taxe de 40 % sur les exportations vers les États-Unis. Depuis cette annonce qui affole le commerce international, la plupart des pays ont dénoncé ces droits de douane additionnels imposés par le président américain et la riposte se prépare. Qu’en est-il pour notre pays ?

Sollicité pour une réaction sur ce sujet d’actualité, Amar Deerpalsing, président de la Fédération des petites et moyennes entreprises, nous fait part, dit-il, de son interprétation de la situation.* «Maurice a un accord qui arrivera à expiration en septembre. Il s’agit de l*’African Growth and Opportunity Act (AGOA). Selon cette loi américaine, nos produits iront toujours vers la destination américaine sans quota et sans droit de douane, mais cet accord ne couvre pas tous les produits importés. C’est un accord bien spécifique avec des produits bien spécifiques. Il arrive à expiration en septembre et nous sommes très sceptiques quant à la possibilité qu’il soit renouvelé, par rapport à l'imposition, à tous les pays du monde, des nouveaux tarifs sur les produits importés en Amérique.»

Et qu'est-ce que cela veut dire concrètement ? «Les produits qui entreront en Amérique après le mois de septembre seront naturellement frappés d’un droit de douane. Les produits mauriciens à destination de l’Amérique seront taxés et coûteront plus chers aux Américains. Ce qui fait qu’il y a une incertitude par rapport à l’imposition des droits de douane. Bien sûr, notre île n’est pas le seul pays concerné, mais elle fait partie des pays les plus taxés pour les produits à destination des États-Unis. On sait qu’à peu près 10% de notre exportation vont vers l’Amérique, mais cette taxation de 40% est-elle imposée sur tous les produits ou y a-t-il des variations ou des exemptions ? Parce qu’on sait que même chez nous, on a des droits de douane sur certains produits et pas sur d’autres. À Maurice il y a une incertitude, une certaine ambiguïté, de même qu’une frayeur qui se sont installées», nous explique Amar Deerpalsing qui suivra les développements dans les jours à venir.

«C’est assez compliqué pour le moment, jusqu’à ce qu’on voie beaucoup plus clair concernant cette mesure. Le Premier ministre a dit qu’il trouvera un moyen pour discuter avec l’administration de Trump, ou avec le président Trump lui-même, pour que Maurice puisse trouver une solution de soulagement par rapport à cette imposition de droit de douane. Mais là aussi, on est dans l’expectative. On ne sait pas trop ce qui va arriver. Mais, en attendant, l’imposition est réelle. Dans le contexte économique actuel du pays, cette mesure inquiète des opérateurs, surtout qu’il n’y a pas de clarté dans ce qui a été annoncé.»

À suivre donc...

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