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Atteinte du sida et menacée d’expulsion, elle obtient le droit de rester | Cynthia, la Camerounaise : «C’est une victoire, mais je pars…»

6 octobre 2015

Elle veut quitter le pays même si la cour a statué en sa faveur.

Elle est soulagée d’avoir eu gain de cause. Mais n’en garde pas moins beaucoup d’amertume par rapport à la manière dont elle a été traitée chez nous. Cette semaine, Cynthia*, la Camerounaise, a obtenu le droit de rester à Maurice jusqu’en mars prochain pour terminer ses études, mais elle a décidé de rentrer chez elle. «C’est une victoire, mais je pars dans deux mois. En tant qu’étudiante, je n’ai pas le droit de travailler pour pouvoir subvenir à mes besoins. Mes parents m’aidaient comme ils le pouvaient. Mais ils ont des contraintes financières. Puis, je regrette tellement la façon dont on m’a traitée au début. Je ne le souhaite à personne. Par contre, je remercie tous ceux qui m’ont soutenue, spécialement PILS et mon avocat», déclare-t-elle.

 

L’histoire de Cynthia avait provoqué une vague d’indignation dans le pays en février. Cette Camerounaise qui avait choisi Maurice pour poursuivre ses études supérieures était tombée des nues en apprenant, lors d’un contrôle médical, qu’elle était porteuse du virus du sida. Mais son cauchemar ne s’est pas arrêté là. Elle s’est retrouvée menacée d’expulsion suite à une décision du Passport & Immigration Office d’annuler son visa d’étudiante. Elle a alors entamé une bataille juridique pour obtenir gain de cause.

 

Soutenue par l’ONG PILS et défendue par Me Burty François, elle avait remporté une première bataille juridique en Cour suprême en mai. Celle-ci lui avait accordé la permission de demander une révision judiciaire suite à une motion déposée par son avocat en attendant qu’une décision soit prise à son sujet. C’est le jeudi 1er octobre que ce dénouement tant attendu a eu lieu en cour suprême. Au grand soulagement de Cynthia. «Je savais que la cour allait trancher en ma faveur et que le gouvernement mauricien allait prendre la bonne décision», dit-elle.

 

En effet, les avocats du PMO ont informé la cour qu’ils étaient disposés à étendre le visa de la Camerounaise jusqu’en mars afin qu’elle puisse terminer ses études. Mais Cynthia ne souhaite pas rester chez nous. Quoi qu’il en soit, justice lui a été rendue.

 

(Prénom modifié)

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