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Par Qadeer Hoybun
28 août 2025 23:01
Hassen Hyderkhan joue un rôle clé dans le bon déroulement des compétitions de badminton, même s'il passe souvent inaperçu. Juge-arbitre, il fait partie de ces acteurs de l’ombre dont l’implication est essentielle à la réussite des événements sportifs.
Alors que tous les regards se tournent vers les exploits sportifs, ces acteurs de l’ombre veillent au bon déroulement de la compétition dans le respect des règles. Il était présent aux Seychelles à l’occasion de la 13e édition des Jeux de la Commission Jeunesse et des Sports de l’océan Indien (CJSOI) qui s’est déroulée du 2 au 9 août.
Le Mauricien a été sollicité en tant que juge arbitre de la compétition de badminton. Il avait pour responsabilité de superviser le tournoi et avait à ses côtés une équipe d’une vingtaine de personnes, dont une dizaine d’arbitres et des juges de lignes, pour l’assister dans ses fonctions.
Ce businessman spécialisé dans la vente de pièces de rechange pour automobile était aux premières loges pour assister à la remarquable prestation des jeunes badistes mauriciens en terre seychelloise. Une manifestation où les raquettes quadricolores ont remporté 13 médailles, dont 5 en or, 4 en argent et 4 en bronze.
«Ce fut une belle compétition, nous n’avons eu aucun souci à nous faire. J’avais autour de moi une bonne équipe et, ensemble, nous avons pu diriger le tournoi. Les Mauriciens ont été impressionnants. Ces jeunes n’ont que très rarement été mis en difficulté par la concurrence, preuve qu’ils ont un bon niveau. Les Réunionnais aussi avaient une bonne équipe de jeunes», lance d’emblée Hassen Hyderkhan.
Avec 40 années de service en tant qu’officiel de badminton à son actif, ce vieux routard de la raquette a une bonne dose d’expérience dans ses bagages. Tout commence en 1985. Âgé de 27 ans, Hassen Hyderkhan, qui habite à Port-Louis, décide de se mettre au badminton. Passionné de football, il développe rapidement un attachement à ce sport de raquette.
Il fait ses débuts sous la houlette de Haroon Dulloo, grand champion de badminton des années 70, au gymnase France Martin à Port-Louis. Mais cette aventure va prendre une autre tournure avec l’organisation des deuxièmes Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI) à Maurice en 1985. Hassen Hyderkhan se lance dans l’arbitrage lorsqu’il a l’occasion de faire partie d’un petit groupe de personnes à suivre une formation.
Rendez-vous sportifs prestigieux
À partir de là, la carrière de Hassen Hyderkhan va s’envoler. Il officie durant les Jeux indianocéaniques mais aussi dans d’autres tournois nationaux et internationaux à Maurice. En 1989, il a la chance de suivre une formation de haut niveau sous la houlette de l’Australien Roy Ward, expert de la Badminton World Federation (BWF), anciennement connue comme l’International Badminton Federation (IBF), lors des Internationaux de Maurice.
Le Mauricien a la chance de faire partie des deux arbitres africains à émerger du lot et a eu l’opportunité d’officier à la Thomas & Uber Cup, la Coupe du monde de badminton par équipe, en 1990 en Malaisie. La même année, il est sollicité en tant que juge arbitre aux JIOI de Madagascar. Durant cette période, le Mauricien poursuit sa formation et il est officiellement accrédité arbitre de la BWF en 1992 après avoir réussi à des examens en Hollande.
Ce précieux sésame lui permet d’officier à plusieurs niveaux, notamment en Afrique mais aussi à l’international. Parmi les nombreux tournois figurent les Championnats d’Afrique juniors de 1997 au Botswana, la Thomas & Uber Cup de 1998 en Norvège, les Championnats du Monde de 1999 au Danemark et ceux de 2001 en Espagne, ainsi que les Jeux du Commonwealth en 2002 ou encore les JIOI de 2003 à Maurice. Il a également animé des formations à l’intention de ses homologues africains dans plusieurs pays du continent.
«En tant que juge-arbitre de la BWF, j’ai exercé dans plusieurs tournois à travers le monde. J’ai été sur les cinq continents. J’ai rencontré de nombreuses personnes, assisté à des manifestations qui resteront inoubliables et prestigieuses comme les Jeux du Commonwealth en 2002 à Manchester et les Mondiaux du Danemark en 2001. J’ai vu à l’œuvre des joueurs exceptionnels comme les Danois Peter Gade et Poul-Erik Høyer Larsen et le Malais Rashid Sidek», avance notre interlocuteur.
Quand on lui parle de Maurice, les noms d’Eddy Clarisse, Abinesh Dassyne, Yogesh Mahadnac, Stephan Beeharry, Martine de Souza et Neeta Persand sortent automatiquement du lot. Il a également côtoyé les nombreux entraîneurs et techniciens qui se sont succédé à l’Association mauricienne de badminton (AMB), dont Venu Gopal et Mike Adams. Il a aussi collaboré avec les nombreux dirigeants qui ont défilé à la fédération et a également été membre du comité directeur à un certain moment.
Malgré l’âge, ce vieux briscard du badminton mauricien n’a rien perdu de sa verve. Marié et père de quatre enfants et six petits-enfants, il est toujours disposé à aider sa discipline. Il ne rate jamais l’occasion de prêter main-forte lorsqu’on fait appel à lui pour officier durant les tournois.
En 40 ans, Hassen Hyderkhan a vu le badminton se métamorphoser pour passer d’un jeu qui pouvait durer à des matches plus courts et plus rapides. Il avance que ce sport va encore évoluer vers des parties encore plus passionnantes, pour le plus grand bonheur des amoureux de la raquette, et notre juge- arbitre sera toujours là pour apporter son soutien.
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