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Un Social EntrepreneurSHOP à Bagatelle : L’art au service du handicap, le pari réussi d’OpenMind

2 septembre 2016

Le talent des bénéficiaires d’OpenMind a remporté un franc succès.

Le cadre est élégant et raffiné. Une fois à l’intérieur du magasin Homestop à Bagatelle Home and Leisure, on se laisse facilement emporter par les divers objets de déco aux allures british, vintage et colorées, qui vous transportent illico dans un univers Shabby Chic. Sandiana Chomroo, qui a lancé cette boutique de déco il y a un an environ, est particulièrement fière de ces produits venus de l’Angleterre et de l’Inde. Mais elle l’est encore plus depuis qu’elle a donné une nouvelle dimension à son affaire.

 

Quand on s’approche d’un peu plus près, la jeune femme dévoile avec émotion les créations – présentes ici et là sur les étagères du magasin – des bénéficiaires de l’association OpenMind, qui s’occupe des enfants et adultes atteints de troubles psychologiques et qui mise sur l’innovation pour leur réhabilitation socio-économique. Ces objets de déco, fabriqués à la main par les bénéficiaires d’OpenMind, se fondent dans le… décor. Assiettes décoratives aux motifs fleuris, petit seau en métal aux nuances vintage, plateaux en bois so british, sous-verres originaux : leurs créations arborent un style qui colle parfaitement à celui de la boutique.

 

Depuis quelques jours, les objets de déco fabriqués de manière artisanale dans les ateliers d’art-thérapie d’OpenMind ont trouvé une nouvelle vitrine chez Homestop qui s’est transformé en un Social EntrepreneurSHOP. Un nouveau concept qui permet à Sandiana Chomroo d’allier social et affaires pour soutenir ceux qui, malgré leur handicap, sont capables de créer de grandes et belles choses. «J’ai connu l’association il y a deux ans environ et son travail, que j’ai découvert dans son ancienne boutique solidaire à Quatre-Bornes, m’a immédiatement impressionnée, me donnant l’envie de travailler avec elle. Plus tard, lorsque j’ai ouvert ma boutique, je me suis dit que ce serait bien d’intégrer ce côté social et solidaire, d’où cette collaboration avec OpenMind»,explique la propriétaire de Homestop. Elle a donc voulu intégrer harmonieusement ces créations un peu partout à côté des autres produits, pour ne créer aucune différence.

 

À l’occasion de l’inauguration, qui a eu lieu il y a quelques jours en présence de la ministre de la Sécurité sociale, Fazila Daureeawoo, et de l’équipe d’OpenMind, les créateurs de ces produits uniques en leur genre, âgés entre 18 et 58 ans, étaient aussi présents, totalement émerveillés de voir leur travail dans une aussi belle boutique qui se trouve dans l’un des centres commerciaux les plus fréquentés du pays. «En leur donnant ce coup de pouce, c’est un moyen pour moi d’unir mon devoir à mon travail. Les soutenir et valoriser leur talent, c’est comme une responsabilité. Pour eux, c’est une chose incroyable. Ça les rend fiers. Ils étaient tous très émus de voir ce qu’ils ont créé de leurs propres mains dans ce genre de magasin»,confie Sandiana Chomroo.

 

Pièces uniques

 

Voir ainsi leur travail reconnu et mis en valeur est une étape importante dans la prise en charge de ces bénéficiaires. Pour Anila Servansingh, responsable de l’Atelier des Métiers d’Art du centre OpenMind, il est certain que la qualité des produits créés par les bénéficiaires renforce l’artisanat local, étant faits totalement à la main, en pièces uniques et à but de réinsertion psychosociale et professionnelle. Elle est convaincue que l’apprentissage d’un métier d’art peut être le moyen efficace pour la réhabilitation sociale et économique. D’ailleurs, l’art-thérapie joue un grand rôle dans l’amélioration de l’état psychologique de ces jeunes et de ces adultes qui vivent avec différents troubles psychologiques. «Nous travaillons avec des professionnels de la psychologie pour élaborer nos ateliers et je peux vous dire qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes. Exposer ainsi dans un magasin est un pas en avant pour eux car cela leur permet d’ouvrir leur monde créatif au grand public. Cette reconnaissance leur permet de retrouver leur estime, la confiance. Ça leur apporte bonheur et bien-être»,explique-t-elle.

 

Cette activité professionnelle possède un impact thérapeutique important dans la prise en charge de ces bénéficiaires qui arrivent, grâce à cela, à se sentir utiles. Ce programme d’employabilité mis en place par OpenMind et conjointement financé par le NGO Trust Fund, la Deutsche Bank et Homestop, souligne Marylène François, directrice de l’ONG, se base sur le concept de l’entrepreneuriat social. Un concept préconisé par le ministère de la Sécurité sociale et celui des Finances, et qui a abouti en 2013 à l’ouverture de la première Boutique Solidaire du centre OpenMind à Quatre-Bornes, relocalisée à Bagatelle.

 

D’ailleurs, les recettes de la vente de leurs produits seront reversées aux bénéficiaires qui pourront ainsi toucher un salaire.«L’objectif principal  de ce projet est d’entreprendre autrement en apportant une réponse innovante à un problème psychosocial majeur, d’exclusion,  de chômage et de pauvreté.  Cette approche a aussi  pour but de combattre la stigmatisation car l’accent n’est pas mis sur le fait que ces produits sont issus des sessions d’art-thérapie d’un centre spécialisé dans l’aide psychologique pour les personnes plus vulnérables. La finalité ici est la reconstruction de la personne à travers la réintégration dans le monde du travail grâce à leurs capacités renforcées et leurs compétences»,explique Marylène François.

 

Un beau projet qui donne un nouveau sens à la vie de ces bénéficiaires aux multiples talents.

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