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21 juin 2016 03:43
Il y a eu «cover up», martèle Rama Valayden. L’homme de loi de la famille Chellen ne mâche pas ses mots concernant les circonstances de la mort de l’ancien directeur de l’école hôtelière de Maurice. Il était aux Seychelles récemment dans le cadre de l’enquête judiciaire sur le décès d’Harmon Chellen. Le Dr Gungadin, chef du département médico-légal de la police, et le Dr Boolell, ancien titulaire à ce poste, ont déposé en cour.
Le corps à moitié nu d’Harmon Chellen a été repêché dans un lagon aux Seychelles le 18 août 2014. Un peu plus tôt, l’homme, présent dans l’archipel en tant qu’invité d’honneur à une cérémonie, avait été arrêté par la police seychelloise suite à une plainte portée contre lui par une employée de l’hôtel où il résidait, l’accusant de harcèlement sexuel.
La police seychelloise a toujours maintenu que notre compatriote s’était noyé. Alors que les médecins mauriciens avancent, eux, qu’il y a une possibilité de foul playdans cette affaire car la victime avait plusieurs blessures douteuses sur le corps. Les Dr Gungadin et Boolell avaient examiné la dépouille d’Harmon Chellen après son rapatriement.
Dans son rapport produit en cour, le Dr Gungadin souligne que la «cause of death is consistent with that of the first autopsy»,soit celle pratiquée aux Seychelles, mais attire l’attention sur un fait : «Bruise to the head has been produced by a blunt force applied to the head hitting a hard surface.»Selon lui, «this injury is not sufficient to cause death».
Voilà qui apporte de l’eau au moulin de Rama Valayden. Il va plus loin en affirmant qu’Harmon Chellen a été battu avant d’être jeté en mer pour faire croire qu’il s’est noyé : «Sur une photo prise pendant l’autopsie aux Seychelles, on voit des traces de coups sur sa hanche droite. Tout laisse croire qu’il a été tabassé avec un coup de poing américain. Toutefois, les marques ont disparu après l’embaumement. Plus grave, le médecin légiste seychellois n’en fait pas mention dans son rapport.»
Ce dernier sera appelé à s’expliquer en cour lors des prochaines séances de cette enquête préliminaire avant que l’affaire ne soit prise sur le fond, le 28 juin. «Cela prendra du temps, mais la vérité finira par éclater», souligne Rama Valayden. Il précise que les premiers éléments démontrant un acte malveillant ont fait surface lors de l’examen postmortemà Maurice, effectué par les médecins légistes Gungadin et Boolell et d’A. Doomun, Forensic Technologistau Forensic Scientific Laboratory.
«Le corps d’Harmon Chellen avait été embaumé aux Seychelles. Mais ce processus n’a pas dissimulé toutes les blessures douteuses sur son corps», précise Rama Valayden. Il n’a pas de doute : «C’est clairement un foul playmaquillé. Si ce n’est pas le cas, expliquez-moi comment deux tests effectués sur un seul échantillon sanguin pour déterminer son taux d’alcoolémie donnent deux résultats différents. Le premier fait aux Seychelles était positif. Le même échantillon analysé à Maurice par la même personne est négatif. La vérité finira par triompher.»
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