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15 avril 2015 17:38
Ce n’est pas courant d’entendre un prêtre faire l’éloge de prostituées. Mais depuis son accident, Gérard Sullivan, curé de la paroisse de Notre-Dame-de-Lourdes à Rose-Hill, désire connaître «ces travailleuses de la nuit» qui se sont portées à son secours. «Je veux rencontrer ces dames pour les remercier de tout cœur de m’avoir secouru.» Le prêtre souhaite aussi rencontrer le chauffeur qui ne s’est pas arrêté après l’avoir fauché alors qu’il traversait la route.
Cet accident s’est produit le samedi 4 avril au soir, à la sortie de la veillée pascale. Après avoir animé la messe en plein air à l’arrière de l’église, devant 2 500 paroissiens, Gérard Sullivan salue ses fidèles et prend la direction de la cure en traversant la route sur un dos d’âne. Là, c’est le drame.
«Une voiture est arrivée de la rue où se trouve l’école primaire St Enfant Jésus RCA. Elle m’a heurté et ne s’est pas arrêtée. Les travailleuses de la nuit ont été les premières à se précipiter vers moi pour m’aider. Elles ont également eu l’idée de prendre des photos de la voiture pour les donner à la police», raconte Gérard Sullivan.
Après l’accident, ce religieux de 74 ans est emmené à la clinique du Bon Pasteur où il reçoit des soins. Il est blessé au menton, au coude droit et à une arcade sourcilière. C’est cependant son genou gauche qui lui fait le plus mal. «C’est comme un giraumon», lâche-t-il comme pour montrer que son sens de l’humour est intact.
Tout sourire, il répète que «les braves travailleuses de la nuit» ont fait un sacré travail. «Ça aurait pu être bien pire. J’ai eu de la chance dans mon malheur. Je marche difficilement mais ça ne m’a pas empêché de célébrer deux messes et dix baptêmes le dimanche de Pâques sur un fauteuil. Je me suis servi des béquilles pour se déplacer», poursuit le curé en soulignant qu’il va déjà mieux.
Gérard Sullivan, qui a encore célébré deux mariages ces derniers jours, n’en finit pas de remercier tous ceux qui lui ont témoigné leur sympathie : «J’étais épuisé après la semaine sainte. J’étais K.O. physiquement après mon accident. Il y a eu un élan formidable et une solidarité extraordinaire autour de moi. J’ai reçu beaucoup de témoignages de sympathie sur les réseaux sociaux et de nombreux appels téléphoniques de l’étranger.»
De son côté, la police de Rose-Hill a interpellé un suspect. Le père Sullivan souhaite le rencontrer pour une raison précise : «Je peux comprendre le chauffeur. Il ne s’est pas arrêté car il a eu peur. Je veux aussi le rencontrer pour créer des liens. C’est important.» Une belle leçon d’humanisme !
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