Il retrouve la liberté… en attendant la suite de l’enquête. Arnaud Casquette, ex-champion de Maurice de saut en longueur, a été relâché sous caution le mercredi 5 octobre, après sa comparution en cour de Rose-Hill, soit neuf jours après son arrestation pour vols. Et ce, un peu grâce à ses amis sportifs, qui se sont regroupés et ont créé un comité de soutien baptisé «Tous pour Arnaud». Car ce sont eux qui ont contribué afin de payer sa caution, fixée à Rs 43 150.
Arnaud Casquette, 38 ans, avait été appréhendé chez lui, à Quatre-Bornes, le 27 septembre. Selon la police, un téléviseur et des friandises volés avait été saisis à son domicile ce jour-là. Interrogé par les enquêteurs, l’ancien athlète avait aussi avoué avoir commis un vol au restaurant Taj Mahal, à Quatre-Bornes, en juillet dernier. Sauf que le principal concerné vient maintenant affirmer le contraire et dire qu’il a été forcé à avouer par les enquêteurs de la CID de Quatre-Bornes. «On m’a arraché des aveux sous la torture», clame-t-il. Il soutient aussi qu’aucun objet volé n’a été retrouvé chez lui le jour de son arrestation.
Accompagné de son avocate, Me Melany Nagen, le Quatrebornais a porté plainte, le vendredi 7 octobre, au Central Criminal Investigation Department(CCID) pour brutalités policières. Une autre déposition en ce sens est prévue devant la National Human Rights Commission. La tête haute, Arnaud Casquette affiche l’image d’un jeune homme déterminé à se reconstruire.
L’ancien champion d’athlétisme, qui a sombré dans la drogue, explique que sa descente aux enfers est due à des problèmes personnels. «Tout a commencé quand mon ex-femme est retournée en Italie en emmenant mon fils. Je suis responsable de ma descente en enfer, je reconnais avoir fauté. Je demande à la population de m’excuser et de me donner une nouvelle chance. Mais, à aucun moment, je n’ai commis de vol. La police n’a rien trouvé chez moi. On m’a arrêté dans la rue et emmené au poste de police où j’ai été battu. Pour ne plus souffrir, j’ai dû faire ces aveux», allègue Arnaud Casquette.
Quoi qu’il en soit, il veut remonter la pente. Il s’est inscrit à un programme de désintoxication au Centre de Solidarité, une ONG qui vient en aide aux toxicomanes.«Je suis déterminé à sortir de ce fléau. Beaucoup de personnes me soutiennent et je sais maintenant qui sont mes vrais amis. J’ai touché le fond puisque je n’arrivais pas à me confier. Je demande aux jeunes qui sont tombés dans la drogue de reprendre leur vie en main car il n’est pas trop tard.»
Me Melany Nagen, elle, fait ressortir que les droits humains de son client n’ont pas été respectés tout au long de sa détention. «On réclame de la transparence dans cette affaire d’autant que les droits fondamentaux de mon client ont été bafoués», souligne-t-elle. La police, de son côté, continue son enquête sur toute cette affaire qui a secoué le sport local.