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Mortellement poignardée par son mari Brandon

Danaa Malabar : le cauchemar derrière «l’image du couple parfait»

18 octobre 2025

La jeune femme a été poignardée avec une arme tranchante et laissée pour mort par son époux.

Cette jeune femme de 25 ans, mère de deux enfants âgés de 5 et 3 ans, a été retrouvée morte dans une maison abandonnée à Curepipe. Son mari Brandon, 31 ans, a avoué l’avoir poignardée avant d’abandonner son corps en ce lieu. Selon les proches de la victime, derrière les apparences d’un couple uni sur les réseaux sociaux, la jeune femme vivait sous l’emprise d’un mari violent. Sa famille, qui la savait victime de violences répétées, réclame désormais justice. Retour sur ce terrible drame qui a horrifié et continue d’horrifier plus d’un.

Elle cachait sa douleur derrière son beau sourire et son visage angélique. Elle s’appelait Danaa Malabar, avait 25 ans, deux enfants en bas âge, un mari et toute une vie encore à écrire. Pour ses proches, elle était une jeune femme douce, aimante, discrète, joviale. Une de celles qu’on croise sans deviner sa peine intérieure. Car derrière son apparence et les photos et vidéos montrant une famille heureuse se cachait une réalité plus sombre ; celle d’une femme battue, piégée dans un cycle de violence dont elle ne sortira jamais.

Car ce dimanche 12 octobre, sa vie prendra fin, sous les coups de couteau infligés par son mari Brandon. Ce matin-là, le couple et ses deux enfants âgés de 3 et 5 ans, se rendent chez la mère de Danaa à Eau-Coulée. Une visite ordinaire au premier abord, mais qui dégénère très vite quand les époux commencent à se disputer. Les voix montent, les reproches fusent. Peu après 9h50, le couple quitte la maison. C’est la dernière fois que la mère de Danaa voit sa fille vivante. Pendant deux jours, sa famille tente désespérément de la joindre mais son téléphone reste muet.

Le mardi 14, la mère de Danaa finit par retrouver la carte d’identité de celle-ci, quelques-uns de ses vêtements ainsi que son téléphone, écrabouillé, dans une poubelle. Le pressentiment du pire s’installe. Elle se rend alors au poste de police d’Eau-Coulée pour signaler la disparition de sa fille. Brandon, de son côté, le visage marqué par une souffrance feinte, publie une vidéo bouleversante sur TikTok, dans la nuit de mardi à mercredi, suppliant le public de l’aider à «retrouver» sa femme disparue. Interpellé par la police le lendemain, il commence par nier être au courant de quelque chose concernant cette disparition, puis finit par passer aux aveux. Suivant ses indications, les enquêteurs découvrent alors le corps sans vie de Danaa dans une maison abandonnée à Curepipe. Elle a été poignardée de deux coups de couteau à la poitrine. L’autopsie indique que la jeune femme a succombé à un «stab wounds to chest». Peu après, Brandon Malabar est traduit devant le tribunal de Curepipe sous une accusation provisoire de «murder», puis «remanded to police cell» jusqu’au 22 octobre, la police ayant objecté à sa remise en liberté sous caution. S’il a avoué avoir poignardé sa femme de deux coups de couteau dans la poitrine.

«Jaloux et violent»

Ce terrible drame a choqué plus d’un, surtout ceux qui suivaient le couple sur TikTok. Pour cause, les Malabar semblaient former un couple moderne, uni, amoureux, heureux. Danaa était toujours souriante et Brandon affichait une image soignée : jeune père attentif, créateur de contenus. Ses nombreux followers avancent qu’il cultivait un ton apaisé, était toujours bien vêtu et avait le sourire facile. Tout récemment, il avait commencé à tenir des propos vulgaires après un «clash» avec un autre TikTokeur, mais les récentes vidéos postées avec son épouse et ses enfants ont vite fait oublier son écart de conduite. Dans l’une d’elles, Brandon s’élève même fermement contre ceux qui violentent leur conjointe, les jugeant sévèrement. Pourtant, ceux qui connaissaient les Malabar racontent une toute autre histoire. Le jeune homme, disent-ils, faisait exactement à Danaa ce qu’il disait condamner. «Souvan li ti pe bat li», confie un proche.

Le couple louait une maison de la NHDC de Beau-Vallon. Et visiblement, là-bas, les voisins étaient au courant que Brandon violentait sa femme. Certaines langues se sont déliées après ce crime odieux. «Des voisins nous ont dit qu’il était jaloux, impulsif et violent. Ils racontent que Danaa était régulièrement agressée verbalement et physiquement malgré l’image du couple parfait qu’ils donnaient sur les réseaux sociaux», confie une proche. Ce contraste entre la façade numérique et la vie réelle a profondément marqué l’entourage de la victime. Pour beaucoup, cette mise en scène n’était qu’un masque supplémentaire, celui d’un homme qui voulait sauver les apparences pour cacher une histoire d’infidélité qu’il vivait et qui détruisait sa vie de couple depuis quelque temps.

L’entourage de Danaa raconte qu’elle avait rencontré Brandon il y a un peu plus de six ans. Un véritable coup de foudre. Malgré les réticences de sa famille, elle avait choisi de suivre son cœur. Deux enfants – une fille et un garçon – sont nés de cette union. Mais au fil du temps, l’amour s’est transformé en domination totale. Des proches évoquent des épisodes de jalousie, des insultes, des coups répétitifs. La situation aurait empiré lorsque la jeune femme aurait découvert que son époux avait une liaison extraconjugale avec une mineure. Comme tant d’autres femmes, Danaa n’en parlait pas vraiment. Par honte, par peur, par espoir peut-être que les choses changent, mais tel n’as pas été le cas. Cette omerta est d’ailleurs familière aux associations qui militent contre les violences domestiques à Maurice. Selon les chiffres de la Domestic Violence Unit, plusieurs dizaines de cas graves sont rapportés chaque mois, souvent après des années de silence. Beaucoup de victimes, comme Danaa, vivent sous pression, prises entre dépendance affective, contraintes économiques et peur des représailles.

De l’extérieur, la jeune femme ne laissait rien paraître. Sa famille la décrit comme «une fille calme, respectueuse, toujours souriante». Elle portait sa souffrance avec dignité, dissimulant les traces d’un contrôle constant. Sa famille la croyait protégée par son foyer à cause de ses enfants alors qu’en réalité son époux était son piège ; un véritable bourreau qui cachait bien son jeu. Entre la douceur qu’elle offrait et la brutalité qu’elle subissait se dessine le drame silencieux de tant de femmes prisonnières d’un amour sous domination.

Aujourd’hui, un silence encore plus assourdissant s’est abattu sur la maison de sa famille, à Lapeyrousse, Curepipe. Deux enfants grandiront sans leur mère partie tragiquement. Une mère pleure sa fille. Sa famille réclame justice. «Linn bien soufer an silans. Li tousel kone ki bez li ti pe ramase ek so mari. Nou anvi laverite sorti aster», martèle une proche, la voix tremblante après ce terrible choc. L’enquête de la CID d’Eau-Coulée sur ce meurtre atroce se poursuit.

Au-delà du drame, la mort de cette jeune mère de famille soulève plusieurs interrogations : combien de femmes souffrent encore derrière des portes closes ? Combien dissimulent leurs blessures sous un sourire pour éviter la honte, pour protéger leurs enfants, ou simplement pour survivre ? Danaa n’est plus. Mais son nom résonne désormais comme celui d’une jeune femme que personne n’a su entendre à temps ; une martyre moderne, piégée dans les apparences par un amour toxique.

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