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Obésité : enfants en danger !

«Les enfants obèses sont également susceptibles d’être victimes de préjugés», souligne la diététicienne et nutritionniste Teenusha Soobrah.

Consacrée épidémie depuis trois décennies, l’obésité touche aujourd’hui de plus en plus les enfants. Quelles sont les causes du surpoids chez nos petits ? Comment les aider à perdre des kilos ? À l’approche de la Journée mondiale contre l’obésité le 17 mai, la diététicienne et nutritionniste Teenusha Soobrah répond à ces questions.

2,8 millions. C’est le nombre de personnes qui, chaque année, meurent en raison du surpoids ou de l’obésité. Depuis une trentaine d’années, ce mal progresse de façon constante et rapide dans le monde entier et Maurice n’est pas en reste. Une véritable épidémie. Tous sont concernés, les adultes aussi bien que les enfants. Donc, prévenir cette maladie dès le plus jeune âge est un objectif fondamental afin d’éviter toutes conséquences graves et durables.

 

Pour savoir si son enfant est obèse ou juste en surpoids, rien de mieux que l’indice de masse corporelle (IMC). «Le Centre de contrôle et de prévention des maladies recommande d’utiliser les courbes de croissance ou de corpulence des enfants pour mesurer leur corps. L’IMC prend en compte le fait que les jeunes grandissent encore et à un rythme différent selon leur âge et leur sexe. Les diagrammes de croissance aident à déterminer si le poids tombe dans une fourchette saine pour la taille, l’âge et le sexe. C’est ainsi qu’on pourra définir si un enfant est obèse ou pas», explique Teenusha Soobrah, diététicienne, nutritionniste et directrice de Nutriwise.

 

Elle précise que l’obésité, qui était autrefois considérée comme un simple manque de volonté et de maîtrise de soi concernant la nourriture, a aussi des racines beaucoup plus profondes et plus complexes. «Les gènes aussi jouent clairement un rôle moteur dans la propension d’un individu à prendre de l’excès de graisse. Cependant, son environnement aussi influence, dès le plus jeune âge, la trajectoire de la prise de poids et de la masse graisseuse tout au long de sa vie.» L’enfant, souligne Teenusha Soobrah, est exposé à l’obésité dès sa conception. «La grossesse joue un rôle majeur dans la progression de l’obésité chez les enfants. Les études démontrent que le tabagisme maternel pendant la grossesse était associé à un risque d’obésité juvénile à plus 50 %. Tout comme un gain de poids excessif chez la mère et une résistance accrue à l’insuline, y compris le diabète gestationnel, peuvent entraîner une augmentation du poids du bébé à la naissance et un risque d’obésité infantile à long terme pour celui-ci.»

 

Teenusha Soobrah attire aussi l’attention sur l’impact direct qu’a l’environnement dans lequel l’enfant évolue sur sa prise de poids. «Il suffit de quelques petits manquements qui s’installent comme des habitudes pour que cela influe sur le risque d’une prise de poids importante chez les enfants, compromettant ainsi leur capital santé.» La diététicienne donne des exemples : «Tout comme les adultes, les enfants ont aussi un minimum d’heures de sommeil à respecter pour s’assurer du bon fonctionnement de leur organisme. Les nourrissons qui dorment moins de 12 heures par jour ont deux fois plus de risques d’être en surpoids à 3 ans, par rapport à ceux qui dorment plus de 12 heures par jour. Les facteurs associés à une durée de sommeil plus courte chez le bébé sont la dépression maternelle pendant la grossesse et l’exposition aux écrans.»

 

Les enfants obèses risquent d’avoir d’autres problèmes de santé chroniques. C’est pourquoi beaucoup d’individus sont de plus en plus mobilisés pour prévenir l’obésité infantile et ce, le plus tôt possible. «Il est important d’agir car l’obésité peut entraîner plusieurs maladies chroniques, dont le diabète de type 2, les maladies cardio-vasculaires, l’asthme, l’apnée du sommeil, des problèmes osseux et articulaires, entre autres», souligne Teenusha Soobrah.

 

Elle tire la sonnette d’alarme sur une autre conséquence liée à l’obésité. «Les enfants obèses sont également susceptibles d’être victimes de préjugés, de stigmatisation corporelle, d’intimidation et de moqueries par leurs pairs de poids normal. Ils sont ainsi plus à risque de souffrir d’isolement social, de dépression et d’une estime de soi moins élevée», soutient la directrice de Nutriwise. Ils risquent ainsi, poursuit-elle, de freiner leurs chances et leurs possibilités d’épanouissement, ce qui peut conduire à des inégalités sur le plan social et hygiénique.

 

Un enfant souffrant d’obésité est aussi susceptible de souffrir de cela jusqu’à l’âge adulte. Pour remédier à la situation, souligne la diététicienne, «il est primordial de ne jamais mettre un enfant au régime car cela peut nuire à sa croissance et créer de graves carences nutritionnelles au niveau du calcium, entre autres. Les parents doivent servir de modèles car ils sont seuls responsables de nourrir leurs enfants et il y a des manières simples de le faire».

 

Combattre l’obésité chez les enfants doit être une priorité. Surtout qu’elle est plus facile à anticiper que chez l’adulte car l’enfant est plus réceptif aux changements de mode de vie, d’alimentation et à la pratique d’exercices physiques. «C’est là que le soutien de l’entourage prend toute son importance. Car les enquêtes montrent qu’une bonne partie de l’information nutritionnelle et des habitudes de vie pour les enfants se prennent auprès de son entourage direct.» Alors, soyez vigilants et des bons modèles pour vos enfants afin de mettre K.O. l’obésité infantile !

 


 

Bio express

 

Teenusha Soobrah est une diététicienne et nutritionniste dynamique, agréée de l’Université de technologie du Queensland en Australie. Elle est aussi la directrice de Nutriwise, son cabinet de conseil en nutrition. Elle est également diététicienne agréée et nutritionniste accréditée auprès de la Dietitian Association of Australia et promeut un haut niveau d’éthique et d’excellence dans sa pratique. Teenusha Soobrah est une diététicienne compatissante et passionnée qui veut aider les autres à atteindre leurs objectifs de santé.

 


 

Quelques bonnes habitudes à adopter

 

- Profitez du processus de sevrage, c’est-à-dire l’introduction des aliments chez un bébé, pour donner les meilleures pratiques alimentaires à long terme à votre enfant en l’habituant, par exemple, à consommer des aliments pauvres en sel et sucre.

 

- Essayez d’inclure des légumes à chaque repas. Car le fait de familiariser les enfants à différents légumes et méthodes de cuisson les aide à essayer de nouveaux aliments. Mais faites aussi preuve de créativité avec les recettes et invitez les enfants à participer à la préparation des repas.

 

- Prenez au moins un repas à table, loin des distractions.

 

- Ne forcez jamais un enfant à finir ses repas. Car contrairement aux adultes, les enfants sont à l’écoute pour comprendre leurs signaux de faim dès leur plus jeune âge.

 

- Faites en sorte que les fruits et les noix soient accessibles en tout temps.

 

- Limitez les boissons gazeuses et les jus de fruits industriels et privilégiez l’eau, aromatisée ou non. Celle-ci est à consommer sans modération.

 

- Soyez actifs avec vos enfants et rendez les activités amusantes ou impliquez-les dans une activité physique de leur choix.

 

- Limitez à un maximum de 2 heures par jour la durée d’exposition aux écrans et établissez une heure de coucher régulière.

 

- Évitez tous les aliments transformés ou fast-foods dans la mesure du possible et privilégiez le fait maison, même s’il faut s’y prendre à l’avance.