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Ces flammes dévastatrices que l’Espagne n’est pas près d’oublier

29 août 2025

Deux compatriotes, Jessy Lochun et Vashish Ramma, commentent la triste actualité qui a secoué leur pays d’adoption.

Le pays connu comme la Terre du soleil, et qui se situe dans le sud-ouest de l’Europe, a subi des incendies dévastateurs ces derniers jours. Conséquences : des milliers d’hectares brûlés, des évacuations massives, des dégâts environnementaux importants, des décès et des vies humaines menacées par les flammes incontrôlables.

Telles une bête féroce, elles ont tout dévoré sur leur passage... Car les flammes, comme une créature sauvage, soufflant une chaleur insoutenable, ont, dans un bruit glaçant le sang, tout fait craquer autour d’elles, avec des langues de feu orange et rouge, derrière des colonnes de fumée noire, tout en soufflant un spectacle apocalyptique sur l’Espagne, laissant derrière elles un paysage dévasté et calciné.

En effet, le pays a été, depuis le 7 août, la proie d’incendies qui se sont intensifiés au fil des jours. Une vague de chaleur intense, avec des températures dépassant les 40 °C, conséquence du dérèglement climatique, a contribué à propager rapidement ces flammes qui ont causé l’une des plus grandes catastrophes environnementales qu’ait connues le pays. Des milliers d’hectares sont partis en fumée et des températures records ont été enregistrées alors qu’une guerre terrible se menait contre les flammes effrayantes.

Les feux de forêt ont ainsi ravagé plusieurs provinces, notamment Cádiz, León, Zamora, Orense, Tolède, La Rioja et Madrid. La vague de chaleur extrême, qui a duré 16 jours, a aggravé la situation, avec des températures atteignant 40 °C dans tout le pays et 45 °C dans certaines régions du Sud. La population, à la lisière des flammes, étouffée par des nuages de fumée noire au milieu des terres calcinées, a dû fuir dans l’incompréhension.

Bilan du sinistre : plus de 375 000 hectares brûlés selon des estimations datant du mardi 26 août, quatre tristes décès liés aux incendies, 33 750 personnes évacuées et 93 personnes arrêtées ou en cours d’enquête pour leur implication présumée dans les incendies. Aujourd’hui, des paysages se retrouvent complètement dévastés. La Galice, par exemple, a enregistré sept incendies actifs, dont le plus grand incendie de forêt jamais connu dans la région, avec plus de 20 000 hectares brûlés. La Castille-et-León a aussi été touchée par plusieurs incendies actifs, notamment dans les provinces de León et Zamora ainsi qu’en Estrémadure. Dans plusieurs des zones touchées, il ne reste que des ruines et de la tristesse. La gestion du sinistre est critiquée et plusieurs habitants arrivent encore difficilement à réaliser ce qui s’est passé.

Si les pompiers ont eu fort à faire pendant une dizaine de jours, la situation s’est, ces derniers jours, améliorée grâce à la baisse des températures et à l’augmentation des moyens d’extinction disponibles. Des renforts européens, notamment des avions bombardiers d’eau, ont été mobilisés pour aider à éteindre les incendies. «Le sentiment général est celui d’une amélioration, d’une évolution favorable, que le pire est passé», a souligné Virginia Barcones, la directrice générale de la Protection civile, il y a quelques jours, en évoquant des «conditions plus favorables» pour dompter ces feux ravageurs qui ont fait l’actualité internationale ces dernières semaines.

«C'est triste»

Le gouvernement central et les régions gouvernées par l’opposition, incarnée par le Parti populaire (PP, droite), se renvoient la balle de la responsabilité de l’ampleur des incendies. Mais en attendant, cette triste actualité reste vive dans les mémoires malgré la situation qui, au mercredi 27 août, s’était améliorée.

Le Mauricien Vashish Ramma, installé en Espagne, a suivi avec attention l’évolution des choses concernant les terribles incendies qui ont affecté son pays d’adoption. «Je vis à Grenade, et les incendies étaient plus dans le nord du pays et aussi dans une partie du Sud, notamment à Tarifa (Cádiz). C’est très triste de voir ce qui s’est passé avec ces milliers d’hectares qui ont brûlé, tout comme de nombreuses maisons, et la zone montagneuse qui a aussi été touchée. Nous avons reçu l’aide des pompiers allemands et français. C’était très pénible de voir les maisons des gens en train de brûler et de savoir que des animaux dans la montagne ont péri. Nous sommes très touchés», nous confie notre compatriote.

Comme lui, une autre Mauricienne vivant en Espagne, Jessy Lochun, n’a pas été insensible à ce drame. «Ce qui s'est passé est vraiment triste. La Castille-et-León et la Galice sont les régions les plus touchées. Le train entre la Galice et Madrid, qui est très fréquenté, a été suspendu pendant plus d’une semaine. Et des personnes se sont alors retrouvées à devoir prendre l’autobus. Avec les quatre décès, ces événements sont très regrettables. On a même dû demander de l’aide à l’Union européenne. On dit que certains de ces incendies ont été provoqués par des pyromanes et je trouve très triste ce genre d’action. Le nord de l’Espagne est connu pour ses zones vertes et maintenant, c’est tout noir. Je suis très touchée par ce qui est arrivé. Ces derniers temps, avec le vent, on pouvait sentir le brûlé à l’extérieur à Madrid, et avec la chaleur, c’était vraiment chaotique. Heureusement, la situation s’améliore petit à petit avec la baisse des températures. Les gens ici sont très révoltés parce qu’il n’y a pas eu un travail de prévention de la part des autorités. D’autres pays d’Europe, ont débroussaillé là où il faut avant que la chaleur ne s’installe. Ici, ça n’a pas été fait et les gens s’insurgent par rapport à cette absence de prévention», nous confie Jessy en nous parlant de l’actualité qui a chamboulé son pays d’adoption.

Malgré la situation qui est maintenant sous contrôle, l’Espagne n’est pas près d’oublier ces horribles flammes qui ont tout dévoré sur leur passage dans certaines régions.

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