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Par Sabine Azémia
21 juillet 2016 13:33
16h30, Allée Tamarin, sur la route de Petite-Rivière. L’atmosphère est sombre, pesante, empreinte de tristesse en ce jeudi 14 juillet. Sur les visages, c’est la désolation qui se lit. Les proches de Marie Claude Botteveau, 40 ans, sont inconsolables. Dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 juillet, cette dernière, une ancienne championne de judo, est décédée dans sa maison en tôle. Aux alentours de 1 h 30, un incendie a éclaté à son domicile. Son frère, Ludovic Botteveau, et les deux enfants de ce dernier ont, eux, pu s’échapper. «C’est terrible d’avoir perdu ma sœur dans cet incendie. On n’a rien pu faire. Elle nous manque énormément», confie Ludovic Botteveau, le frère de la victime, en larmes.
L’origine de ce drame, selon les proches de la victime, serait une bougie restée allumée dans sa chambre. «On n’avait pas d’électricité, c’est pour cela qu’elle a dû allumer une bougie»,précise Ludovic Botteveau qui garde, de sa sœur, le souvenir d’une femme au grand cœur, attentionnée et maternelle : «Elle était à l’écoute et elle s’assurait que sa maison soit toujours propre.»
Un peu plus loin, nous rencontrons le concubin de la victime, Joseph Jolicoeur Anaisse. Assis sur un rocher, vêtu d’un bonnet, d’un pull-over et d’un pantalon gris, il a l’air perdu dans ses pensées. Mais son regard ne se détourne pas de ce qu’il reste de la maison de Marie Claude Botteveau. Lui, a appris la nouvelle du drame auprès d’un voisin. «On était sortis ensemble le samedi 9 juillet pour aller chez mon cousin et elle est retournée à la maison plus tôt que prévu», raconte-t-il d’une voix tremblante.
Joseph Jolicoeur Anaisse admirait le dévouement et le bon cœur de Marie Claude, affectueusement appelée Phanie. «Elle était débrouillarde et m’aidait même en tant que manœuvre maçon.Elle me manque tellement. Je vis cette perte avec beaucoup de difficultés», confie notre interlocuteur. Cette année, le couple prévoyait d’aller à Rodrigues, dit-il : «Phanie devait rencontrer ma mère et voulait découvrir l’île, mais malheureusement, le projet est tombé à l’eau.»
En sus de la tristesse d’avoir perdu une personne qui leur était chère, les Botteveau ont tout perdu dans l’incendie. «Nous avons tout perdu, nous espérons que l’État fera le nécessaire pour nous venir en aide», confie un proche de la famille. La police de Petite-Rivière a ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette affaire. Les funérailles de Marie Claude Botteveau ont eu lieu le lundi 11 juillet. Des funérailles lors desquelles ses proches et amis lui ont dit un dernier au revoir.
Marie Claude Botteveau, l’aînée d’une fratrie de quatre enfants, pratiquait le judo il y a plusieurs années. Elle avait d’ailleurs fait la fierté de Maurice, dans les années 90, lors des jeux de la Commission de la Jeunesse et des Sports de l’océan Indien à La Réunion en décrochant l’or dans les catégories 57 kg et 63 kg. C’est à l’âge de 17 ans que la quadragénaire a arrêté le judo. Cyril Goder, assistant secrétaire et membre du comité directeur de la fédération mauricienne de judo, ne garde que de bons souvenirs de la victime : «Elleétait une très bonne compétitrice. Malheureusement, elle n’a pas continué, sinon, elle aurait eu beaucoup de médailles.»
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