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Par Yvonne Stephen
9 février 2025 14:00
L’enfer c’est… le chaud, l’humidité. La sueur, les bouffées de chaleur. L’été ! Sur les réseaux sociaux et ailleurs, les Mauriciens.nes se plaignent de l’inconfort de cette saison estivale. On étouffe ! Le BFF ? Le ventilo, la clim. Pour nous aider à y voir plus clair, Yeshna Parboteeah, météorologue à la Station météorologique de Vacoas. Mais aussi Rakesh Narain de MeteoHub - Mauritius et Intish Howlodhur de Page METEO-Intish Howlodhur, des passionnés de météorologie que vous pouvez suivre sur les réseaux sociaux. La doctoresse Sharvanah Gopee donne, elle, des conseils pour faire face à ce mois plus que caliente alors que le CEB appelle à la sobriété énergétique…
C’est hot, hot, hot…
… sans le côté olé-olé, mais avec l’aspect transpirant, dégoulinant et nepli kapav ! Nos experts nous en disent plus.
Yeshna Parboteeah de la Station météorologique de Vacoas. «Nous avions prévu des températures au-delà de la moyenne saisonnière. Il a fait particulièrement chaud ces derniers jours car nous avions un vent venant du Nord-Est, qui apportait de la chaleur et de l’humidité. Nous avons atteint les 34,5°C, 34,6°C dans certaines régions telles que Port-Louis et Rivière-Noire.»
Rakesh Narain de «MeteoHub - Mauritius» : «Maurice connaît actuellement des températures élevées, mais ce phénomène est typique de la saison estivale. Février est généralement le mois le plus chaud de l’année. Ce qui accentue l’inconfort, c’est le taux d’humidité particulièrement élevé.»
Intish Howlodhur de «Page METEO-Intish Howlodhur» : «Depuis quelques semaines, la chaleur persiste et a même augmenté ces derniers jours. Aucune région de l'île n'est vraiment épargnée. Le vent léger, et parfois du Nord, amène plus de chaleur et d'humidité. D'ailleurs, la dépression tropicale (NdlR : nommée par la suite Faïda) a laissé, après son passage, une masse d'air plus chaude et humide.»
Why, oh why ! Le vent venant du Nord-Est nous a donné une claque bien chaude, selon la météorologue de Vacoas ! Rakesh Narain parle d’autres facteurs qui contribuent à la chaleur intense : «Un taux d’humidité élevé : en raison de l’évaporation accrue de l’océan et du faible vent, l’air reste saturé en humidité - Un flux de vent chaud et humide - Des précipitations éparses : après une averse, l’humidité s’accumule dans l’air au lieu de se dissiper rapidement, ce qui alourdit l’atmosphère - Le changement climatique.»
Moins chaud ?! Selon la météorologue Yeshna Parboteeah, un changement important intervenu en fin de cette semaine (depuis le jeudi 6 février) a rendu la situation plus vivable. Ce n’est pas encore la fraîcheur absolue (normal, nous sommes en été), mais ce serait mieux : «Pour les prochains jours, la situation va un peu s’améliorer. Le vent a changé et souffle maintenant du Sud-Est. Au niveau de la température et du taux d’humidité, ça va un peu mieux ; the feel factor is better.»
Plus chaud ?! Si vous pensiez que votre corps avait atteint le seuil du tolérable, il faudra se préparer vivre à pire. Ayooooo ! Intish Howludhur nous donne des sueurs froides, version trop chaudes : «Les prévisions à long terme, disons pour les dix prochains jours, ne sont guère rassurantes. Il pourrait même faire plus chaud cette semaine alors que le cyclone Vince plonge au sud de Rodrigues.»
La pluie, la pluie ! Kotsa ? Kan ? Les pluies d’été apportent, en général, «un peu de rafraîchissement», explique Intish Howlodhur. Et comme, en ce moment, elles ressemblent plus à un ex qui vous a ghosté, les températures sont difficiles à vivre. Mais, il espère le meilleur : «On croise les doigts. Espérons qu'on ait un peu de pluie assez rapidement. Si on en croit les prévisions, c'est plutôt vers la fin de la deuxième semaine de février.» Donc, ça va bien finir par arriver ! Rakesh Narain espère aussi : «Les fortes chaleurs devraient persister jusqu’à la fin du mois de février. Cependant, si un système météorologique comme une dépression ou un cyclone se forme dans la région, cela pourrait temporairement modifier les conditions en apportant plus de vent et de précipitations, réduisant ainsi la sensation de chaleur.»
Waiting for… mars. La souffrance ne durera pas éternellement ! C’est ce que nous explique Rakesh Narain : «À partir de mars, les températures commenceront à baisser progressivement avec l’arrivée de l’automne austral, bien que l’humidité puisse rester élevée.»
