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Collaboration Lovebridge-Empretec : l’entrepreneuriat, un rempart contre la précarité

Ils sont une quinzaine à avoir reçu leur certificat après une semaine de formation.

Pour vaincre la pauvreté, il faut trouver des solutions durables et l’une d’elles consiste à équiper au mieux les personnes vulnérables pour qu’elles puissent se tenir sur leurs pieds. Une quinzaine de personnes, bénéficiaires de Lovebridge, ont reçu un certificat après une semaine de formation.

Au moment de venir devant l’assistance et de recevoir son certificat, l’émotion de Stéphanie Puttyah, 41 ans, est palpable. Pour l’occasion, elle a sorti l’une de ses plus belles robes et s’est maquillée un peu. De ce jour, elle veut garder un merveilleux souvenir, symbole d’un accomplissement qui la rend fière. Cette maman de deux enfants fait partie d’un groupe de bénéficiaires de Lovebridge, qui a suivi une formation intensive sur l’entrepreneuriat durant une semaine. Tous ont attendu ce moment avec impatience. Beaucoup ne pensaient pas décrocher un jour un certificat et aujourd’hui, ce petit bout de papier symbolise non seulement leur résilience et leur envie d’un lendemain meilleur mais aussi un nouveau monde qui s’ouvre à eux.

 

Après plusieurs jours de formation, Stéphanie, maman de deux enfants, se sent dotée de nombreux outils pour entamer ce tournant qu’elle s’apprête à prendre. Elle n’avait jamais vraiment pensé devenir une entrepreneure mais maintenant, son certificat en poche, elle se met à rêver d’autre chose, d’un possible jamais imaginé jusqu’ici. Cette habitante de Cité Mangalkhan a cessé toute activité professionnelle à la naissance de sa fille. Lorsqu’elle s’est séparée de son époux, il y a quatre ans, elle s’est creusé la tête pour trouver un moyen de subvenir aux besoins de sa famille.

 

Sans aucune formation, elle décide de se lancer dans quelque chose qu’elle maîtrise. «J’ai toujours aimé cuisiner. Alors, j’ai commencé à faire des petits gâteaux et à les vendre chaque après-midi. J’avais installé une petite vitrine de fortune devant chez moi.» Si elle se débrouille du mieux qu’elle peut avec les moyens du bord, sa cuisine commence très vite à plaire. «J’ai commencé à recevoir des commandes. Et de fil en aiguille, j’ai pu acheter un petit four et une batteuse.»

 

Lorsque Lovebridge l’approche pour lui proposer cette formation en entrepreneuriat, elle saisit tout de suite l’opportunité qui se présente à elle. «Pour moi, c’était un cadeau qu’on m’a fait. Je n’avais jamais suivi de formation et je voulais absolument avancer.» Chance ou coïncidence, Stéphanie se retrouve au même moment face à une autre proposition. «Caritas m’a proposé de faire un cours en pâtisserie à l’école Canne en fleur. C’était incroyable. Impossible de refuser. Alors, j’ai fait les deux en même temps.» Aujourd’hui, avec ce certificat en main, elle se sent plus forte que jamais. Dans sa tête, les projets se multiplient. Elle espère pouvoir investir bientôt dans de nouveaux équipements et élargir la gamme de produits qu’elle propose. Son plus grand rêve, cependant, est d’ouvrir un jour son propre café. Et elle y croit. «Dans la formation, on nous a appris plein de choses mais surtout à se faire confiance et à oser ; c’est ce que je vais faire.»

 

Détermination

 

On peut lire cette même détermination dans les yeux de Christina Moedine, 40 ans et maman de cinq enfants. Elle aussi souhaite lancer sa propre petite affaire dans le secteur de l’alimentation. Pendant des années, elle a vécu en se fiant principalement à des pensions sociales mais aujourd’hui, après cette formation, elle souhaite donner une nouvelle direction à sa vie. Son ambition ? Ouvrir un snack où elle pourra proposer toutes sortes de plats. «Ce cours m’a beaucoup appris. C’était très instructif mais ça m’a surtout poussée à me dépasser. Je suis donc à la recherche d’un emplacement où je pourrais me lancer bientôt.»

 

Apprendre à mettre en place un business model, à faire appel aux services disponibles, à faire face aux démarches administratives. Dalina Dhonow, 25 ans, maman de trois enfants, a retenu plusieurs leçons de cette semaine de formation. «J’ai pris beaucoup de plaisir à assister à cette formation. C’était une première pour moi et je suis assez fière d’avoir eu ce certificat.» Pour elle, comme pour les autres, c’est le début de quelque chose de nouveau. Depuis quelques semaines, la jeune femme a lancé la première étape de son plan. «J’ai commencé à faire des grillades le week-end dans la localité où je vis. Je reçois quelques commandes et pour le moment, ça se passe bien. Mon but ultime est de trouver un emplacement et d’ouvrir mon snack.» 

 

Oomar Aumeeruddy, le seul homme de la bande, a lui aussi des idées plein la tête. Contrairement à certaines personnes,  il a toujours su ce qu’il voulait faire. «Dans ma famille, on fabrique du sirop de génération en génération. Aujourd’hui, je souhaite me lancer à mon compte. Je connais le métier.» Par contre, ce qu’il ne sait pas, c’est comment gérer une affaire et tout ce qui vient avec. C’est ça qui l’a toujours un peu freiné. Mais depuis qu’il a suivi cette formation en entrepreneuriat, ce papa de deux enfants se sent mieux équipé pour enfin reprendre l’affaire familiale. «Je ne m’attendais vraiment pas à apprendre autant en si peu de temps.» C’est aujourd’hui rempli d’espoir qu’il entame ce nouveau départ dans le monde de l’entrepreneuriat.

 


Pour une meilleure autonomisation 

 

«Si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour ; si tu lui apprends à pêcher, il mangera toujours.» Pour Lovebridge et Empretec Mauritius, ce proverbe n’a jamais été aussi vrai. L’association qui lutte contre la pauvreté et l’entreprise sociale qui prône l’autonomisation sociale se sont associées dans le but d’offrir cette semaine de formation à des personnes sans emploi et issues de milieux précaires avec un objectif : les équiper au mieux pour qu’elles puissent se lancer à leur compte et devenir économiquement indépendantes. Pour Marie Michèle Etienne de Lovebridge, l’implication et l’enthousiasme des participants ont été au-delà des espérances. «Nous sommes tellement fiers et heureux de voir que vous êtes allés jusqu’au bout de cette formation. Notre but, c’est de vous aider à devenir indépendants, à vous mettre debout sur vos pieds. Notre vœu le plus cher pour 2020, c’est que vous continuiez à nous montrer que vous voulez y arriver.» Sanjay Mungur d’Empretec estime, lui, que c’est la première étape dans le plus grand objectif qui est de devenir entrepreneur. «Notre but, c’est que ces personnes soient autonomes économiquement. En ayant quelque chose qui soit à elles, un métier, un business, elles pourront avoir cette indépendance.» Pour Lovebridge, Empretec et les bénéficiaires, le chemin ne s’arrête pas là. Des suivis et d’autres collaborations ont été annoncés.