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Séisme meurtrier en Birmanie et en Thaïlande

Choc, chaos, détresse et séquelles

4 avril 2025

Le violent séisme a détruit de nombreux édifices, dont des temples, et anéanti des milliers d’habitations.

Le violent tremblement de terre qui a frappé l’Asie du Sud-Est, notamment la Birmanie et ses voisins comme la Thaïlande, a causé de nombreux dégâts et pertes humaines. Plusieurs jours après la catastrophe, le cauchemar hante encore les populations touchées…

12 h 51 (06 h 21 GMT). C’est à cette heure précise, celle où la terre a tremblé le vendredi 28 mars, de la Birmanie jusqu’à Bangkok en Thaïlande, semant chaos, destructions et faisant de nombreux décès, qu’un hommage a été rendu ce mardi 1er avril. Une minute de silence a été observée en mémoire des victimes du terrible séisme dont la puissance et les ravages ont bouleversé le monde. Lorsque les sirènes ont retenti ce mardi, et durant les jours de deuil national décrétés par la suite, une grande émotion était palpable dans les pays touchés. L’ampleur des dégâts et les séquelles de ce drame interpellent et ne laissent personne indifférent.

À l'heure où nous mettions sous presse, le bilan du séisme s'élevait à plus de 3 000 morts. Mais, au fil des jours, les autorités s'attendent à voir ce chiffre augmenter, de nombreuses personnes étant toujours portées disparues depuis ce tragique vendredi. Que ce soit en Birmanie ou en Thaïlande, la peur est omniprésente. Le séisme de magnitude 7,7 a frappé le centre de la Birmanie, déjà en proie à une guerre civile. Son épicentre, situé à 16 km au nord-ouest de la ville de Sagaing, à une profondeur de 10 km, a généré des secousses ressenties jusqu’en Chine et en Thaïlande. Les témoins sur place décrivent un véritable enfer. Le puissant séisme, suivi d’une réplique de magnitude 6,4, a causé d’immenses destructions : bâtiments totalement effondrés, ponts détruits, pagodes anéanties, routes fissurées dans des villes comme Mandalay, Naypyidaw ou Sagaing. Au-delà des infrastructures, c’est aussi un drame humain terrible : des familles déchirées par la perte de proches et de nombreuses personnes se retrouvant à la rue, démunies, tentant de survivre avec les moyens du bord.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié la situation en Birmanie d’«urgence maximale», craignant la prolifération d’épidémies. La junte au pouvoir compte sur l’aide internationale, qui s’organise depuis la catastrophe. Des pays comme la Chine et l’Inde ont déjà apporté leur soutien, cette dernière ayant envoyé un avion militaire chargé d’aide humanitaire. Alors que les recherches de survivants se poursuivent, des organisations internationales telles que l’ONU, l’OMS, l’Unicef et la Croix-Rouge se mobilisent pour acheminer des équipements de secours et du matériel médical.

«J’ai vu la mort ! J’étais dans mon appartement quand j’ai senti le bâtiment commencer à trembler», nous raconte notre compatriote Kooshal Tengry.

Bangkok secouée et traumatisée

À Bangkok, en Thaïlande, où l’onde de choc du séisme birman a également été ressentie, le traumatisme est bien réel. De nombreuses images circulant sur les réseaux sociaux témoignent de la panique qui a saisi les habitants. L’effondrement d’une tour de 30 étages en chantier a semé l’effroi, tout comme le nombre de victimes recensées. Les fissures dans les bâtiments, les immeubles fragilisés et les structures vacillantes sont désormais au centre des préoccupations. Comme en Birmanie, la peur a envahi la population. «C’était la panique générale, tout le monde était en larmes. On n’a jamais vécu quelque chose de pareil à Bangkok», confie Kooshal Tengry, un compatriote mauricien installé dans la capitale thaïlandaise depuis deux ans. Revenant sur ce vendredi noir qu’il n’est pas près d’oublier, il raconte : «J’ai vu la mort ! J’étais dans mon appartement au 24e étage à The Line Sukhumvit 101, Phra Khanong. Je travaille comme QA Engineer et ce jour-là, je bossais depuis chez moi. Il était environ 13h30 quand, soudainement, le bâtiment a commencé à trembler. Pris de panique, j’ai couru dans ma chambre. Les secousses devenaient de plus en plus violentes, alors j’ai attrapé mon passeport et me suis précipité vers la sortie. Tout le monde courait vers les escaliers et l’ascenseur, qui, heureusement, fonctionnait encore.»

Malgré les jours qui passent, l’angoisse persiste. «Ici, c’est un peu la crise. Des appartements sont complètement fissurés après l’intensité du tremblement de terre. Mais, malgré tout, la vie reprend son cours : c’est Bangkok, une ville qui vit à 200 à l’heure», ajoute Kooshal, qui commence à retrouver son rythme. «J’ai quitté mon appartement et pris une chambre d’hôtel en attendant que les experts vérifient les dégâts», conclut-il, alors que la Thaïlande panse encore ses blessures.

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