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26 avril 2025 19:09
Entre ferveur et émotion, Rome est depuis une semaine au cœur de toutes les attentions. Le décès du pape François et le futur conclave pour l’élection du nouveau pape placent ainsi le Vatican au centre de l’actualité internationale. La capitale de l’Italie a accueilli ces derniers jours des visiteurs du monde entier, venus rendre hommage au défunt pape. Et sur la place Saint-Pierre, comme dans d’autres coins de Rome, règne une ambiance particulière où la tristesse se mêle au recueillement. Notre compatriote Avinaash Munohur en a été témoin. «Le dimanche 20 avril, la place Saint-Pierre était bondée de monde pour la messe de Pâques ; une célébration durant laquelle le pape François a fait sa dernière apparition publique», nous raconte Avinaash, qui a aussi vécu le moment où la nouvelle du décès du pape a commencé à se répandre. «Une ambiance maussade planait sur les environs du Vatican. Il y a comme une atmosphère de deuil qui s’est emparée de la ville, en fait. On ressent aussi que la ville se prépare à deux semaines intenses qui culmineront à l’élection d’un nouveau pape», ajoute notre compatriote, conscient d’avoir été au cœur d’un événement important : «C’est complètement différent de l’expérience des chaînes d’information en continu. Il y a comme un sentiment d’un deuil discret et une tristesse palpable, mais qui reste extrêmement digne.»
Un autre Mauricien, Adam Ramsahye, s’est aussi retrouvé, avec son épouse Ameera et sa belle-sœur Atiya Bhugeloo, dans l’ambiance de ferveur qui plane sur Rome depuis le décès du pape. «Nous étions partis pour des vacances à Rome, loin d’imaginer que ce séjour coïnciderait avec un événement aussi bouleversant. Le lundi de Pâques, à notre arrivée à 8h30 après avoir quitté Paris aux premières heures, nous avons appris le décès du pape François. Troublés par cette nouvelle inattendue, nous ne mesurions pas encore à quel point cet événement allait transformer nos vacances. Dès l’après-midi, nous nous sommes rendus au Vatican. C’est un lieu qui, en temps normal, m’émeut profondément par sa beauté et sa spiritualité. Mais ce jour-là, il y régnait une énergie différente, presque palpable. La foule, immense, semblait respirer à l’unisson, unie par la ferveur et le respect. Un véritable silence d’église, malgré la diversité des origines, des langues, des parcours», nous confie Adam, qui a vu les choses se mettre en place en vue des préparatifs pour les funérailles du saint-père : «La place Saint-Pierre était devenue le théâtre d’un ballet orchestré avec précision par les forces de l’ordre, les militaires et les gardes suisses. Ce qui m’a le plus marqué, c’est la diversité de ceux qui étaient là : croyants venus de tous horizons, prêtres, religieuses, fidèles… tous rassemblés dans une même prière. Parmi les drapeaux brandis, celui de la Palestine a attiré mon attention – un symbole fort. Je repensais à l’attachement du pape François à cette cause, lui qui appelait chaque soir l’évêque de Palestine pour lui confier ses intentions de prière. Cette scène m’a profondément touché.»
Le jeune homme se dit également marqué par le calme de la foule : «C’était beau de voir à quel point la foi peut unir les peuples. Sur le plan personnel, je me suis surpris à réfléchir à l’héritage du pape François. En 12 années de pontificat, il a profondément transformé l’Église : par sa simplicité, son humilité, ses décisions symboliques – comme renoncer au bijou papal ou modifier le cercueil traditionnel. Son message d’inclusion, notamment envers les homosexuels, a marqué un tournant. Reste à savoir si le prochain pape poursuivra ce chemin, ou si le passage de François restera un épisode isolé dans l’histoire du Vatican.»
