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Artistes : quand l’espoir est permis…

Des musiciens et chanteurs comme Jasmine Toulouse, Bruno Raya , le comédien et metteur en scène Gaston Valayden, l'organisateur de concerts Jimmy Veerapen et Joëlle Coret, veulent un renouveau.

Avec le nouveau gouvernement tout récemment mis en place, les artistes et les organisateurs d’événements nourrissent l’espoir de meilleurs lendemains. Et en attendant que de nouvelles choses soient mises en œuvre, plusieurs se confient…

On attend un peu. On attend aussi des dénouements positifs. Bref, le monde artistique retient plus ou moins son souffle en ce moment en attendant un futur beaucoup plus lumineux, surtout après une période un peu trop ponctuée par des annulations de concerts, et plusieurs autres remous ici et là. Du côté du ministère des Arts et de la culture – porté par le ministre Mahen Goondeea et la junior minister Véronique Leu-Govind –, on semble être bien conscients du travail à abattre. La junior minister nous dira que «tout d’abord, nous devons bien maîtriser tous les dossiers. Ceci fait, nous allons ensuite attendre qu’il y ait le nouveau Conseil des ministres pour ensuite organiser une rencontre, comme une assise avec les artistes, où nous allons discuter de tout ce qu’il y a à faire dans ce secteur, en prenant aussi en compte qu’il y a tout autant la musique que le théâtre, le cinéma, la littérature, les arts plastiques, etc…»

 

Entretemps, on espère pas mal. Bruno Raya des OSB, et bien sûr organisateur d’innombrables éditions de Reggae Donn Sa, est des plus positifs : «On voit bien qu’il y a un vent de changement. Déjà avec ce beau concert organisé tout récemment au Plaza. J’ai aussi vu qu’en début de décembre, on annonce aussi un grand festival au stade de Bambous. Donc, il y a une nouvelle dynamique qui semble se créer. La balle est dans le camp du ministère qui, je l’espère, va continuer sur cette dynamique et va aussi traiter tous ces autres dossiers, comme la Mauritius Society of Authors et le statut de l’artiste.» 

 

Joëlle Coret, présidente du syndicat de l’Union des artistes, espère aussi : «Il y a eu beaucoup de revendications et de colère tout récemment dans ce secteur et qu’importe de quel groupement artistique on peut être, nous sommes tous sur le même bateau, et j’espère que les solutions se trouveront ensemble, avec le soutien du ministère. Et mis à part une organisation de spectacles plus aisée, il y a beaucoup d’autres problèmes de fond qu’il faudra traiter, comme la situation à la Mauritius Society of Authors, la Status of the Artist Act à revoir et les lieux-mêmes où les artistes pourront faire parler leur art…» 

 

Même son de cloche du côté de Jasmine Toulouse, chanteuse incontournable et aussi membre du Mouvement militant mauricien : «Il faudra aller au fond des choses, trouver ce qui ne fonctionne pas et trouver les solutions qu’il faut. Et venir avec des idées nouvelles et concrètes dans l’intérêt de tous. Il faudrait aussi sécuriser le statut de l’artiste à Maurice, ce qui devait se faire avec la Status of the Artist Act qui, finalement, n’a pas convaincu le milieu.»  

 

Jimmy Veerapen, producteur et aussi organisateur de concerts, dira : «Il ne suffira pas de dire qu’on va faire un nouvel endroit où les artistes peuvent se produire. Car les lieux existent déjà pour des productions artistiques, comme les pièces de théâtre et les concerts. Il y a le Plaza, le théâtre de Port-Louis, le théâtre Serge Constantin, qui ont tous besoin d’une belle rénovation. Et si c’est trop coûteux, je suis sûr qu’il y a des endroits qui peuvent être convertis pour des spectacles de petite envergure, avec même des projections, des concours artistiques, etc… Je plaide aussi pour une sorte de licence pour les organisateurs de concerts, ce qui faciliterait encore plus les démarches, et empêcherait ceux qui font des concerts où il y a beaucoup d’amateurisme dans l’organisation et dans la pratique le jour même de leurs événements, ce qui pénalise par la suite des organisateurs plus expérimentés.»  

 

L’homme des planches Gaston Valayden, vétéran du théâtre en tant que comédien et metteur en scène, attend aussi de pied ferme ce qui va se faire dans son univers de prédilection et l’art en général : «J’attends vraiment des policies très claires sur le théâtre, le cinéma, avec des National Art Funds qui garantiraient des projets artistiques chaque année pour une équipe et non chaque deux ans comme en ce moment. J’attends aussi  des efforts pour rénover des lieux fermés depuis longtemps, comme le bijou qu’est le théâtre du Plaza, ce qui redonnerait une belle vie culturelle dans les villes. Et pourquoi ne pas aussi créer des lieux artistiques dans des villages, ce qui serait bien autant pour les villageois que pour ceux qui proposent des spectacles ?»