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Par Sabine Azémia
15 septembre 2014 05:19
Un corps parfait, une bouche pulpeuse, un visage sans rides… Le rêve absolu pour bon nombre de femmes et même d’hommes. Ils sont nombreux à se lancer dans des interventions chirurgicales lourdes et coûteuses afin d’être bien dans leur peau. Plusieurs centres à Maurice proposent maintenant des soins esthétiques, dont Apollo Bramwell qui a récemment ajouté la chirurgie du sein à sa liste. Nous avons rencontré le Dr Didier Vandenbroeck, spécialiste en chirurgie plastique reconstructrice et esthétique, pour en savoir plus sur cette pratique qui prend de l’ampleur dans le pays.
Divisée en catégories bien distinctes, cette forme de chirurgie prend trois formes. «La chirurgie plastique en tant que telle s’occupe des traitements comme les plaies, les tumeurs, les lésions cutanées ou les brûlures. Quant à la chirurgie reconstructrice, elle concerne la réparation des parties du corps mutilées, par exemple à la suite d’un accident de la route ou d’un cancer du sein. Enfin, la chirurgie esthétique va s’occuper de l’embellissement et du rajeunissement des patients», explique le Dr Vandenbroeck. Avec les diktats des magazines people qui prônent la perfection physique, nous sommes tentés de croire qu’il s’agirait d’un effet de mode.
Le Dr Vandenbroeck soutient néanmoins que la chirurgie esthétique ne date pas d’hier : «Elle existe en Europe depuis la fin du XVIIIe siècle. Sa renommée ne fait que s’accroître avec la demande.» Les questions que beaucoup se posent porteraient sur les conséquences, tant physiques que psychologiques, de telles interventions qui changent la vie des patients du tout au tout et le regard qu’ils portent sur eux. Les motivations pour avoir recours au bistouri sont diverses, mais «la plupart des patientes qui demandent une chirurgie esthétique le font pour des raisons tout à fait fondées». «Il faut arrêter de croire que quand on a recours à la chirurgie esthétique, c’est qu’on est perturbé psychologiquement», souligne le médecin. Au niveau de l’âge minimum pour l’intervention, «il faut attendre la fin de la croissance, ce qui correspond généralement à la majorité. Dans de très rares cas, lorsqu’il s’agit de malformations congénitales, on peut être amené à opérer plus tôt».
La consultation comme premier contact est primordiale pour connaître les motivations du patient et son aptitude à subir une telle opération. «Le patient dispose de 45 minutes de consultation durant lesquelles j’écoute sa demande. J’établis la carte médicale, les antécédents médicaux et je prends en compte ses maladies éventuelles. J’intègre tous ces éléments ainsi que le mode de vie du patient dans ma réflexion pour lui conseiller la solution la plus adaptée. On envisage ensuite une deuxième consultation où l’on reprécise les résultats attendus. En fonction de cela, le patient ressort, ou pas, avec une date d’intervention. Chaque patient a accès au site aestheticsurgery.mu où il retrouvera des infos sur le sujet», explique
Dr Vandenbroeck.
Comme pour n’importe quelle intervention chirurgicale, certains risques existent pour les personnes présentant des maladies comme le diabète. Se montrant rassurant à ce sujet, notre interlocuteur nous explique que «primum non nocere, qui signifie ‘‘d’abord ne pas nuire’’ est au centre de nos préoccupations. Il faut répondre à la demande du patient sans mettre sa santé en danger». Au niveau de l’anesthésie, il y a quelques petites interventions qui sont locales, mais la plupart des interventions requièrent l’endormissement général. Mais quels sont les réels risques de la chirurgie esthétique ?
D’après le Dr Vandenbroeck, il y en a très peu. En effet, «on peut toujours avoir un retard de cicatrisation, mais les complications opératoires sont très rares.» Le patient peut même reprendre le travail et une activité normale quelques jours après avoir subi une intervention lourde, comme une pose d’implants mammaires, ajoute le médecin. «Pour la plupart des chirurgies, en une semaine on reprend le travail», soutient-il. Les douleurs durent tout de même quelques jours et les activités physiques intenses sont à éviter : «Il existe des antidouleurs pour soulager le patient. La plupart des chirurgies sont inconfortables et demandent une période d’adaptation ; par exemple, si on fait les implantations mammaires, il faudra diminuer les efforts et arrêter le sport dans les deux ou trois semaines qui suivent l’intervention.»
Pour les traitements au Botox (NdlR : produit qu’on fabrique en laboratoire et qui permet de diminuer la contraction des muscles. Il efface ou diminue les rides d’expression), la durée de convalescence est encore plus courte : «Dans l’heure, car juste après une injection de Botox, on devient un peu rouge et gonflé, mais il n’y a pas de complications.»
La perfection a tout de même un prix. Un lifting complet, qui est l’intervention la plus coûteuse en chirurgie esthétique, revient approximativement à Rs 250 000. Et bien qu’ils soient relativement sans risque, ces traitements restent des interventions chirurgicales complexes à part entière, qui demandent réflexion. En attendant de prendre la décision de passer par le bistouri ou pas, les plus sages d’entre nous n’oublieront pas que la vraie beauté est et restera «celle du cœur».
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