Ce voyage restera à jamais gravé dans la mémoire d’Adam. «Ce séjour à Rome, que je croyais simplement touristique, s’est transformé en une véritable expérience humaine et spirituelle. Être témoin d’un moment aussi fort, au cœur même du Vatican, m’a profondément marqué. Ce que je retiendrai, au-delà des images et des prières, c’est cette force silencieuse qui anime les foules quand elles sont réunies par l’essentiel : la foi, le respect, l’humanité. Un adieu planétaire, dans la plus grande dignité, à un homme qui aura su redonner à l’Église un souffle d’authenticité», conclut notre compatriote, qui ne manquera pas de suivre toute l’actualité autour de l’élection du nouveau pape, celui qui succèdera à papa François…
Italiens à Maurice : loin des yeux, près du cœur
Même en étant loin de leur pays, des Italiens installés à Maurice ont bien évidemment toute leur attention tournée vers le Vatican. C’est ce que nous confient Pamela et Ashley Jugdarree (elle est italienne, lui mauricien), venus s’installer à Maurice pour partager leur passion de la gastronomie italienne avec les Mauriciens, notamment dans leur restaurant Il Padrino. «Bien évidemment, on se sent concernés et on s’intéresse à ce qui se passe en Italie, et encore plus en ce moment avec le décès du saint-père. Le pape est très important pour l’Italie. C’est un chef d’État. Il est une institution et est très respecté en Italie et, bien sûr, loin des yeux, près du cœur, on partage la peine de tous les Italiens. Nous sommes très fiers de tout ce que le pape représente. C’est un symbole pour nous. On vit cette perte comme si on était là-bas. On suit les médias italiens. On est loin, en étant à Maurice, mais on sent quand même la tristesse», nous confie Ashley, qui suit avec attention toute l’actualité autour du décès du pape et de l’élection du nouveau souverain pontife…
Le cardinal Maurice Piat : «Nous avons vécu une très belle cérémonie»
Ils étaient au coeur des funérailles du pape François sur la place Saint-Pierre à Rome. Le cardinal Maurice Piat et le père Georgy Kenny ont ainsi pu participer à l’ultime adieu au pontife. «Nous avons vécu une très belle cérémonie. Le cardinal Re a fait une très belle homélie avec plein de détails croustillants et significatifs du pontificat du pape François. Celle-ci a été applaudie, exprimant ainsi la gratitude de la foule», a déclaré le cardinal Piat de Rome, après les obsèques du défunt pontife.
Funérailles pontificales : une communion planétaire
Posé sur le parvis de la basilique Saint-Pierre, juste devant l’autel, un cercueil de bois et de zinc. À l’intérieur repose le défunt pape François. En face : une foule immense... Une marée de fidèles, plusieurs centaines de milliers de personnes, de divers horizons, de plusieurs nationalités, de plusieurs confessions religieuses, des personnalités, des délégations étrangères, des chefs d’État, des têtes couronnées et autres, sous un magnifique ciel bleu, tous venus rendre un dernier hommage au défunt souverain pontife. Cette image de foule en communion, unie dans la prière pour le pape François, reflet de l’influence du Vatican sur la scène internationale et de la popularité du défunt pape argentin, a fait le tour du monde en ce samedi 26 avril et restera dans les annales, pour démontrer la ferveur qu’a suscitée le décès du 266e pape. Car le temps des obsèques du défunt souverain pontife, Rome était devenu le centre du monde avec des funérailles suivies à travers le globe.
À son image, simple, humble, le pape François souhaitait des funérailles sobres. Selon ses souhaits, il a eu droit à un rituel simplifié. Il voulait aussi être enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure de Rome et non au Vatican. Pour beaucoup, le décès du pontife, c'est aussi sa voix qui ne résonnera plus pour dénoncer des guerres, des injustices, des conflits. À Rome où elle vit, la Mauricienne Yvonette César a vécu intensément, de chez elle – mais sous le même ciel que des milliers de fidèles rassemblés place Saint-Pierre –, les funérailles empreintes d'émotions du pape François. «Rome est bondée de personnes venues rendre hommage au défunt saint-père. Pour tout le monde ici, qu'on soit chrétien ou pas, c'est comme si on a perdu un grand-père», nous confie-t-elle.
À partir des obsèques du pape François, le Vatican observera neuf jours de deuil. Des célébrations auront lieu chaque jour de ces «novemdiales» à la basilique Saint-Pierre, jusqu’au 4 mai. Durant les jours à venir, toutes les attentions seront aussi tournées vers la chapelle Sixtine, le lieu d’accueil des conclaves, où les cardinaux-électeurs se retrouveront pour désigner le prochain chef de l’Église catholique. Après le décès d’un pape, un nouveau pontife doit être élu dans les 15 à 20 jours qui suivent. Plusieurs noms circulent et parmi les favoris : le cardinal Peter Kodwo Appiah Turkson, le cardinal Pietro Parolin, le cardinal Luis Antonio Gokim Tagle et le cardinal Fridolin Ambongo Besungu. Mais il est plus difficile que jamais de prédire qui sera le prochain pape. Actualité à suivre…
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