À l’avenir… Vous rêvez d’un été chaud, mais pas trop. Ça ne risque pas d’arriver, comme l’explique Rakesh Narain : «Avec le réchauffement climatique, les températures moyennes augmentent progressivement, ce qui signifie que les épisodes de chaleur intenses deviendront de plus en plus fréquents et durables. Les études climatiques montrent que les régions tropicales comme Maurice sont particulièrement vulnérables à ces changements.» Comment y faire face ? Il donne des pistes : «Mettre en place des solutions durables est crucial, comme une meilleure gestion de l’urbanisme pour limiter l’effet de "dôme de chaleur", la préservation des espaces verts et la sensibilisation du public aux bonnes pratiques pour se protéger des températures extrêmes.»
Vos astuces
Pour les moments sans clim, il y a des petites choses qui font voler un peu de fraîcheur dans vos vies. Pas beaucoup, certes, mais un peu c’est mieux que rien. C’est vous qui le dites !
Bacs à glaçons. Paul, 42 ans, de Baie-du-Tombeau : «Mettez des bacs remplis de glaçons dans votre chambre et allumez le ventilateur, ça rafraîchit.»
Tokmaria. Deepika, 58 ans, de Trou-d’Eau-Douce : «Il faut boire beaucoup d’eau. Et moi, j’ajoute du tokmaria, se enn rafresi sa.»
Une serviette, un brumisateur. Faiza, 28 ans, de Port-Louis : «Pas de make-up, un brumisateur (pas besoin de beaucoup d’argent, un spray avec de l’eau dedans c’est bon) pour se rafraîchir. Et une serviette pour s’éponger. Parce quand on dégouline, ça pousse à dégouliner encore plus.»
La CEB vous invite à faire preuve de «sobriété»
Des pics enregistrés et qui inquiètent. Le dernier (un record !) est de 567,9 MW (enregistré le mercredi 5 février aux alentours de 21 heures)… De quoi mettre à (rude) contribution toutes les ressources du CEB. C’est pour cela que ce corps para-étatique, l’Energy Efficiency Management Office (EEMO) et le ministère de l’Énergie ont lancé une campagne de sobriété énergétique, demandant aux Mauriciens.nes de réduire leur consommation de 19h30 à 20 heures. Une campagne de communication et d’explication se fera en parallèle pour sensibiliser la population.
Avec la Dre Sharvanah Gopee
Face à la chaleur : se protéger et prendre soin des personnes vulnérables
«La prévention est essentielle». C’est ce que partage la Dr Sharvanah Gopee (que vous pouvez contacter sur ce numéro : 5776-7909). Elle prodigue de précieux conseils pour faire face aux températures élevées : «En adoptant ces gestes simples, chacun peut limiter les risques et mieux vivre les périodes de chaleur intense.»
«Une rude épreuve». *«Avec l’augmentation des températures, notre corps est soumis à une rude épreuve. La chaleur excessive peut avoir des effets néfastes sur la santé, en particulier chez les personnes vulnérables. Il est donc primordial d'adopter des gestes simples pour mieux supporter cette période. Une exposition prolongée à la chaleur peut provoquer une déshydratation, une sensation d’épuisement, des étourdissements et des malaises. Dans les cas les plus graves, un coup de chaleur peut survenir, entraînant une forte fièvre, une confusion et une perte de conscience. Il s’agit d’une urgence médicale nécessitant une prise en charge rapide.» *
Quand faut-il consulter un médecin ? «Des symptômes tels que des maux de tête, la nausée, une grande faiblesse ou encore des troubles de la conscience doivent alerter. En cas de doute, une consultation rapide est recommandée.»
Comment gérer ? «Boire de l’eau tout au long de la journée - Adopter une alimentation légère, riche en fruits et légumes - Se rafraîchir en prenant des douches tièdes - Limiter les efforts physiques en période de forte chaleur.»
Important : préserver les personnes vulnérables. «Les personnes âgées, les enfants en bas âge et les individus atteints de maladies chroniques doivent être particulièrement protégés. Je recommande : de maintenir une bonne hydratation en buvant régulièrement de l’eau - de rester dans un environnement frais, en fermant les volets aux heures les plus chaudes - de privilégier des vêtements légers et en coton pour faciliter la respiration de la peau - d’éviter toute activité physique intense en extérieur durant la journée. Les plus jeunes sont particulièrement sensibles aux variations de température. Pour éviter les complications, il faut leur proposer de l’eau régulièrement, éviter l’exposition directe au soleil et privilégier les endroits ombragés, appliquer une protection solaire, leur faire porter un chapeau et ne jamais les laisser seuls dans un véhicule, même quelques minutes.»
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