Vous nous proposez à nouveau un récit autour des Juifs et des Allemands détenus à Maurice dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Parlez-nous de ce choix.
Cette période de notre histoire me passionne par les événements qui s’y sont déroulés. Mais je tiens rapidement à préciser une chose. Mon travail est un travail de romancier, pas d’historien. Les événements historiques qui s’y trouvent sont, bien sûr, précis, documentés, mais il s’agit d’une oeuvre de fiction. Il s’agit d’amour impossible, de relations transgressives (pour l’époque), d’un pays où se passent des choses souterraines.
Le travail de recherche était-il aussi conséquent que pour Le voyage de Delcourt ?
Le travail de recherche pour les deux livres était complémentaire. L’idée de ce roman est née à partir d’une brève que j’ai retrouvée dans un journal de 1941, racontant qu’un bateau allemand avait été coulé au large de Saya de Mala et que seuls 70 rescapés avait été recueillis et ramenés à Maurice pour être détenus à Rose-Hill. Du coup, Maurice devient sans doute un des seuls, peut-être le seul, pays du monde à avoir eu sur son sol des prisonniers juifs et des soldats allemands. À partir de là, l’imagination fait le reste. Le personnage de Charles Féline nait. Il est surintendant des deux prisons, juifs et allemands, et essaie, comme il le dit lui-même, de construire des ponts sur des rivières asséchées.
Il y a à nouveau comme un cri d’amour dans ce roman, certes très différent de celui du personnage de Delcourt, mais un cri d’amour quand même. Parlez-nous de cette approche romantique.
J’avoue ma faute ! Les histoires qui parlent de sentiments humains, c’est ce qui m’intéresse. Peut être la seule chose qui me fasse vibrer en écriture. Les rapports humains, c’est finalement ce qui détermine et déterminera toujours l’avenir de nos sociétés.
Qu'en est-il de l'accueil du livre en France ?
L’aventure de livre commence tout juste. Je suis actuellement en France pour la promotion et tout se passe bien. Paris, Bordeaux… L’accueil est formidable. La réaction et les commentaires des lecteurs de la FNAC sont formidables. Rien ne compte plus que ce que les lecteurs pensent. Ce sont eux les vrais critiques. Je suis aussi très heureux que mon éditeur, monsieur Hervé Chopin, fasse le déplacement pour le lancement du livre.
D’autres projets littéraires après celui-ci ?
Je suis toujours en écriture. Mais pour l’instant, je suis concentré sur l’écriture d’un documentaire pour la télévision française et sans doute aussi britannique. Je ne peux pas en dire plus.
Dans un tout autre registre, comment se porte votre émission Rétroscopie, où, depuis sa création il y a plusieurs mois sur Radio One, vous parlez des grands souvenirs mauriciens ?
Rétroscopie est une de mes grandes joies. Cela faisait longtemps que j’avais envie de faire de la radio et je suis heureux que Radio One, à travers son directeur Nicolas Adelson, m’ait donné la chance de le faire. Les derniers sondages reçus indiquent que le taux d’écoute de l’émission dépasse, en ce qui me concerne, toutes mes espérances. Je viens donc de signer pour une nouvelle année avec le soutien du partenaire de l’émission, le Labourdonnais Waterfront Hotel. J’ai quelques idées pour inclure de nouvelles rubriques dans l’émission mais il est trop tôt pour en parler.